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23.10.2024, 15:16 | |
1967.06.14 (1)
1967.06.14 (2)
J'ai fait des découvertes... Les maladies, les accidents, les catastrophes, les guerres, tout cela, c'est parce que la conscience humaine matérielle est tellement petite, tellement étroite, qu'elle a un goût forcené pour le drame. Et naturellement, il y a, derrière, l’être vital qui s'amuse et des influences... enfin tout ce qui aime pouvoir retarder l’Œuvre divine, rendre les choses difficiles. Et tout ce qui prend plaisir à cela, naturellement encourage le drame. Mais la graine de la difficulté, c'est cette petitesse, toute petitesse, de la conscience physique – conscience physique matérielle – qui a un goût absolument pervers pour le drame. Le drame; il faut que la moindre chose fasse un drame: on a mal aux dents, cela devient un drame; on se cogne quelque part, cela devient un drame; deux nations se disputent, cela devient un drame – tout devient un drame. Le goût du drame. On a le moindre petit dérangement de fonctionnement, la moindre petite chose qui devrait passer absolument inaperçue, oh! cela fait une grande histoire, un drame. Le goût du drame. J'en étais profondément dégoûtée. Tout-tout...- C'est comme le battage dans une foire. Apparemment, l’attaque était violente, et si violente qu'à l’étude, à l’observation, j'étais obligée de penser qu'il y avait des gens qui s'amusaient à faire de la magie noire... Tout prenait des proportions fantastiques. Les mêmes dents que j'ai depuis si longtemps (c'est-à-dire depuis si longtemps dans le même état!) et qui pendant des années ne m'ont donné aucun trouble, tout d'un coup elles se sont imaginées qu'il fallait faire du drame aussi! Alors, rage de dents, gonflement – absolument ridicule! tout à fait. Et, n'est-ce pas, cette découverte du drame, ce n'était pas pensé, ce n'était pas une observation: c'était une expérience aiguë, attrapée comme on attrape le voleur. Je l’ai attrapé. Et c'est universel, c'est sur toute la terre. Parce que c'était TOUT qui faisait du drame – les ronflements de foire, les battages, tout cela, la grande histoire. Comme ces gens là-bas quand ils se sont battus, la même histoire (geste exprimant les bouillonnements ronflants de la guerre). Et ils en font des embarras! Et les «droits» et les «devoirs» et l’«honneur», oh!... Alors, comme ça allait assez mal (j'étais presque dans l’incapacité de faire quoi que ce soit), j'ai demandé ce que ça voulait dire (Mère rit) et il m'a montré le tableau! Alors j'ai compris. De la minute où j'ai compris, ça a commencé à se calmer (la rage de dents et la rage en Palestine). Et c'est profondément ridicule, et puis c'est malsain. N'est-ce pas, quand la chose a été vue – vue, sentie, vécue d'une façon complète –, ils ont commencé à s'arrêter là-bas. Je ne peux pas dire qu'ils soient encore très bien, il s'en faut de beaucoup, mais enfin je crois que le pire de la catastrophe a été évité. Grotesque. Ça va un peu mieux. Il y a encore des tiraillements... Les «traîtres», les «ennemis», oh!... Il paraît que maintenant, c'est l’Indonésie et le Pakistan qui sont en train de préparer quelque chose... Et c'est TOUT, n'est-ce pas, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, depuis ce qui paraît le plus important (en tout cas ce qui dérange le plus de choses) jusqu'au moindre petit malaise physique, c'est cela: une toute petite, toute petite conscience, toute petite, limitée comme cela, étroite, qui fait une montagne d'une taupinière. Voilà. (silence) Parce que, ce qui s'est passé n'est rien de nouveau, c'est arrivé combien de fois, mais l’expérience du corps physique était différente... Avant, il y avait la conscience de tous les autres êtres intérieurs qui était là et qui contrebalançait heureusement cette tendance imbécile: même le vital, l’être vital qui aime aussi les choses à gros effets, mais au moins assez grands, assez vastes, assez puissants pour que ce soit sur une grande échelle et qu'il ne soit pas ridicule; et puis tout le reste, alors au-dessus de tout cela, avec le sourire. Mais cette fois-ci, ce corps était laissé TOUT SEUL, pour apprendre. Et il a appris. Mais la mort aussi est le résultat du goût du drame – quel joli drame! pouah! (silence) Enfin, voilà. Et comme, naturellement, on ne pouvait plus manger, alors aussi, conséquence, on ne pouvait plus rien faire... Le docteur m'a fait avaler des protéines qui n'ont pas besoin d'être digérées; celles que l’on injecte directement dans le sang, il me les a fait avaler. Alors j'ai pu recommencer à faire quelque chose – je ne pouvais plus parler, pouvais plus manger, plus... C'est allé croissant, gentiment, jusqu'au jour où (je ne me souviens plus lequel), j'ai dit dans une «grande indignation» (Mère prend un ton dramatique): «Qu'est-ce que c'est que cette création où l’on... (je l’ai dit en anglais) où l’on souffre pour vivre, on souffre pour mourir, on souffre toujours...» (Mère rit) Dès que cela a été prononcé, ça a suffi. Et, n'est-ce pas, il y avait la conscience qui disait: «Il n'y a qu'un remède et le monde refuse ce remède.» Alors j'ai été mise en présence du fait, devant comme cela, le nez sur la chose: ah! quel beau drame! (silence) Je me suis demandé si c'était particulier à la terre et si les autres planètes, les soleils, n'étaient pas dans cette situation idiote?... Ce serait intéressant de savoir extérieurement. Mais cela, je suis à peu près sûre que, par exemple, la mort est une chose qui appartient exclusivement à la vie terrestre (la mort telle que nous la sentons, telle que nous la comprenons). Pourtant, les animaux participent à cela, mais ils n'ont pas la déformation mentale de l’homme... Mais le goût du drame est exclusivement humain parce que les animaux qui vivent avec l’homme attrapent la maladie, tandis que ceux qui ne vivent pas avec l’homme n'ont pas cela du tout. (silence) J'ai vu cette enfant (Sujata) dimanche; je n'étais pas brillante, n'est-ce pas? (Sujata:) Non, Mère! Je ne pouvais plus parler... Enfin, voilà à peu près un petit peu de l’expérience. Oh! elle a été... beaucoup de choses, beaucoup plus de choses que cela. l’impression pendant deux jours de ne pas savoir si l’on était vivant ou si l’on était mort (et ça, ce sont les mots extérieurs), de ne pas être très sûre de quelle différence ça fait... Et alors, cette question du corps qui dit: «Mais vous, vous avez des théories: l’un dit que [la mort] c'est comme cela, l’autre dit que c'est comme ceci, l’autre dit encore autre chose, mais notre expérience à nous, comment est-elle?...» Et c'était comme cela (geste suspendu entre deux mondes). Et le corps s'est tout d'un coup souvenu (c'était assez intéressant; c'est plus récent, c'est hier ou avant-hier), le corps s'est tout d'un coup souvenu qu'il avait été ressuscité. Il a dit: «Mais à ce moment-là, tu savais; tu savais puisque tu m'as ressuscité.» Alors je me suis souvenue de ce que je savais (et que j'avais cessé de savoir parce que la connaissance était tout à fait incomplète – c'était absolument extérieur et cela manquait de la connaissance supérieure), je me suis souvenue de l’expérience, et les deux se sont réunies (l’ancienne connaissance et la nouvelle).. Ah! j'ai dit tiens! c'est intéressant. N'est-ce pas, l’histoire de l’âme qui «quitte le corps», c'est un enfantillage! Parce que cette expérience-là aussi, je l’ai eue: laisser (pas son âme! qui est tout à fait indépendante, toujours, chez tout le monde) l’être psychique, l’être psychique qui est individuel. Quand je suis partie d'ici en 1915, j'ai laissé mon être psychique ici, volontairement. Je l’ai laissé ici, je ne l’ai pas emmené. Par conséquent, le corps peut vivre sans être psychique (il a été assez malade d'ailleurs, mais ce n'était pas pour cela – c'est encore le goût du drame!... oh! tellement le goût du drame). Voilà. Alors on réduit le problème de plus en plus... Sorti de l’être vital le plus matériel, cela ne fait pas mourir – ça vous met en catalepsie, mais cela ne vous fait pas mourir. Qu'est-ce qui vous fait mourir?... Il y a deux choses qui font mourir. l’une (celle qui précède l’existence humaine dramatique), c'est l’usure. l’usure vient de quoi? – De l’Ignorance évidemment. De l’Ignorance et de l’incapacité du renouvellement des forces; et cela, c'est toute la vie d'en bas: ça se décompose, ça se recompose, ça se redécompose... Mais c'est seulement avec l’animalité et le commencement du fonctionnement mental que vient (Mère prend un ton grandiloquent) la «mort», telle que nous la concevons. Mais ça, c'est la rupture de l’élément vital qui donne la vie (ce que nous appelons la vie). Là, il y a d'innombrables raisons, qui viennent toutes de la même chose. Évidemment, vu dans l’ensemble, c'est l’incapacité de suivre le mouvement de progrès: le besoin de tout remélanger pour tout recommencer. Mais pour ceux qui commencent à penser, cela n'a plus de raison d'être. l’accident?... l’accident de la combinaison matérielle. Mais quel accident, n'est-ce pas? puisque le cœur peut s'arrêter et recommencer. C'est une question de durée. Si l’on peut remplacer cette usure, cette détérioration (qui vient de l’Inconscient, qui est le résultat de la RÉSISTANCE de l’Inconscient), si l’on peut remplacer cela par l’aspiration au progrès et à la transformation (pas avec des mots: vibration)... C'est une expérience qui m'a été donnée plusieurs fois. Par exemple, il y a quelque chose qui va très mal, une douleur quelque part, une chose qui s'est désorganisée, qui commence à ne plus fonctionner convenablement; s'il y a la vision et la conception dans la foi (la foi et la consécration au Suprême) que c'est fait, que le Suprême a laissé cela être (comment l’exprimer? tous les mots ne signifient rien), a permis la chose, ou a voulu la chose, ou que la chose soit, parce que ça lui paraît être le meilleur moyen de transformer ça, de lui faire faire le progrès nécessaire; si les cellules qui sont un peu désorganisées ou qui sont ce que l’on appelle «malades» arrivent à sentir cela... ça tourne merveilleusement bien, tout de suite – tout de suite, cinq minutes, dix minutes. J'aurais des exemples concrets, précis, avec tous les détails. Alors, cela représente de «mettre le contact» entre les deux extrêmes, pourrait-on dire. Et alors, si cela arrive à être la vie normale des éléments composants cette forme extérieure, il n'y a pas de raison... Non, il n'y a aucune nécessité de mourir, aucune-aucune. Il y a un moment où ça n'a plus de sens. Et on attrape dans le petit détail, dans la petite cellule, ou dans la petite sensation (et quand on en vient aux sentiments, il y a cette espèce de quelque chose qui est l’embryon de la pensée – là, oh!...) le goût du drame. Ah! alors tout s'explique. Le goût du drame, le besoin de la catastrophe. C'est cela qui était là, qui pressait-pressait sur la terre pour amener toutes les conditions pour que ce soit la fin à grand fracas (Mère hausse les épaules). Et un seul remède: l’élargissement dans la paix éternelle... Rompre les limites, devenir immense. (long silence) Tu as dit tout à l’heure que ton corps a eu le souvenir d'une autre mort... Ah! oui. Mais tu n'as pas dit ce qu'était ce souvenir. Si, tout le monde le sait: c'est arrivé à Tlemcen quand je travaillais avec Théon. J'étais sortie d'une façon tout à fait matérielle, le corps était en état cataleptique et quelque chose est venu, il est arrivé quelque chose, le lien a été coupé. Alors le lien était coupé. Mais l’expérience à ce moment-là, comment était-ce? l’expérience était que... (riant) impossible de rentrer là-dedans! Mais Théon était là (Théon a eu une jolie petite peur!) et il y avait la connaissance à ce moment-là au point de vue occulte (il y avait beaucoup de connaissance!), il y avait la connaissance et puis la volonté (Mère fait le geste de pousser pour rentrer dans le corps), et puis une foi intérieure (mais ça, je n'en parlais jamais), concentration. Et lui était capable, il savait. Il a su «tirer». Et le corps n'était pas détérioré, n'est-ce pas, il n'était pas abîmé, alors ce n'était pas difficile. Il était en très bon état, seulement le fil était coupé, c'est-à-dire que ce qui donne la vie était sorti et ne pouvait plus rentrer. Je suis rentrée par l’effet du pouvoir et de la volonté, parce que-En fait, simplement parce que j'avais encore à faire quelque chose sur terre. Ça s'est passé en 1910, je crois. Donc, ce n'est pas parce que l’âme quitte le corps. Oh! ça, ce sont des mots! Il est probable qu'il peut y avoir une résolution de l’âme qui constate que ce corps est ou indigne ou inapte ou incapable ou qu'il ne veut pas ou... n'importe quoi, et que l’âme décide que le corps doive mourir et qu'elle s'en aille; mais ce n'est pas le fait de s'en aller qui tue le corps. Il y a des quantités innombrables de gens qui n'ont pas d'âme – qui ont une âme, mais leur âme n'est pas dans leur corps –, beaucoup. Et ils continuent à vivre très bien. l’être psychique, c'est plus difficile de vivre sans lui. l’être psychique, n'est-ce pas, c'est le revêtement – le revêtement individualisé – entre l’âme éternelle et le corps transitoire; et il se forme, il s'individualise, il devient de plus en plus individuellement conscient. Ça, quand ça quitte le corps, généralement le reste suit. Mais j'ai eu l’expérience, moi, de l’avoir fait volontairement, par conséquent je SAIS. Il faut savoir, mais c'est possible. l’être psychique était resté ici avec Sri Aurobindo, et moi j'étais partie avec mon être mental, vital et physique. C'était un état... un petit peu précaire. Mais comme aussi j'avais gardé le contact tout à fait conscient, c'était possible. Ce que les gens appellent «la mort»... Il y a des tas de gens que je vois qui sont pour moi des morts vivants (ce sont ceux qui ne sont pas avec leur être psychique, ou même ceux qui n'ont pas de contact avec leur âme). Mais cela, il faut avoir la vision intérieure pour savoir. Mais ce que les gens appellent «la mort», c'est-à-dire que les cellules se décomposent et la forme se dissout, c'est la sortie du «sous-degré vital» le plus matériel qui met en contact avec la Vie – la force vitale, la vie. La mort comme elle se passe pour les animaux, par exemple, c'est comme cela. Et généralement, ça s'en va quand l’organisme extérieur est incapable de continuer: par exemple qu'il est coupé en deux ou que le cœur est enlevé, enfin quand il lui arrive quelque chose de tout à fait radical! Parce qu'il y a des gens qui ont été accidentés, il leur a manqué beaucoup de morceaux: ils ont continué à vivre. Mais même, je dis même l’arrêt du cœur n'est pas nécessairement une mort, puisque, après s'être arrêté, il est capable de recommencer. Les gens qui ont la connaissance matérielle vous disent que pendant quelques... je ne sais pas si c'est quelques secondes ou quelques minutes, le cœur peut reprendre; après commence la décomposition. Avec la décomposition, naturellement c'est fini. Donc, on pourrait dire sans faute qu'il y a des sortes d'ÉCHELONS dans la mort; qu'il y a des échelons dans la vie et des échelons dans la mort: il y a des êtres qui sont plus ou moins vivants, ou si l’on veut le mettre d'un côté négatif, des êtres qui sont plus ou moins morts. Mais ceux, oh! pour ceux qui savent, et qui savent que cette forme matérielle peut manifester une lumière supramentale, eh bien, ceux qui n'ont pas la lumière supramentale en eux sont déjà un petit peu morts. C'est comme cela. Alors il y a des échelons. Et c'est seulement un phénomène tout à fait extérieur que les hommes ont convenu d'appeler «mort», parce que cela, ils ne peuvent pas le nier: ça s'en va en morceaux. Mais j'ai vu des gens (je n'ai pas vu beaucoup de gens soi-disant morts parce que ce n'était pas la coutume de les faire voir aux enfants dans notre famille, et quand j'étais grande, je n'ai eu que très peu d'occasions), mais j'en ai vu ici quelques-uns. Mais ils n'étaient pas du tout tous dans le même état – pas du tout. (silence) Il y a eu l’exemple de Sri Aurobindo. Les docteurs ont décidé: «Il est mort.» – Il était absolument vivant. Absolument vivant. Et même cinq jours après, quand on l’a mis dans... c'était à cause (comment dire?) de la pression du monde extérieur et qu'il était impossible de le conserver. Il a fallu consentir. Mais moi, je ne peux pas dire que c'était un mort! Il n'était pas mort du tout, c'était tout à fait évident. Le corps commençait déjà à... (très peu, mais un petit peu au bout du cinquième jour), c'est-à-dire que la peau se décolorait, mais... (Mère fait un geste glorieux). Pendant les trois premiers jours, je restais là-bas, debout près de son lit, et d'une façon absolument – enfin pour moi c'était tout à fait visible –, c'était volontairement que toute la conscience organisée qui était dans son corps sortait de là et entrait dans le mien. Et non seulement je voyais, mais je sentais la friction de l’entrée. Alors les hommes disent: «Il est mort.» – C'est de l’ignorance. (silence) Toute cette puissance supramentale qu'il avait petit à petit attirée et organisée dans son corps, Méthodiquement entrait en moi. Je n'ai rien dit à personne parce que ce n'était l’affaire de personne, ça ne regardait personne. Je restais là et... (geste montrant le passage des forces de Sri Aurobindo dans le corps de Mère). N'est-ce pas, les hommes se gargarisent de mots et ils sont tout le temps à parler – ils ne savent même pas ce qu'ils disent. J'ai vu il n'y a pas très longtemps, d'abord une ou deux photographies, et puis quelqu'un qui est venu me voir. J'ai dit: «Il est mort, c'est un mort.» Et je ne parle pas du tout de ce qui se dissout (naturellement pas! puisqu'il entrait, parlait – il parlait fort; il se croyait très vivant d'ailleurs): il était mort. Alors... (silence) J'avais dit il y a quelque temps que les cellules demandaient: «Mais qu'est-ce que la mort?» Elles étaient comme cela à demander. Et hier ou avant-hier seulement, à cause d'un certain état qui est venu, c'était comme si cette Connaissance qui vient d'en haut tout le temps leur disait: «Pourquoi? Pourquoi vous demandez? Vous avez eu l’expérience, vous savez comment c'est.» Et alors, à la petite conscience centrale (il y a une petite conscience centrale des cellules, qui est en train petit à petit de croître et de s'élaborer), elle disait: «Tu ne te souviens pas? Tu sais comment c'était.» Ah! alors tout le souvenir de l’expérience dans tous ses détails est revenu – c'est vrai, elles savaient. Pourquoi est-on si ridicule? Et on se croit... on se croit si grand, si sage, si... Oh! toutes les vertus qu'on se donne! (Mère rit) si courageux, si endurant, si... On se joue la comédie toute la vie. (silence) À ce moment-là, pendant quelques instants, ça a été la certitude d'une simplicité!... d'une simplicité... (comment dire?) qui était toute-puissante par son immensité. C'est encore de la littérature. C'est la comédie dans le mental: les jolies phrases. Pas de mots, pas de phrases, pas de gestes merveilleux, pas d'attitudes... (Mère entre en contemplation) Tiens, pour les gens qui aiment les définitions, voilà une autre manière de répondre à «Qu'est-ce que le Divin?»: une Immensité souriante et lumineuse. Et n'est-ce pas, LÀ, c'est là. C'est LÀ. Ah! on va travailler? On a assez bavardé! (silence) Ce qui me fait penser qu'il y avait des volontés extérieures adverses, c'est que tout le temps, de partout, venaient comme cela de belles phrases – des belles phrases, des suggestions (des suggestions dramatiques justement) annonçant un nombre considérable de catastrophes. Ça vient de partout comme cela (geste grouillant, comme une marée), ça fait comme autant de serpents qui sont là, tenus à distance, et qui arrivent dès qu'on leur en donne la possibilité... Ce qui prouve qu'il y a évidemment quelque chose. Par exemple, des suggestions comme celle-ci: «Ah! tu es bien maintenant, tu es forte, tu peux parler... Ah! tu vas voir ce qui va t'arriver.» Et des suggestions, des suggestions... N'est-ce pas, ça ne peut venir que des pensées humaines pourries. Un tas de choses toutes plus laides les unes que les autres qui viennent comme cela. Et on les voit venir (même geste comme une marée de serpents), on les voit venir comme cela... Des plus basses jusqu'aux plus violentes. Il y a eu aussi, à propos de ces possibilités de magie et puis des forces «adverses», une vision de tout cela comme faisant partie du grand Jeu (geste d'en bas), mais... Cette Immensité, lumineuse et souriante, une immensité... («immensité» est un mot – infini aussi est un mot), quelque chose... d'absolument sans limites, qui simplement fait comme cela (geste de descente) dans un mouvement de manifestation, et puis, à un certain endroit, Ça rencontre une espèce de mouvement d'en bas qui se saisit de Ça et en fait... ce que nous voyons. Dans la partie supérieure, c'est un mélange de mental perverti et de vital extrêmement puissant, et qui évidemment prend goût à la déformation; et à mesure que Ça se concrétise, cela devient toutes ces réactions humaines; et quand Ça s'approche de la terre, alors... ah! c'est le joli gâchis que les hommes ont fait de l’atmosphère terrestre. Alors cette Chose, cette Immensité souriante, lumineuse, merveilleuse, si... qui est une béatitude vivante et consciente... Ça devient ça. Et si par hasard, par miracle, il y a une goutte qui tombe et qui n'est pas complètement déformée, ça devient un miracle!
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