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29.02.2024, 13:49 | |
1967.01.11
...l’après-midi, les listes ont augmenté au point que je n'ai plus de temps. Mon travail de tous les jours (la poste à signer, etc.), avant, je le commençais à trois heures et demie, puis c'est devenu quatre heures, maintenant c'est cinq heures moins le quart. Il y a un temps où j'avais fini à quatre heures, alors je faisais la traduction de Savitri (ça, il y a très-très longtemps); après, j'ai fini à quatre heures et demie, alors j'avais encore le temps de prendre quelque chose, de manger un peu; maintenant j'ai fini après cinq heures, alors (riant) tout est réglé! Ça DOIT être comme cela puisque c'est comme cela. C'est peut-être une leçon (c'est une indication), mais ça a un but. La leçon que, moi, j'ai à comprendre, j'essaye de la comprendre. J'apprends à être très patiente... Oui! Oh! une patience... Les gens: constamment il y a des révoltes, des insultes, tout cela. C'est pour moi absolument zéro, et quelquefois c'est même amusant; quelquefois je trouve cela drôle. Mais quand je trouve cela drôle, ce n'est pas quand je suis dans mon meilleur état, parce que quand je suis dans mon état – le vrai état de compassion –, ça ne change rien, ça ne fait même pas une petite vague sur la surface: rien. Quand c'est drôle, c'est quand cela me fait commencer à travailler sur les gens qui ont fait ceci ou cela. Quand il y a quelque chose qui travaille, alors ça me paraît amusant. On m'a posé hier la question; on m'a demandé si l’insulte, le sentiment d'être insulté, et ce qu'en anglais on appelle le self-respect (quelque chose qui correspond un peu à l’amour-propre), ont une place dans la sâdhanâ. Naturellement, cela n'en a pas, bien entendu! Mais j'ai vu le mouvement, c'était extrêmement clair: j'ai vu que sans ego, quand l’ego n'est pas là, il ne PEUT PAS y avoir cette espèce de froissement dans l’être. Parce que j'ai remonté loin en arrière, au moment où je sentais encore ça (il y a des années), mais maintenant, ce n'est même plus quelque chose qui est étranger: c'est quelque chose qui est impossible. Tout l’être, et même (c'est curieux), même la constitution physique ne comprend pas ce que cela veut dire. C'est la même chose quand, matériellement, il y a un choc (Mère montre une écorchure à son coude), comme cela, par exemple: ce n'est plus senti comme on sent une égratignure. Ce n'est plus senti comme cela. Le plus souvent, il n'y a rien du tout, ça passe absolument inaperçu dans l’ensemble; mais quand il y a quelque chose, c'est seulement l’impression – une impression très... très douce, très intime – d'une aide qui veut se faire sentir, d'une leçon qu'il faut apprendre. Mais pas comme on le fait mentalement où il y a toujours un raidissement; ce n'est pas cela: c'est imédiatement une espèce d'offrande de l’être, qui se donne pour apprendre. Je parle de toutes les cellules. C'est très intéressant. Évidemment, si l’on mentalise, on doit dire que c'est l’impression ou la conscience de la Présence divine en toute chose, et que le mode – le mode du contact – provient de l’état dans lequel on se trouve. Ça, c'est l’expérience du corps. Et chez les individus, la seule perception quand il y a un heurt quelconque ou un clash, un choc quelconque, c'est toujours une claire vision de l’ego – l’ego qui se manifeste. Ils disent: «C'est l’autre.» Je ne dirais pas: «Oh! celui-là était en colère» ou «Oh! celui-ci...» Non, c'est son ego; pas même son ego: L’EGO, le principe ego – le principe ego qui intervient encore. C'est très intéressant, parce que l’ego est devenu pour moi une espèce d'entité impersonnelle, tandis que pour chacun, c'est le sens aigu de sa personnalité! Au lieu de cela, c'est une espèce de manière d'être (on peut dire terrestre, ou humaine), une espèce de manière d'être qui est en quantité plus ou moins grande ici ou là ou là, et qui donne à chacun l’illusion de sa personnalité. C'est très intéressant. Oui, mais l’ennui, c'est que les autres n'apprennent pas leur leçon, alors,.. Alors ils t'envahissent. Oh! s'ils apprenaient leur leçon, tout changerait très vite! Alors, le résultat, c'est que tu es envahie, engloutie. Peut pas! Tout ton temps est pris, tout ton... On ne peut pas m'engloutir! (riant) je suis trop grosse! Mais matériellement quand même, tu es débordée. J'ai remarqué que si je résiste, ça va mal. Si j'ai l’impression de fluidité, il n'y a plus de heurts. C'est la même chose que pour cette égratignure (Mère montre son coude). N'est-ce pas, si l’on se raidit et que les choses résistent, on se cogne. C'est comme les gens qui savent tomber: ils tombent, ils ne se cassent rien. Les gens qui ne savent pas tomber, une toute petite chute et ils se démolissent quelque chose. C'est la même chose. Il faut apprendre à être... l’unité parfaite. Corriger, redresser, c'est encore de la résistance. Alors qu'est-ce qui va arriver [si l’envahissement continue]?... Ça va être amusant, on verra! (Mère rit) Comme les autres ne sont pas dans le même état, peut-être seront-ils vexés, mais je n'y peux rien! (Mère rit) Il faut toujours rire, toujours. Le Seigneur rit. Et Il rit, et Son rire est si bon, si bon, si plein d'amour! C'est un rire qui vous enveloppe d'une douceur extraordinaire. Ça aussi, les hommes l’ont déformé – (riant) ils ont tout déformé!
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