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12.03.2021, 10:09 | |
1964.09.23
(À propos d'un disciple qui suit une discipline tantrique:) ...«Il» l’a totalement abruti. Il a six-sept heures de japa par jour. À un certain point de vue, c'est bon, parce que W n'a jamais été capable d'aller jusqu'au bout des choses, c'est la première fois qu'il persévère. De ce point de vue, c'est bon pour son caractère. Seulement, la quantité m'a parue fantastique! Il a trois lakh de ceci, quatre lakhs de cela, des six-sept heures de récitation par jour... C'est beaucoup. Et puis on reste assis tout le temps dans la même position – si encore il pouvait le faire en marchant. Oui, en un temps, j'en faisais cinq à six heures par jour. Mais est-ce que cela a eu un effet sur le contrôle de toi-même? Je ne sais pas. Moi non plus! Je ne sais pas ce qui est le fruit du japa ou simplement le fruit d'une décantation: je ne peux pas dire. Je sais que quand je fais mon japa, il y a une force assez concentrée, mais je ne sais pas si ça tient au japa ou, tout simplement, au fait que je me concentre. Je ne peux pas dire. Oh! tu veux parler des mots du japa – ces mots n'ont que le pouvoir donné par les générations qui les ont répétés. (silence) Il y a UN son qui, pour moi, a un pouvoir extraordinaire – extraordinaire – et UNIVERSEL (c'est cela qui est important): ça ne dépend pas de la langue que l’on parle, ça ne dépend pas de l’éducation que l’on a reçue, ça ne dépend pas de l’atmosphère que l’on respire. Et ce son-là, sans rien savoir, quand j'étais enfant, je le disais (tu sais en français, on dit «oh!»; eh bien, je disais «OM»! sans savoir), et là, oui, j'ai fait toutes sortes d'expériences sur ce son – c'est même fantastique, fantastique! C'est incroyable. Et alors, si l’on bâtit autour de ça quelque chose qui correspond à sa propre aspiration: des sons ou des mots qui, POUR VOUS, évoquent un état d'âme, alors c'est très bien. Tout ce qui est traditionnel bénéficie du pouvoir de la tradition, c'est entendu, mais c'est forcément très limité – moi, ça me donne l’impression d'être racorni, desséché; c'est comme si l’on avait tiré tout le jus que ça pouvait contenir (!) Excepté si les sons, spontanément, correspondent en vous à un état d’âme.
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...Il y a toute une partie de la conscience la plus matérielle, tout à fait physique (justement celle qui participe à l’innombrable-minuscule activité de chaque jour) qui, évidemment, est très difficile à supporter. Dans la vie ordinaire, c'est passable, c'est supportable parce que l’on y prend de l’intérêt et que l’on a quelquefois du plaisir – toute cette vie de surface qui fait que... on voit une jolie chose, ça vous fait plaisir; on a un bon goût dans la bouche, ça vous fait plaisir; enfin tous ces petits plaisirs, si futiles, mais qui aident à supporter l’existence. Ceux qui n'ont pas la conscience intérieure et le rapport avec ce qui est derrière tout cela ne pourraient pas vivre s'ils n'avaient pas un petit plaisir. Alors il y a un tas de tout petits problèmes qui se posent, des problèmes de l’existence matérielle, qui expliquent parfaitement bien que ceux qui n'avaient plus de désir, et par conséquent ne prenaient plus plaisir à rien, avaient une seule idée: «À quoi sert tout ça!» Et de fait, si l’on n'avait pas le sentiment qu'il faut supporter tout ça parce que cela mène à quelque chose d'autre, qui est tout à fait différent de nature et d'expression, ce serait d'une fadeur et d'une puérilité, d'une mesquinerie, qui deviendrait tout à fait insupportable. C'est ce qui explique certainement l’aspiration au Nirvâna et la fuite hors de ce monde. Il y a donc ce problème, un problème de chaque seconde, que je dois résoudre à chaque seconde par l’attitude correspondante qui mène à la Vraie Chose; et en même temps, cette autre attitude de l’acceptation de ce qui est – de ce qui mène, par exemple, à la désintégration: l’acceptation de la désintégration, de la défaite, de la décomposition, de l’amoindrissement, de la déchéance – toutes ces choses qui, naturellement, pour l’homme ordinaire, sont détestables et contre lesquelles il réagit violemment. Mais puisque l’on vous dit que tout est l’expression de la Volonté divine et doit être accepté comme la Volonté divine, alors vient ce problème, qui se pose d'une façon presque constante et à chaque minute: si l’on accepte ça comme l’expression de la Volonté divine, tout naturellement les choses se dérouleront selon leur manière habituelle de désintégration, mais quelle est L’ATTITUDE VRAIE pour que l’on puisse garder cette égalité parfaite en toutes circonstances, et en même temps donner le maximum de force, de puissance, de volonté, à la Perfection qui doit se réaliser? Dès que l’on touche au plan, même vital, même le vital inférieur, le problème ne se pose pas, c'est très facile; mais ici, dans les cellules du corps, dans cette vie? Dans cette vie si rétrécie, si racornie, si microscopique, de chaque minute... Comment faire quand on sait qu'il ne faut pas faire intervenir une volonté de rejet de tout ce qui est une déchéance, et en même temps que l’on ne peut pas accepter la déchéance parce que l’on ne conçoit pas qu'elle soit une parfaite expression du Divin? C'est très subtil... il y a quelque chose à trouver; et c'est une chose que, évidemment, je n'ai pas trouvée parce que ça revient, ça revient... Il y a des moments même où je dis: «Oh! la Paix, la Paix, la Paix...», et alors je sens que c'est une faiblesse. Je dis: «Se laisser aller, ne penser à rien, ne pas chercher à savoir», et alors tout de suite, quelque chose se lève, là, quelque part, et dit: tamas. (silence) N'est-ce pas, mentalement, ce n'est pas un problème, tout cela est résolu et c'est très bien. Mais c'est LÀ, c'est dedans – on ne peut même pas dire dans la sensation parce que je ne vis pas dans les sensations. C'est un problème de conscience, de la conscience de ce corps. Et je sens bien que le problème ne pourrait disparaître que si, vraiment, la Conscience suprême prenait possession des cellules et les faisait vivre, agir, mouvoir, comme cela, qu'elles aient l’impression de la Toute-Puissance qui s'empare d'elles, et puis c'est fini, elles ne sont plus responsables de rien. Ça paraît être la seule solution. Alors vient la prière: «Quand est-ce que ça viendra?» «Aspire avec intensité, mais sans impatience»... Et ce n'est même pas que j'aie le sentiment que les années passent – il n'y a rien de tout cela, ce n'est pas cela! C'est le problème de la seconde à la seconde, de la minute à la minute. Je ne pense pas du tout: «Oh! les années passent...», tout cela est fini depuis longtemps. Ce n'est pas cela, c'est... le chemin facile de l’acceptation passive, et qui mène évidemment («évidemment», c'est-à-dire non par raisonnement mais PAR EXPÉRIENCE), qui mène à l’accentuation de la déchéance; ou cette intensité d'aspiration à la Perfection qui doit se manifester, à tout ce qui doit être, et qui maintient tout immobile dans cette attente. C'est l’opposition entre ces deux attitudes. Aggravé par le fait que la bonne volonté (forcément ignorante) des cellules ne sait pas si l’une est meilleure que l’autre, si l’on doit choisir entre les deux, si l’on doit accepter les deux – elles ne savent pas! Et comme ce n'est pas mentalisé ni formulé ni avec des mots, c'est très difficile. Oh! dès que les mots viennent... tout ce qui a été dit revient, et c'est fini. Ce n'est pas cela, ce n'est plus cela. Même si des sensations fortes viennent, une force vitale, ce n'est plus un problème. C'est seulement LÀ, dans ça (Mère frappe son corps). Les nuits, par exemple, sont une longue conscience, une grande action, une découverte de toutes sortes de choses, le point de la situation telle qu'elle est – mais il n'y a pas de problèmes! Mais de la minute où le corps (je ne peux pas dire «se réveille» parce qu'il n'est pas endormi: il est seulement dans un état de repos suffisamment complet pour que ses difficultés personnelles n'entrent pas en question), mais de temps en temps, ce que nous appellerons le «réveil» se produit, c'est-à-dire que la conscience purement physique revient – et tout le problème revient, instantanément. Instantanément ce problème est là. Et sans se souvenir: ça ne vient pas parce que l’on se souvient du problème, c'est le problème qui est là, dans les cellules mêmes. Et la matinée, oh!... Toutes les matinées sont difficiles. C'est curieux, la vie dans son ensemble passe avec une rapidité presque vertigineuse – les semaines, les mois passent comme cela –, et les matinées, à peu près trois heures le matin, ça dure comme un siècle! Chaque minute est gagnée au prix d'un effort. C'est le moment du travail dans le corps, pour le corps, et pas seulement un corps: par exemple, toutes les vibrations des gens malades, tous ces problèmes d'existence, ça vient de partout. Et pendant ces trois heures, c'est la tension, la lutte, la recherche aiguë de ce qui doit être fait ou de l’attitude qui doit être prise... C'est à ce moment-là que j'ai expérimenté le pouvoir du mantra. Pendant ces trois heures, je répète mon mantra automatiquement, sans arrêt; et chaque fois que la difficulté augmente, il y a une sorte de Puissance qui entre dans ces mots et qui agit sur la Matière. Et c'est pour cela que je sais: sans ça, ce travail-là ne pourrait pas être fait. Mais c'est pour cela que je dis: ce doit être VOTRE mantra, pas quelque chose que vous avez reçu de qui que ce soit – le mantra qui est venu spontanément de votre être profond (geste au cœur), de votre guide intérieur. C'est ça qui tient. Quand on ne sait pas, qu'on ne comprend pas, qu'on ne veut pas faire intervenir le mental et que l’on est... ça, c'est là; le mantra est là; et ça vous aide à passer. Ça aide à passer. Ça sauve la situation dans les moments critiques, c'est un soutien considérable, considérable. Pendant ces trois heures-là (trois heures, trois heures et demie), c'est constant-constant, sans arrêt. Alors les mots jaillissent (geste du cœur). Et quand la situation devient critique, que ce désordre, cette désintégration semble gagner du pouvoir, c'est comme si le mantra se gonflait de force et... ça rétablit l’ordre. Et ce n'est pas une fois, ce n'est pas un mois, ce n'est pas une année: c'est depuis des années comme cela, et ça va en augmentant. Mais c'est un dur travail. Et après cela, après ces heures-là, le contact avec l’extérieur recommence: je recommence à voir des gens et à faire le travail extérieur, entendre des lettres, répondre, prendre des décisions; et chaque personne, chaque lettre, chaque action apporte son volume de désordre, de désharmonie et de désintégration. Et c'est comme si l’on vous versait ça en tombereaux sur la tête. Et il faut tenir le coup. Là, quelquefois, ça devient très difficile. Il faut tenir le coup. Quand on peut rester tranquille, silencieux, c'est bien, mais quand il faut prendre des décisions, entendre des lettres, répondre... Alors quand c'est trop à la fois et que les gens qui l’apportent, apportent en plus leur propre désordre, c'est quelquefois beaucoup. Et c'est d'une nature si subtile que c'est incompréhensible pour les gens qui vous entourent; ça paraît faire des embarras pour rien. Ce sont des choses que, dans leur inconscience, ils ne sentent pas du tout, du tout, du tout – il faut qu'il y ait des cris, des querelles et presque des batailles pour qu'ils s'aperçoivent qu'il y a du désordre! Voilà.
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