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31.10.2019, 12:39 | |
1963.08.07 (1) 1963.08.07 (2)
Tu es fatiguée, on dirait? Les difficultés continuent. C'est une lutte aiguë contre la Négation constante de toute vie intérieure – supérieure plutôt. C'est-à-dire l’Incroyance générale (dans le corps). Ça me donne encore le même genre de nuit. Mais c'est curieux, je ne sais pas, cette nuit c'étaient tout des bâtiments en une espèce de granit rouge, et il y avait beaucoup de Japonais. Il y avait des femmes japonaises qui cousaient et faisaient des robes, des étoffes; des jeunes gens japonais qui montaient et descendaient avec une grande agilité; et tout le monde était très gentil. Mais c'était tout le temps la même chose (geste d'effondrement et de chute dans un trou): n'est-ce pas, le chemin s'ouvre, on prend le chemin, et puis au bout d'un moment, poff! tout s'écroule. Et il y avait un jeune homme japonais qui descendait et montait là-dedans absolument comme un singe, avec une facilité extraordinaire: «Ah! je me disais, mais il n'y a qu'à faire ça!» Mais quand, moi, je m'approchais de l’endroit, les choses dont il se servait pour monter et descendre disparaissaient! Finalement, à un moment donné, j'ai pris une sorte de décision: «J'irai tout de même», et je me suis retrouvée en bas. En bas, j'ai rencontré des gens, il y a eu toutes sortes de choses. Mais ce qui m'a intéressée, c'est que tout était (il y en avait et il y en avait! des bâtiments et des bâtiments), presque comme du porphyre rouge. C'était très beau. Du granit ou du porphyre, il y avait les deux. De grands escaliers, de grandes salles, de grands jardins – même dans les jardins, il y avait des constructions. Mais extérieurement, les difficultés reviennent, en ce sens que les Chinois semblent être repris d'une ardeur conquérante – ils massent des gens sur la frontière. Il semble bien improbable qu'ils attaquent, pourtant. Pourquoi massent-ils les gens? Du chantage. Évidemment, mais... Le résultat, c'est que les Américains ont dit qu'ils viendraient aider si l’on attaque. Et même les Russes ont dit qu'ils aideraient. On ne sait pas, n'est-ce pas. Je VOIS ces grands courants: c'est comme des espèces de folies qui prennent les gens et les choses... Au fond, c'est peut-être vraiment un conflit assez aigu entre le Oui et le Non, c'est-à-dire tout ce qui lutte pour hâter la venue des choses nouvelles et tout ce qui refuse – qui refuse avec une violence croissante. (silence) Et constamment, constamment, ce pauvre corps est assailli par toutes les vieilles idées et les vieilles convictions qui lui disent qu'il se trompe, qu'il est dans l’illusion, qu'il croit qu'il est en train de se transformer, mais que tout ça, ce sont des blagues. Alors il est... il est un peu fatigué, il demande: «Est-ce que je ne vais pas avoir un peu de repos?» – Passer son temps, nuit et jour, dans la bataille, tout le temps. Il commence à se demander si ce n'est pas une sorte d'infériorité qui lui est propre, ou d'incapacité de prendre les choses tranquillement? Et alors il n'a jamais beaucoup aimé manger (c'est une chose qui ne l’a jamais intéressé), et dans ces cas-là, ça devient une sorte de... pas positivement de dégoût, mais... Il a toujours considéré que de manger était une fatigue. Oui. Tu comprends ça!
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(Puis le disciple lit une conversation du 22 mai 1963 où il raconte comment Mère l’a guéri soudainement d'une maladie infectieuse, comme si quelque chose «basculait» tout d'un coup.) (Cette conversation a eu lieu quelques jours après une «maladie» infectieuse qui a violemment attaqué le disciple.) l’autre soir, vers six heures et demie, j'avais très mal; j'avais la tête à éclater, vraiment j'ai souffert: une douleur de chien; et alors tout d'un coup, je me suis allongé, j'ai senti comme une détente – tout d'un coup c'est comme si ça basculait, puis une détente. Et le lendemain, j'ai appris que c'est à cette heure-là exactement que V t'a parlé pour t'annoncer que j'étais malade. Non seulement cela, mais il y a eu une expérience assez particulière: une Volonté est venue en moi... Je ne sais pas, une Volonté: «Décide.» Quelque chose qui voulait que je décide: «C'est à toi de décider.» Alors imédiatement, j'ai projeté cette puissance sur toi, j'ai dit: «Il faut qu'il guérisse.» C'est une expérience nouvelle. C'est venu très fort, comme si on me transférait la décision finale, à la conscience PHYSIQUE. Alors j'ai dit: «Bon, c'est bien! alors c'est décidé, il guérit.» Ce qui m'a frappé, c'est la soudaineté: tout d'un coup j'ai senti une détente. Oui, ce n'était pas progressif, c'était tout d'un coup. Alors j'ai demandé de tes nouvelles le lendemain (parce que ça m'intéressait, c'est une expérience tout à fait nouvelle), j'ai demandé: «Est-ce qu'il y a eu une différence?» Et on m'a dit que tu allais beaucoup mieux. J'ai remarqué cela: toujours, quand il y a de ces grosses difficultés, une attaque violente et que les choses se désorganisent, le changement n'est pas progressif – c'est soudain, comme un renversement. Encore ce matin, c'était la même chose pour moi. N'est-ce pas, quand la difficulté vient, il y a une sorte de désorganisation corporelle générale avec des douleurs intenses et... (j'observe, pour voir) ce n'est pas du tout une chose qui diminue progressivement puis qui se rétablit, ce n'est pas du tout cela: c'est tout à fait comme un renversement du prisme; tout disparaît, d'un coup. Il n'y a plus que cette stupide habitude du corps de se souvenir. Alors en se souvenant... ce souvenir fait que l’on se sent fatigué, que l’on n'est pas normal – mais la chose est finie. Ce souvenir du corps, c'est encore quelque chose sur quoi il va falloir travailler. Il y a un état où l’on ne sent rien – un état –, et c'est un état positif parce que c'est un état de paix; une sorte de paix très tranquille et très heureuse; une paix qui vous donne envie de rester toujours comme ça: «Oh! être toujours comme ça!...» Ou alors c'est un chaos où tout se heurte, nie, se querelle – comme si tout se mettait en bataille. Ça me fait souvenir de l’expérience première que j'ai eue quand j'étais (je vivais, n'est-ce pas) cette Pulsation d'Amour et qu'il a été décidé qu'il fallait que je reprenne mon corps, que je rentre dans mon corps; eh bien, je n'ai eu de contact avec mon corps, je n'ai su que j'étais en contact avec mon corps, qu'avec une douleur. Le contact avec le corps voulait dire souffrir. J'ai dit cela, d'ailleurs. Et il me semble (il y a longtemps maintenant, il y a plus d'un an, presque un an et demi), il me semble que tout le travail a été fait pour que tous les éléments du corps apprennent à avoir une conscience physique, matérielle, mais en même temps à garder cet état de paix – une paix positive, pleine, tout à fait confortable: c'est quelque chose qui peut durer indéfiniment. C'est-à-dire que j'apprends au corps, progressivement, ce que l’on pourrait appeler tous les états divins; je lui apprends à sentir et à vivre dans les états divins; eh bien, ce qui se rapproche le plus (il y a deux choses qui se rapprochent, mais l’une est plus confortable, si je puis dire – c'est le mot anglais ease – que l’autre; l’autre est plus tendue – Mère ferme son poing – avec une volonté): c'est le sens de l’éternité et le sens du silence. Parce que derrière toute la création (je parle de la création matérielle), il y a un Silence parfait, qui n'est pas le contraire du bruit, qui est un silence positif, et c'est en même temps une immobilité complète – ça, c'est très bon comme réactif à ce désordre. Mais le sens de l’éternité est encore meilleur, et avec une douceur qui n'est pas dans l’autre; le sens de l’éternité contient le sens de la douceur aussi (mais pas «douceur» telle que nous la comprenons). C'est extrêmement confortable. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de raison que ça change – ni que ça cesse ni que ça recommence. C'est comme cela, c'est parfait en soi. Et ce sont les meilleurs réactifs contre l’autre état (de désordre); la paix, la simple paix n'est pas toujours suffisante. Et après tout, le corps est une chose très-très misérable... Je crois que c'était hier, il se plaignait; vraiment il se plaignait (j'ai dit qu'il était «geignard», mais hier il se plaignait), vraiment il demandait: «Pourquoi-pourquoi est-ce qu'une telle chose, si misérable, a été faite?» – Incapacité, incompréhension, oh!... rien que des limitations et des impossibilités. Une bonne volonté stérile, un manque complet de pouvoir, et dès que vient un petit pouvoir vital, ça se transforme en violence – c'est dégoûtant. (silence) Quand je me plains comme cela, je peux être sûre que j'ai une nuit de tension et que le lendemain matin j'ai une «secousse». Il vaudrait mieux se tenir tranquille, prendre les choses comme elles sont et laisser le Seigneur faire Son travail sans le... tout le temps le pousser, là. On a toujours l’impression que tous les malheurs qui vous arrivent, on les a attirés par une impatience ou un mécontentement. Si l’on était content, béatifiquement, et qu'on laisse faire: «Quand Tu voudras, ce sera, voilà tout. Je suis une imbécile, je reste une imbécile, quand Tu voudras que...» Mais est-ce qu'on peut laisser faire? Si on laisse faire, tout se désorganise. Non. On peut se dire: «Bon, ça va bien», laisser les choses se faire, mais alors tout va n'importe comment. Tout va n'importe comment, mais probablement il y aura un moment où ce sera mieux... (Riant) Nous n'osons pas faire l’expérience jusqu'au bout! Évidemment c'est cela qui, en nous, fait que nous luttons. Mais je ne suis pas tellement sûre que c'est vraiment la Sagesse. Je ne sais pas. Prenons un exemple concret [Mère a un sourire ironique pour le «concret»],sur un autre plan que le plan corporel: tu as un jardin, il est envahi par des corbeaux, des moineaux qui mangent tout, des insectes, des jardiniers qui font mal le travail. Alors, de deux choses l’une: tu te fatigues, tu t'énerves, mais tu gardes le jardin; ou tu réagis contre ta réaction, tu dis: «Bon, je ne dis rien, je laisse tout aller comme ça veut», alors tout s'abîme. Oui, oui... Mais si tu mets le nez dedans, tu t'énerves, parce que c'est le chaos. Non, il faut savoir mettre le nez dedans sans s'énerver! Et c'est tout à fait possible. C'est quelque chose que le corps a réalisé, ici, celui-là: il peut intervenir sans s'énerver. Mais ce n'est pas ça! c'est quelque chose qui est DERRIÈRE ça. Ce n'est pas ça. Est-ce que, si on laisse le désordre (justement aller jusqu'à son maximum), est-ce que, au bout, le progrès (ce que nous appelons progrès, c'est-à-dire le changement) ne sera pas plus grand? Est-ce que le jardin ne sera pas mangé complètement par les insectes? – c'est cela. Nous n'en faisons pas l’expérience! J'ai vu en France un bout de jardin: c'était entouré de murs et c'était une terre qui avait appartenu à quelqu'un qui en prenait très grand soin; il y plantait des fleurs. C'était assez grand, mais tout clos. Cette personne est morte. C'était dans le Midi de la France. Il est mort et personne (il n'y avait pas d'héritiers), personne ne s'est occupé du jardin: c'était fermé et c'est resté comme cela. J'ai vu ce jardin... je ne me souviens plus, mais c'était certainement plus de cinq ans après; il se trouvait que, probablement, petit à petit, la serrure s'était disloquée et ne tenait plus; j'ai poussé la porte et je suis entrée... Je n'ai jamais rien vu de plus beau! Il n'y avait plus d'allées, il n'y avait plus d'ordre, il n'y avait plus qu'une confusion – mais quelle confusion! Je n'ai jamais rien vu de plus beau. Je suis restée là-dedans dans une sorte d'extase... Il y a un livre (je crois que c'est Le Paradou de Zola) où l’on a fait la description d'un endroit féerique – c'était tout à fait cela: toutes les fleurs entremêlées, les plantes entremêlées, tout ça avec une croissance absolument désordonnée, mais avec une harmonie d'un autre genre, une harmonie beaucoup plus vaste, beaucoup plus forte. C'était d'une beauté extraordinaire. Nous avons l’habitude mentale de vouloir arranger, classer, réglementer; il faut toujours qu'il y ait un ordre – mental. Mais c'est... Par exemple, dans les endroits où les hommes ne sont jamais allés, dans les forêts vierges, il y a une beauté qui n'est pas dans la vie, et c'est une beauté vitale, déréglée, et qui ne satisfait pas la raison mentale, mais qui contient une richesse beaucoup plus grande que tout ce que le mental conçoit et organise. Enfin, en attendant, la vie est assiégée par des milliers d'insectes – des millions d'insectes... Oui. ... qui veulent constamment la manger. Tu sais, un naturaliste a dit que si l’homme ne détruisait pas la fourmi, la fourmi chasserait l’homme de la terre. Eh bien, oui! voilà. C'est possible! (Mère rit) Il est difficile de trouver... C'est trouver la vraie chose qui est difficile. (silence) Mais d'ailleurs, ce doit être un problème bien difficile puisque c'est justement le problème qui se pose pour l’avenir de la terre. Le côté raison (progrès graduel et harmonieux selon la conception mentale) veut la paix, la tranquillité, l’ordre et l’harmonie entre les nations. Le moyen «coup de tampon» qui mélange tout pour qu'il en sorte quelque chose de plus formidable, une combinaison plus riche des éléments, demande la destruction. Et les deux sont dans l’atmosphère, comme cela (Mère regarde). Et il semblerait – il semblerait – que la décision n'a pas encore été prise, comme Sri Aurobindo l’a dit (it is still hanging). Pourtant... maintenant, il semblerait que mon travail est plutôt un travail d'apaisement (je veux dire le travail universel). Mais je n'en suis pas sûre. (silence) Il y avait un temps où, très fortement, je luttais contre le gaspillage: gaspillage de force, gaspillage de matériel et gaspillage de temps, et puis, n'est-ce pas, le gaspillage de vies. Un terrible gaspillage de vies. Mais est-ce que ce n'est pas encore les oeillères d'une sentimentalité?? Je n'en sais rien. (long silence) Pendant très longtemps – très longtemps –, je préférais un chemin à l’autre, et pendant tout le temps que j'ai vécu avec Sri Aurobindo physiquement, très certainement j'ai préféré le chemin de la croissance harmonieuse au chemin de... la «remise dans le pot» générale! (silence) Cette habitude de tout rejeter comme cela, mélanger et puis recommencer... Même si, pour réapprendre sa leçon, ça prend de moins en moins longtemps, ça prend tout de même du temps, et ça paraît tellement inutile! Tout ce que ce corps sait, tout ce qu'il a appris, c'est en tant que «groupement» qu'il l’a appris, et alors si tout cela entre dans un autre corps, il faut recommencer à tout apprendre – c'est tout à fait assommant. On perd beaucoup de temps. (silence) Alors ton jardin ne va pas!? Si-si! c'est un exemple que je prenais. Oui, mais c'est un exemple «concret», disais-tu! Non, quelquefois il m'arrive par vagues la sensation de l’assiègement de la vie – on est assiégé. C'est une perception que j'ai, mais quelquefois très forte: on ne peut rien faire sans être assiégé par quelque chose – tout, partout, dans tous les détails. Depuis un an ou deux, j'ai cette sensation. C'est parfois révoltant... ou douloureux. Je n'ai jamais senti cela aussi fort que ces dernières années, cette sensation d'être assiégé, assailli. Il y a toutes sortes de choses comme cela qui viennent; à certaines périodes, c'est l’une; à certaines, c'est d'autres – ce sont des périodes de transformation intérieure. Par exemple, le sentiment d'une duplicité générale (ce que les gens des Védas appellent crookedness): l’impression que rien ne va droit. Et j'ai des exemples extraordinaires d'avoir écrit une phrase avec une volonté claire, précise, et qu'elle a été comprise (par quelqu'un de parfaite bonne volonté) juste d'une autre manière, conformément à sa propre vision des choses. C'est arrivé ces jours-ci. Mais ça arrive tout le temps! Je dis une chose, qui pour moi est aussi claire que possible, et elle est comprise d'une façon absolument différente, quelquefois absolument le contraire! Et le sentiment, la sensation, que TOUT est comme cela, que toute la vie est comme cela, que toutes les consciences sont comme cela, que toutes les vibrations sont comme cela, que tout, au lieu d'aller droit, est tordu. Et c'est tellement fort que ça donne, comme tu dis, une espèce de malaise. On est dégoûté, enfin ça vous donne mal au cœur. Et une autre fois, c'est autre chose. C'est justement en réponse à ces choses-là qu'il y a l’appel (geste de descente de la Force dans le corps) pour la purification: pour que la chose soit corrigée, qu'il y ait au moins une goutte de Vérité quelque part. Et alors ça donne une «secousse». Et le degré de cette déformation est si considérable, si général que l’on ne s'en aperçoit pas d'habitude, ni en soi ni dans les autres – on ne s'en aperçoit que quand ça prend des proportions tout à fait évidentes, mais alors là... l’hypocrisie, par exemple. Mais je parle de quelque chose qui est constant. C'est sur toute la gamme, n'est-ce pas, depuis le plus matériel. Le plus matériel, c'est vraiment ça: des éléments qui sont tout le temps en conflit, en conflit, en conflit... tout est en conflit, comme si c'était le seul moyen d'exister. Dans le domaine vital, c'est la violence. Et dans le domaine mental, c'est surtout cela: crookedness [tortuosité]. Et c'est pour cela que je disais: «Vraiment, nous sommes de pauvres êtres!» Il est évident qu'il y a en nous le Souvenir qui donne naissance à cette aspiration vers quelque chose de divin – si ce n'était pas là, latent, jamais nous ne pourrions... nous ne pourrions même pas imaginer! Cette aspiration ne pourrait pas exister, elle n'aurait pas de sens. Mais enfin, quelle longueur dans le chemin... Il semble (c'est très sûr) que plus on est près de l’autre côté, plus ça paraît... plus on voit la différence. Quand on barbote dans son Ignorance, on ne s'en aperçoit pas. Bon.
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