эволюционная трансформация человека

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Том 4. 23 марта 1963
14.05.2019, 11:06
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1963.03.23 (1)

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1963.03.23 (2)

 

(Mère commence par lire quelques passages de sa traduction de «Savitri»: il s'agit de la mort)

Une défaite grise... grosse de la victoire,

Un fouet pour nous cingler vers l’état où nous ne mourrons plus.

Le monde de l’inconscient est la chambre de l’esprit, faite par lui-même...

C'est construit par lui-même.

La Nuit éternelle, l’ombre du Jour éternel.

La Nuit n'est pas notre commencement ni notre fin,

Elle est la sombre Mère dans les flancs de laquelle nous nous sommes cachés

En sécurité contre un éveil trop rapide à la douleur du monde...

Ça, c'est...

Par la Lumière nous vivons et à la Lumière nous allons.

Ici, dans ce siège de l’Obscurité muette et solitaire,

Au coeur du Néant sans fin,

Même maintenant la Lumière a conquis par ce faible rayon...

(X.1.600)

C'est merveilleux.

Oui, ce doit être une joie de travailler là-dessus.

Oh! mon petit... On vit dans une atmosphère merveilleuse. Voilà, alors c'est tout, tu ne m'as rien apporté?

Non, il y a toujours des Agenda.

Oh! mais je suis fatiguée de ma...

(silence)

C'est une marche d'escargot, alors ce n'est pas intéressant. C'est vraiment une marche d'escargot.

Il y a un an maintenant... Quand était-ce, la déclaration? (le tournant du yoga de Mère, les grandes «pulsations») En avril 62?

C'est vers la fin du mois de mars.

Non, la fin du mois de mars, je suis montée pour ne plus redescendre, c'était le 16, c'est marqué. Je l’ai marqué parce que mon cahier s'est arrêté court, là (!) alors j'ai mis une marque rouge. Mais la seconde expérience, celle des pulsations, qui est le commencement du travail que je suis en train de faire, il va bientôt y avoir un an – c'était le 13 avril. C'était un peu moins d'un mois après. Eh bien... il n'y a rien à dire. Je marche, n'est-ce pas, c'est-à-dire que les pas sont évidemment des pas: je ne recule pas, j'avance. Mais enfin, c'est comme si je voulais faire le tour de la terre à pied! Ça n'en finit plus.

Absolument rien de spectaculaire – tu sais «spectaculaire», ça, c'est ce que les gens aiment. Absolument rien. Par exemple, deux choses qui vous donnent à vous-même (et qui donnent aux autres) l’impression que vous êtes en train de progresser: l’une, c'est de savoir directement ce qui se passe quelque part; l’autre, c'est de prévoir ce qui va arriver. Eh bien, il y a toujours eu depuis le commencement du Yoga les deux possibilités ou capacités, mélangées (comme dit Sri Aurobindo) avec tout ce qu'y ajoutent les mouvements du mental, qui brouille tout. Déjà vers 1910, non seulement il y avait cette capacité (de temps en temps, ça venait), mais il y avait aussi le discernement qui faisait que je voyais ce qui s'y mélangeait, et par conséquent je n'avais pas de certitude. Par conséquent je ne peux même pas dire, à ce point de vue, qu'il y ait un grand changement – le changement, c'est la proportion, c'est tout simplement une question de proportions: proportion dans la certitude, proportion dans la vérité, proportion dans le mélange. Le mélange diminue de plus en plus, la certitude augmente de plus en plus – et puis c'est tout. Et puis, de temps en temps (mais il y a toujours eu ça), de temps en temps, une indication claire, précise, absolue, plan! C'est un peu plus fréquent. C'est tout. Alors?... Soixante-trois ans. Et soixante-trois ans d'efforts méthodiques, de volonté constante, d'occasions de travail – les gens qui sont pressés, tu sais, ils me font rire!

Et ce corps ne fait pas partie dés corps qui ne sont pas prêts. Ce corps avait des dispositions, il est né avec des dispositions et il était prêt pour toutes sortes d'expériences. Et il y avait cette espèce de discernement intuitif dont parle Sri Aurobindo, qui était là dès la plus tendre enfance – voilé, mélangé, c'est entendu, mais c'était là, ça existait. Alors, ça s'est purifié, augmenté, fortifié; le mélange a diminué et le corps a été un petit peu... (riant) il a subi beaucoup-beaucoup de frictions de tous genres pour se perfectionner. Certainement, il est plus apte maintenant qu'il ne l’était il y a cinquante ans, ça ne fait pas l’ombre d'un doute! Mais tu comprends, il n'y a pas de quoi se glorifier!

J'ai l’impression, très forte, que c'est comme cela parce que la Terre est comme cela.

Mais oui! c'est tout à fait évident. C'est tout à fait évident.

S'il y avait... Si les gens aspiraient, s'il y avait assez de monde pour VOULOIR ça, j'ai l’impression que ce serait fait presque instantanément.

Oh! c'est tout à fait exact, c'est tout à fait vrai. Mais enfin, c'est un fait. Et au fond, une victoire dépendante [des autres], eh bien, c'est simplement qu'on hâte un peu le mouvement de la Nature. Alors si c'est ça, c'est très bien – seulement je dis (c'est très bien, je ne réclame pas, je ne proteste pas, je suis tout à fait paisible, et en fait indifférente au résultat), mais il n'y a pas de quoi en parler, voilà ce que je veux dire, ce n'est pas la peine de faire des histoires avec ça! (Riant) Ça ne vaut pas qu'on en parle.

Si c'était quelque chose comme une preuve vivante de la vérité de ce que l’on a promis – ah! ça, ça vaut la peine. Mais ce n'est pas ça! Ce n'est pas ça. Ça hâte un peu; mais on a toujours dit que si les gens s'en mêlaient, ça hâterait un petit peu – mais un petit peu, de combien?... Nous n'en savons rien.

(silence)

Pense donc! depuis combien de temps je m'occupe de tous ces gens – il y en a qui sont ici depuis plus de 25, 30 ans, mais... (Mère hoche la tête). Je crois qu'ils ont des expériences, un peu, mais enfin il n'y a pas de quoi en parler. Et l’atmosphère générale... (Mère secoue la tête).

Oui, tout d'un coup, j'ai vu (hier ou avant-hier) un sermon fait par un Américain (qui est à la fois rabin, pasteur et même prêtre catholique!) en Amérique. Il a un groupe, qui est un groupe d'«unité des religions». C'est un homme assez jeune, il prêche. Il a un prêche toutes les semaines, je crois. Il est venu ici avec d'autres Américains: il est resté deux jours, puis il est reparti. Et alors il nous a envoyé ses prêches depuis qu'il est rentré, et dans l’un, il raconte ce qu'il appelle son «voyage spirituel» (mais c'est un voyage spirituel qui passe à travers la Chine, le Japon, l’Indochine, la Malaisie, l’Indonésie, etc., puis l’Inde). Dans l’Inde, ce qui l’a le plus choqué, c'est la pauvreté – c'était pour lui une expérience presque insupportable (c'est d'ailleurs ce qui a fait partir les deux personnes qui étaient avec lui, et il est parti avec eux): la misère. Moi, je ne sais pas, parce que j'ai vu de la misère partout; partout où je suis allée, j'en ai vu, mais enfin il paraît qu'elle est très choquante pour les Américains. Bref, ils sont venus ici, et alors il raconte dans son prêche son impression de l’Ashram. J'ai lu ça... presque avec étonnement. Cet homme dit que dès qu'il est entré dans cet endroit, il a senti une paix, un calme, une stabilité, qu'il n'avait jamais sentis NULLE PART dans sa vie. Il a rencontré un homme (il ne dit pas qui, il ne donne pas de nom, je n'ai pas pu savoir), et il a dit que c'était un tel «monument de paix et de tranquillité divine que je voulais m'asseoir sans parler à côté de lui»... Qui est-ce, je ne sais pas (il n'y a que Nolini qui peut, à la rigueur, donner cette impression). Il a assisté à la méditation: il a dit qu'il n'avait jamais senti quelque chose de si merveilleux, nulle part. Et il est reparti avec l’impression que c'était un endroit «unique» dans le monde au point de vue de la réalisation d'une Paix divine. J'ai lu ça presque avec surprise. Et c'est un homme qui, intellectuellement, n'est pas capable de comprendre ou de suivre Sri Aurobindo (c'est très petit, il en est resté à «l’union des religions», il en est là; pour lui, c'est le maximum). Eh bien, malgré ça... Les gens qui connaissent déjà tout de Sri Aurobindo, qui viennent ici avec l’idée qu'ils vont voir et qui sentent cette Paix, je comprends; mais ce n'est pas ça! C'était le coup de foudre!

C'est comme les gens que l’on guérit; ça, dans une certaine mesure, je le sais: le Pouvoir agit avec une puissance suffisamment considérable pour être presque miraculeux – à distance. Le Pouvoir... je suis très consciente du Pouvoir. Mais je dois dire qu'ici, je trouve qu'il n'agit pas autant qu'au loin. Sur des affaires d'État, de pays, sur une atmosphère terrestre, sur de grands mouvements, et aussi comme des inspirations au point de vue de la pensée (pour certaines gens, afin que certaines choses se fassent), c'est très clair. Et puis pour sauver les gens, pour les guérir – ça agit très fortement. Mais beaucoup plus à distance qu'ici! (quoique la réceptivité ait augmenté depuis que je me suis retirée, parce que, très nécessairement, ça a donné aux gens la volonté de trouver quelque chose dedans puisqu'ils ne l’avaient pas dehors). Mais ici, c'est très inégal. Et alors là, entre le pourcentage qui vient de la foi, de la sincérité, de la simplicité, et ce qui vient du Pouvoir... Il y a- des gens que je peux sauver (naturellement, selon ma vue, c'est parce qu'ils POUVAIENT être sauvés), ça fait partie des choses que depuis très-très longtemps je pouvais prévoir. Mais maintenant, je n'essaye pas: ça vient, comme ça (geste en flèche).Par exemple, on me dit: «Celui-ci est tombé malade», eh bien, je sais immédiatement s'il guérira (d'abord si ce n'est rien, si c'est une chose qui passe), s'il guérira, si ça prendra un peu de temps et de luttes et de difficultés, ou si c'est fatal – c'est automatique. Et je ne cherche pas, je n'essaye pas du tout: les deux choses viennent en même temps. Cette faculté-là a augmenté, mais d'abord parce que je suis plus tranquille et que, étant plus tranquille, les choses se développent plus normalement. Mais j'ai eu deux ou trois petits exemples où j'ai dit au Seigneur (geste de présentation, paumes ouvertes vers le haut), je Lui ai demandé de faire quelque chose, et alors là (ce n'est pas souvent, ça ne m'arrive pas souvent; quelquefois ça vient comme une nécessité, une nécessité de présenter la chose avec un commentaire – je présente tout constamment du matin au soir, du soir au matin, c'est comme ça, le mouvement est comme ça – même geste de présentation – mais là, il y a un commentaire, comme si je disais: «Est-ce que ça, ce n'est pas possible?») et alors là un résultat, oui, immédiat. Mais cette présentation, ce n'est pas moi qui la fais, n'est-ce pas: c'est «comme ça»; ça arrive «comme ça», comme tout le reste. Alors j'en conclus que ça fait partie du Plan, c'est-à-dire qu'il y a une vibration qui est nécessaire, qui est entrée (en Mère), qui est intervenue, et puis... Il n'y a rien à raconter, mon petit! rien qui puisse enthousiasmer les gens, leur donner confiance, rien.

Il y a trois-quatre jours, un homme très gentil, que j'aime beaucoup, qui a été très utile, est tombé malade (il est malade depuis longtemps et il est en train de lutter; pour toutes sortes de raisons, de famille, de milieu, d'activités, de ceci, de cela, il n'a pas les soins qu'il devrait avoir; il ne prend pas soin de son corps comme il devrait le faire). Il a eu une première attaque et je l’ai «vu» après. Et je l’ai vu plein de vie: le corps était plein de vie et de volonté de vivre. Alors j'ai dit: «Ça va bien.» Puis quelque temps après, peut-être pas même un mois, une autre attaque, pas de la même chose mais des conséquences. Je reçois une lettre, on me dit qu'on le transporte à l’hôpital. J'ai eu une surprise, j'ai dit: «Mais non! il y a en lui la volonté de vivre, pourquoi? Pourquoi est-ce arrivé comme cela?» Et du moment où je l’ai su, où j'ai établi le contact, il s'est remis avec une rapidité... c'était fantastique! presque en quelques heures. On l’avait amené d'urgence à l’hôpital parce qu'on pensait que c'était tout à fait grave, et le surlendemain il retournait chez lui. Et le docteur de l’hôpital a dit: «Tiens! il vient de recevoir une nouvelle vie.» – Ce n'était pas vrai: je l’avais remis en rapport avec la volonté de son corps, que, pour une raison quelconque, il avait oubliée. Des choses comme cela, oui, c'est très clair, ça se passe très consciemment... mais enfin il n'y a pas de quoi en parler!

Mais il a une foi extraordinaire, cet homme-là, il a une foi.... Le premier mot qu'il ait dit quand il est redevenu conscient: «Est-ce que Mère a autorisé que je sois amené à l’hôpital?...» Tu comprends. Alors je lui laisse tout le bénéfice de sa guérison. Des gens comme cela, oui, on peut faire quelque chose, mais alors c'est parce qu'ils ont la foi!

Enfin, voilà. Il n'y a pas d'histoires à raconter.

Ces jours derniers, pendant ma méditation en marchant, je disais au Seigneur: «Qu'est-ce que j'ai? Je n'ai pas de certitude, je n'ai pas de prévision, je n'ai pas de pouvoir absolu, je n'ai rien» (pas «je»: je parle de ce corps – ce corps). C'est le corps qui disait: «Tu vois comment je suis? Je suis encore pleine de... oh! pleine (il se plaignait beaucoup), de tous les mouvements les plus imbéciles.» Des petits mouvements d'appréhension, des petits mouvements d'incertitude, des petits mouvements d'anxiété, des petits mouvements d'un tas de toutes-toutes petites choses – celui qui vit une vie normale ne s'en aperçoit pas, il ne le sait pas, mais quand il y a ce discernement tourné vers le bas et qu'on observe... oh! mon petit! c'est tout petit, tout petit, tout petit, tout petit...

Il n'y a qu'une chose (et encore ce n'est pas absolu), c'est une sorte d'égalité qui est venue dans le corps – ce n'est pas une égalité d'âme (riant): c'est une égalité de cellules! C'est venu dans le corps. Il n'y a plus cette opposition de joie et de peine – toujours, tout-tout-tout, à toute minute, toute réaction: «Toi Seigneur! c'est Toi Seigneur, c'est Toi Seigneur.» Comme si toutes les cellules chantaient: «C'est Toi Seigneur, c'est Toi Seigneur, c'est Toi Seigneur.» Et... c'est comme ça.

Il y a suffisamment de désagréments physiques pour avoir l’expérience de ce que les gens appellent «la douleur» physique – c'est tout à fait suffisant (!) Mais toutes les choses sont organisées matériellement pour donner toutes les joies possibles! Par exemple (mais c'était toujours comme cela, depuis l’âge de cinq ans), quand, dans le corps, il y a: «Oh! si j'avais ça... Oh! il faudrait ça», juste le temps que ça vienne et ça arrive. C'est fantastique! Mais ça a toujours été comme cela, seulement c'est plus conscient. Ça arrivait presque sans qu'on s'en aperçoive, comme une chose naturelle. Maintenant, naturellement, le corps a changé, il n'est plus un bébé et il n'a plus des envies comme les enfants. Mais quand il y a cette espèce de Rythme, et quand il y a: «Oh! ça, c'est bien»... mon petit! ça PLEUT de tous les côtés sans que je dise un mot. Simplement, comme ça. Alors il y avait un temps où ça l’amusait, ça le réjouissait, il était très content (encore il y a deux ans de cela, un peu plus peut-être), il était content, il trouvait ça amusant – n'est-ce pas, c'était joli. Maintenant: «C'est Toi Seigneur.» Ce n'est que ça, cette espèce de joie tranquille, constante: «C'est Toi Seigneur, c'est Toi Seigneur, c'est Toi Seigneur...» Et des deux côtés: pour la douleur physique aussi. À ce point de vue, le corps progresse. Et encore, pour dire la vérité, on lui rend la vie si facile! si facile qu'il faudrait être bien exigeant pour ne pas être satisfait – le Seigneur est plein d'une grâce infinie.

Non, malgré tout, le corps n'a pas cette sorte de stabilité éternelle, le sens de son immortalité (immortalité n'est pas le mot), de sa permanence; il n'a pas du tout le sens de son impermanence, pas du tout, les cellules se sentent éternelles – il y a ça. Mais un «quelque chose» qui serait à l’abri de toute attaque. Il sent encore les attaques. Il sent l’instabilité, il n'a pas le sens d'une sécurité absolue, il n'a pas encore atteint l’état de sécurité absolue – c'est ça: le sens de la sécurité. Il y a encore des vibrations d'insécurité. Et ça paraît si mesquin! si stupide! Il vit encore dans l’insécurité... La sécurité, le sens de la sécurité ne vient qu'avec l’union avec le Suprême – rien dans la vie telle qu'elle est, rien dans le monde tel qu'il est ne peut donner le sens d'une sécurité, c'est impossible. Mais sentir si constamment la présence du Suprême, pouvoir tout

Lui reporter: «C'est Toi, c'est Toi, c'est Toi», et puis ne pas avoir le sens de la sécurité! Ça reçoit un choc ou un coup (pas nécessairement personnel, mais dans la vie), et il y a encore une vibration spéciale, qui est la vibration de l’insécurité – ça existe encore. C'est une chose qui le chiffonne, ça lui est pénible: «Pourquoi?» Non pas qu'il se plaigne, mais il se plaint de lui-même, il se trouve inférieur.

Savoir que tout est Toi, que Toi seul existe, Te sentir partout, Te sentir toujours, et être encore ouvert à telle ou telle chose qui vient du dehors, qui vous donne un coup, et le sens de l’insécurité – c'est une absurdité!

Naturellement, quand il y a concentration de l’être véritable (geste au-dessus), ça disparaît imédiatement – mais alors ce n'est pas le corps qui a le sens de la sécurité! c'est la conscience vraie (et c'est naturel, elle ne serait pas vraie si elle ne l’avait pas). Mais ce qu'on veut, c'est que le corps existe en LUI-MÊME, par LUI-MÊME, avec toutes les vertus EN LUI-MÊME; n'est-ce pas, qu'il n'y ait pas besoin que Dieu se manifeste pour que le corps ne soit plus dans l’anxiété!

Non! ce n'est pas ça!

Alors ça prend longtemps-longtemps-longtemps – un an est passé. Et un bilan...

Encore une chose, par exemple. Après un an, je lisais une lettre apportée par Nolini. J'avais commencé à lire la lettre, il y en avait quatre, cinq pages, et je n'avais pas le temps. Nolini ne disait rien (naturellement, il est beaucoup trop bien élevé pour dire quoi que ce soit), mais au-dedans de lui, il disait: «Pourquoi Mère passe-telle son temps à lire cette lettre alors que nous avons très peu de temps pour faire notre travail.» C'est entré dans l’atmosphère, et avant même que ça ne vienne à moi, dès que j'ai vu une-deux-trois-quatre-cinq pages, j'ai dit: «Ah! non, assez!» À la fin de la première page, j'ai dit: «Suffit!» Et j'ai mis la lettre de côté. Mais la pensée venant de Nolini et la décision qui était prise un tout petit peu trop tard, quelques secondes trop tard... mon corps a transpiré de la tête aux pieds! avec un sentiment d'épuisement épouvantable. Il m'a fallu au moins une demi-minute de concentration pour rétablir l’ordre. N'est-ce pas, il est devenu d'une sensibilité qui, dans la vie ordinaire, serait impossible, mais qui est nécessaire pour sa transformation. Mais ça m'a étonnée. Naturellement, au bout d'une demi-minute, c'était fini, mais il a fallu que je me concentre et que je fasse un mouvement d'appel et de tranquillité.

Alors le corps a pensé: «Ah! j'en suis encore là... Il faut que je fasse la chose exacte, de la manière exacte, et absolument pas une seconde par ici ou par là, pour que je reste en équilibre...» Tu comprends, ce sens d'insécurité! Eh bien, c'est très fort, très fort. Bien sûr, il y a quelque chose qui ressemble à la raison (pas tout à fait la raison ordinaire), quelque chose qui ressemble à la raison, qui dit: «Quand, automatiquement, tu feras toujours exactement ce qu'il faut faire, ça disparaîtra.» (Mère rit) C'est bien gentil! Mais comme ce n'est pas une décision mentale, alors comment? N'est-ce pas, ce n'est que par l’expérience qu'on peut apprendre, et comme les choses sont en mouvement perpétuel, ce n'est pas l’expérience du passé qui peut servir pour l’avenir: c'est à chaque minute. Alors comment savoir?... Alors on ne saura qu'on ne se trompe pas que quand on sera toujours-toujours en parfaite harmonie! – Ce ne sera plus la peine de le savoir: ce sera un fait accompli! Voilà la situation. Si le corps est transformé et, naturellement, vit selon le rythme divin, je n'ai pas du tout besoin de le savoir! (riant) ça me sera parfaitement indifférent parce que ce SERA. On veut savoir les choses quand elles ne sont pas encore.

Il est, tu sais, comme les enfants qui ont besoin d'être encouragés: «Allons! ne te fais pas de mauvais sang, ça va bien, tu progresses, ça va mieux.»... Oh! ridicule!

Voilà, mon petit.

(le disciple pose sa tête sur les genoux de Mère)

Ce qui est nouveau, par exemple, avant («avant», ça veut dire avant l’année dernière!) quand je donnais mes bénédictions, il y avait la Volonté qui venait et qui passait et qui entrait: toujours. Ce n'était pas un acte (de Mère).Mais maintenant, ça se sent visiblement (Mère touche le bout de ses doigts), ça se voit presque, la vibration qui passe dans les doigts et qui entre dans la tête (du disciple). C'est ça, la différence: c'est que, avant, c'était toujours la Conscience, l’Être qui travaillait d'en haut – maintenant le corps participe. Ça, c'est différent.

De toutes petites choses, toutes petites.

 

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Категория: Том 4 аудио | Добавил: Irik
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