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04.07.2019, 08:39 | |
1963.05.18
(Mère demande qu'on lui apporte une boîte d'aquarelle afin de montrer pratiquement les différentes couleurs de conscience qui s'échelonnent de la Nature au Suprême, à commencer par la Nature la plus matérielle. Il s'agit d'illustrer le symbole de l’Infini, le chiffre 8, dont il a été question dans la conversation du 11 mai: le jeu infini du Suprême qui se penche vers la Nature et de la Nature qui s'élève vers le Suprême. Mère parle en anglais devant un disciple peintre afin qu'il répète les indications à H, la disciple qui fait les illustrations de «Savitri».) Of course, all these things are lights, so you can't reproduce them. But still, it must be a violet that is not dull and not dark (Mother starts from the most material Nature). What she has put is too red, but if it's too blue, it won't be good either–you understand the difficulty? Then after violet there is blue, which must be truly blue, not too light, but it must be a bright blue. Not too light because there are three consecutive blues: there is the blue of the Mind, and then comes the Higher Mind which is paler, and then the Illumined Mind which is the colour of the flag (Mother’s flag), a silver blue, but naturally paler than that. And after this comes yellow, a yellow that is the yellow of the Intuitive Mind; it must not be golden, it must be the colour of cadmium. Then after this yellow, which is pale, we have the Overmind with all the colours–they must all be bright colours, not dark: blue, red, green, violet, purple, yellow, all of them, all the colours. And after that, we then have all the golds of the Supermind, with its three layers. And then, after that, there is one layer of golden white–it is white, but a golden white. After this golden white, there is silver white–silver white: how can I explain that? (H has sent me some ridiculous pictures of a sun shining on water–it has nothing to do with that.) If you put silver, silver grey (Mother shows a silver box nearby shining brilliantly in the sun) silver grey together with white... that is, it is white, but if you put the four whites together you see the difference. There is a white white, then there is a white with a touch of pink, then a silvery white and a golden white. It makes four worlds. I have explained this (to H) as I am explaining it to you, but H has not seen it so she can't understand. I want to show her on paper. It is twelve different things (or twelve worlds), one after another.
(Puis le disciple lit un Aphorisme:) 93 – La douleur est comme la poigne de notre Mère qui nous apprend à supporter l’ivresse divine et à grandir en elle. Sa leçon se fait en trois étapes: endurance d'abord, puis l’égalité d'âme, enfin l’extase. ...Il y a encore une période de conflit. Il y a tout le temps des périodes de conflit entre les idées extérieures et l’expérience intérieure. Le problème est comme ceci: vous pouvez prendre l’attitude d'endurer, et tout endurer, au point que justement vous pouvez changer la douleur en extase – c'est une expérience que l’on peut toujours faire, à n'importe quel moment. Mais les gens qui ont l’esprit matérialiste vous disent: «Tout ça, c'est très bien, mais vous démolissez votre corps.» Et c'est là... (riant) qu'il faudrait faire comme on fait avec les cobayes, toutes sortes d'expériences, pour savoir si l’extase a le pouvoir de rétablir l’ordre dans le corps. Vous souffrez d'une chose matérielle, purement matérielle (moralement, ça ne se discute pas, c'est une affaire entendue; je parle d'une chose tout à fait matérielle), quelque chose s'est désorganisé dans le fonctionnement ou dans la structure des organes. Ça produit une souffrance. Vous commencez par endurer, et de l’endurance vous passez à une égalité parfaite, et de l’égalité parfaite vous passez à l’extase – c'est tout à fait possible; non seulement c'est possible mais ça a été prouvé. Mais alors il faudrait faire l’expérience JUSQU'AU BOUT pour savoir si l’extase a le pouvoir de rétablir l’ordre du corps, ou si tout simplement ça se traduit par une dissolution: vous êtes dans l’extase, vous mourez dans l’extase. C'est-à-dire que vous quittez votre corps dans l’extase. Est-ce cela?... Non seulement c'est possible, mais enfin c'est très évident. Mais ce n'est pas ce que nous voulons! Nous voulons rétablir l’ordre, supprimer le désordre DANS LA MATIÈRE – est-ce que cette extase a le pouvoir de rétablir l’ordre dans le fonctionnement et de triompher des forces de dissolution? Pour le savoir, il faut faire l’expérience! Et il y a toujours quelque chose qui dit que le risque est gros pour... On est trop, on est encore trop prudent. Ou est-ce un manque de foi? Mais c'est plus un manque de connaissance qu'un manque de foi parce que si nous disons: «Tout ce qui arrive, arrive par la Volonté du Seigneur, et si cette expérience dissout le corps, eh bien, ça prouve qu'il le voulait, et c'est tout», il n'y a pas besoin de se tourmenter. Et c'est vrai, on est dans cette idée-là, on sent comme cela, on perçoit comme cela; seulement, il y a quelque chose qui est en dehors ou qui vient du dehors et qui dit: «Tout ça, c'est très bien, mais est-ce que ce besoin ou cette inclination à faire l’expérience est légitime? Est-ce que la même connaissance ne peut pas s'obtenir sans un aussi grand risque?...» On est en face de problèmes comme cela. Alors moi, mon attitude (tout cela n'a rien à voir avec le Bulletin), mon attitude est de regarder tout ça: cette opinion-ci, cette opinion-là, cette attitude-ci, cette attitude-là, et je reste comme ça (geste de Témoin tout à fait en dehors et passif). Je m'abstiens de décider et d'agir, et je deviens absolument un témoin – un témoin qui ne collabore pas. Je dis au Seigneur: «C'est à Toi de décider; ce n'est pas mon affaire, c'est Toi qui décideras; ce qui arrivera, c'est ton affaire.» Jusqu'à présent, ça s'est toujours traduit par une intervention qui a rétabli l’ordre; mais... Mais sans preuve évidente que c'est comme ceci ou comme cela, par-ci ou par-là que l’ordre s'est rétabli. Il n'y a pas de certitude. Dans ce domaine-là, on ne sait rien. Oh! dès que l’on est dans le domaine... même de la sensation, dans le vital, tous les problèmes sont résolus; c'est tout à fait, tout à fait facile, il n'y a pas de discussion; le domaine sentimental, il y a longtemps que c'est réglé. Ce n'est pas ça: c'est quand on souffre tout à fait en bas. Tout-tout est dans une sorte d'incompréhension, d'ignorance totale, avec toutes ces idées qui viennent du développement intellectuel et scientifique et qui sont si sûres d'elles-mêmes, avec une telle certitude indiscutable! la certitude de l’expérience matérielle, de la chose qu'on touche. Se servir de ça et ne pas être gouverné par ça. S'appuyer là-dessus et ne pas être influencé par ça, c'est très difficile. Peut-être que quelqu'un de beaucoup plus intelligent, beaucoup plus calé que moi trouverait le travail plus facile; mais probablement il aurait plus de difficultés pour le dedans – le dedans, il n'y a pas de difficultés! Mais extérieurement... N'est-ce pas, il semblerait que cette découverte chimique de la construction de la Matière devrait être suffisante pour servir de point d'appui à la vraie connaissance pour agir sur la Matière. Et peut-être justement que ces savants-là, ceux qui ont fait cette découverte et cette expérience de la construction de la Matière, n'auraient pas de difficultés... Mais le champ de la plus grande difficulté, c'est le champ médical, le champ thérapeutique: leur science est encore TOUT À FAIT contraire à la vraie connaissance. Et alors, quand il s'agit de l’équilibre du corps... Ils savent l’anatomie, ils savent même un peu (pas beaucoup-beaucoup) mais un peu de la chimie du corps, ils savent toutes sortes de choses que le commun des mortels ne sait pas, et avec ça ils vous font des affirmations dogmatiques, et ils vous envoient promener comme une imbécile qui ne sait rien. Toutes ces histoires de fonctionnement, que savent-ils? Naturellement, quand on leur demande: «Mais pourquoi est-ce comme ça?» – «Oh! pourquoi? Je n'en sais rien.» Mais la façon dont ils vous disent: «C'est comme ça et puis ce n'est pas autrement»! Et quand on leur dit: «Votre expérience est fondée sur des espèces de statistiques, mais vos statistiques sont nulles, elles s'étendent sur un champ d'expérience tellement limité qu'elles ne valent rien – il y a tout ce que vous ne savez pas.» Alors là, ils vous regardent avec pitié. Ils sont encore dans l’enfance, ils ont ces espèces de certitudes dogmatiques de l’enfance. Et de l’autre côté, les autres, ceux qui savent le dedans, ils n'ont pas l’expérience – personne n'a transformé son corps encore! Personne ne peut vous dire: «Voilà, c'est fait comme cela et puis c'est arrivé comme cela; j'ai fait ça et c'est arrivé comme cela» – personne. C'est pour cela que c'est si difficile. Très difficile. Et alors, oh! il y a toutes ces grandes vagues de pensée, de convictions (Mère dessine de grandes vagues cosmiques qui viennent du dehors l’assaillir), toute cette habitude de la Matière de se décomposer, de se recomposer, de se défaire, de se refaire... Ça vient et revient, très régulièrement, comme les vagues qui viennent battre le barrage. C'est très difficile. (silence) Et ce doit être nécessaire parce que, quelquefois, quand tout ça est tellement confus, quelquefois je demande une Assurance – et je vois bien, je vois très bien que les cellules de mon corps, la conscience corporelle, si on lui disait: «Tu es immortelle; tout ça, ces difficultés, ce sont dés expériences; ce que tu souffres n'a aucune importance; cette décomposition apparente n'a aucune importance; tout ça, ce sont des expériences nécessaires, et tu iras jusqu'au bout de l’expérience; c'est-à-dire tu iras jusqu'à la transformation», si cela lui était dit, évidemment ce ne serait plus qu'un jeu d'enfant, c'est-à-dire l’endurance des difficultés – ce n'est rien. Et alors je me demande... Mais ça ne m'a pas été dit, ça ne m'a jamais été dit, l’Assurance ne m'a jamais été donnée – de temps en temps, il y a une espèce d'ÉTAT dans lequel il se trouve, qui est un état d'immortalité; mais ce n'est pas constant, ça dépend d'autres choses; et de la minute où ça «dépend», ce n'est plus une Assurance suprême. Et en même temps, il y a une sorte de discernement: il se pourrait bien qu'il y ait un relâchement général de l’effort des cellules si on leur disait: «Ça ne fait rien, tout ça n'a aucune importance parce que vous durerez jusqu'à ce que ce soit fait», peut-être qu'elles se laisseraient aller? Il y aurait une concentration de volonté dans la lutte, qui disparaîtrait. Et alors une des conditions nécessaires n'existerait plus. Mais il y a quelque chose d'autre qui vient et qui dit: «Oh! tu donnes toujours des explications très favorables, c'est pour te consoler!...» N'est-ce pas, c'est comme si j'assistais (Mère fait le même geste de grandes vagues cosmiques qui l’assaillent) à une espèce de tournoi de toutes les réactions (je traduis cela par des mots pour me faire comprendre, mais ce ne sont pas des mots: c'est tout DES sensations; la traduction verbale, c'est simplement pour expliquer, mais ce sont des espèces de sensations, ou plutôt des états de conscience; ce sont tout des états de conscience). Et tout ça s'enchevêtre... (geste de vagues) Ah! ce n'est pas pour le «Bulletin»! * (Au moment de partir, le disciple pose son front sur les pieds de Mère. Notons que la fois d'avant, au moment où le disciple avait fait le même geste, Mère, qui était alors debout, avait perdu l’équilibre et failli tomber) La dernière fois, tu as vu, j'ai perdu l’équilibre. Quand tu as touché mon pied, il est descendu une... ce n'était pas une colonne, c'était un ouragan! d'une lumière blanche-blanche! Pas blanche transparente – blanche éclatante comme du blanc de lait. Mais c'était une masse tellement forte! C'est venu tellement violemment que ça m'a fait perdre l’équilibre. C'était tout, j'ai seulement perdu l’équilibre. Et c'est resté là, c'était là – tu as vu, je suis restée un petit moment sans lever la tête, c'était parce que je voyais ça; c'était... c'était beaucoup plus solide que la Matière. C'était quelque chose de très particulier, c'était solide! plus solide, plus matériel que la Matière. Et ça avait une puissance – un poids, une densité, extraordinaire! C'était comme une grande colonne, et tout est devenu tout blanc. Tout blanc, blanc. Il n'y avait plus rien que du blanc, partout. Et c'est resté quelques secondes. Et c'est ça, c'est la puissance de ça qui m'a fait perdre l’équilibre. Je n'étais pas en état de te le dire à ce moment-là! Tu n'as rien senti? J'ai senti, si, la Force! Oh! c'était... (riant) c'était assez formidable! (silence) Je ne me souviens pas de l’avoir jamais sentie de cette façon-là. C'est quelque chose (comment dire?...) qui est plus matériel que la Matière. C'est ça. Et c'est venu, ce n'était pas comme une descente de lumière, ce n'était pas cela: c'était comme une masse, comme quelque chose qui serait tombé. Blanc! blanc-blanc, éclatant, éblouissant. Alors on ne pouvait pas regarder. C'est pour ça que j'ai baissé les yeux, je ne pouvais pas regarder. Et puis je ne voyais plus que ça – il n'y avait plus ni toi ni mes pieds ni mon corps ni rien, il n'y avait plus que ça. (silence) La nuit, je me réveille quelquefois (pas «réveille», enfin je m'éveille), je m'éveille entourée de quelque chose comme cela, très-très-très dense – dense. Qui a un poids. Ça, un chimiste l’expliquerait peut-être! Ça me paraît une chose nouvelle.
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