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01.02.2019, 14:04 | |
1962.12.04
(Mère reparle de l’expérience directe du Suprême, qu'Elle a eue au moment où Sri Aurobindo a quitté son corps:)
Spirituellement, c'est une expérience que l’on a dès qu'on entre en contact avec le Divin intérieur; mentalement, c'est une expérience que l’on a dès que le mental est purifié; vitalement, c'est une expérience que l’on a dès qu'on est sorti de l’ego. Et c'est la conscience du corps – la conscience des cellules – qui l’a eue à ce moment-là. Tout le reste l’avait eue depuis très longtemps et le savait d'une façon constante, mais le corps... on le lui avait dit, il le croyait, mais il n'avait pas cette expérience si concrète, si totale, si absolue qu'on ne peut pas l’oublier une seule seconde. C'est à ce moment-là que l’être physique et le corps individuel, personnel, a eu cette expérience, et d'une façon définitive. Lui [le corps], se laissait toujours porter. Il s'était unifié, dans la conscience, avec la présence de Sri Aurobindo et il s'appuyait dessus sans l’ombre d'une inquiétude – il sentait que sa vie en dépendait, que son progrès en dépendait, que sa conscience en dépendait, que son action en dépendait, que son pouvoir en dépendait. Et pas de question: questionnait pas. Et alors, c'était pour lui absolument impossible que ça puisse être autrement; l’idée même que Sri Aurobindo pouvait quitter son corps, que cette façon d'être à l’égard du corps ne pourrait plus exister, était absolument impensable. Il a fallu qu'on le mettre dans la boîte et qu'on mette la boîte dans le Samâdhi pour qu'il soit convaincu que c'était comme cela. Alors c'est là qu'il a eu cette expérience. Ce corps est très conscient, il est NÉ conscient, et sa conscience est allée croissant, se perfectionnant, se multipliant pour ainsi dire, avec toutes ces années; c'était son souci, sa joie. Et là, c'était une telle certitude paisible qu'il n'y avait plus de problèmes, il n'y avait plus de difficultés: il y avait l’avenir qui s'ouvrait lumineux et paisible et assuré – rien-rien, il n'y a pas de mots qui puissent décrire l’écroulement que ça a été pour lui. C'est seulement parce que la volonté consciente de Sri Aurobindo est entrée en lui – sorti d'un corps et entré dans l’autre... N'est-ce pas, j'étais debout devant ce corps et je sentais la friction matériellement, c'était sa volonté qui entrait (sa connaissance et sa volonté): «C'est toi qui feras mon Œuvre.» Il disait à ce corps: «C'est toi qui feras mon Œuvre.» C'est seulement ça qui m'a gardée vivante. À part ça... je ne crois pas qu'il puisse y avoir aucune-aucune destruction physique semblable à cet écroulement. Il m'a fallu douze jours pour en sortir – douze jours pendant lesquels je n'ai pas dit un mot. Alors cette expérience dont j'ai parlé, c'est l’expérience PHYSIQUE. (silence) Maintenant, ce qu'il [Sri Aurobindo] s'efforce de donner à ce corps, c'est la conscience de la Permanence, l’Immortalité, la Certitude de la sécurité absolue, dans la Matière, dans la Vie, dans l’action de chaque minute. Et ça devient de plus en plus proche, constant. Et petit à petit, le mélange des anciennes impressions disparaît – ça, c'est le FOND et la base de la transformation. Dans le vrai mouvement, c'est physiquement qu'on sent l’Absolu et l’Éternité. – Comment? c'est impossible à décrire, mais c'est comme ça. Et quand on sort – quand on retombe ou sort si peu que ce soit de Ça et qu'on retombe dans le mouvement ordinaire, le vieux mouvement, alors c'est le sentiment d'une incertitude ABSOLUE! d'une incertitude de chaque seconde. Il serait impossible pour un être humain ordinaire de vivre avec cette conscience-là, avec ce sentiment-là: le sentiment d'une totale absolue incertitude, d'une impermanence totale absolue – ce n'est plus une destruction, mais ce n'est pas encore une transformation ascendante. Une instabilité absolue. Rien ne dure plus qu'une fraction de seconde – juste le temps de prendre conscience de soi-même et c'est tout. S'il n'y avait pas l’autre mouvement qui s'installe de plus en plus, ce serait insupportable, au sens du mot anglais unbearable. La qualité de ces deux vibrations (qui se superposent encore de façon à ce qu'on puisse être conscient des deux), c'est indescriptible, mais l’une qui est un morcellement – un morcellement infini – et une instabilité absolue: c'est comme un poudroiement atomique d'un mouvement incessant; et l’autre, c'est une immobilité éternelle, comme je l’avais décrit l’autre jour, une Immensité infinie de Lumière absolue. Encore la conscience passe de l’un à l’autre. (silence) Tout le reste... Comment dire? On pourrait presque dire que c'est un divertissement. Toutes les autres expériences qui ne sont ni ça ni ça, c'est pour passer le temps, quelque chose pour remplir, que ce ne soit pas vide. Un cinéma perpétuel. (silence) Et c'est avec cette nouvelle perception que je sens d'une façon inexprimable une concentration de... la vérité de ce que nous appelons Sri Aurobindo se rassembler près de, sur ce corps, dedans (il n'y a pas de «dedans», de «dehors»). Et le corps, lui (qui a rouvert les portes de ce qu'il avait fermé pour pouvoir continuer), il sent une identité de plus en plus totale, sans mélange, au point que si je laisse aller ma main sans contrôle, mon écriture devient semblable à celle de Sri Aurobindo – tout petite comme ça. Et ce n'est pas comme on se l’imagine, ce n'est pas une forme qui entre dans une autre – ça ne l’empêche pas [Sri Aurobindo] d'être partout où il veut être et de faire tout ce qu'il veut faire, et d'apparaître comme il veut apparaître et de s'occuper de tout ce qui se passe sur la terre: ça ne change rien à cela. Et ce n'est pas une partie de lui!... Et alors c'est comme cela que je comprends qu'il manifestait, il était une manifestation de l’Absolu. Naturellement, il s'était montré après comme ce que j'avais appelé «le Maître du Yoga», c'était pour ça qu'il était venu sur la terre (ce qu'on appelle ici un Avatar). Mais ça, c'est encore une manière SÉPARÉE de voir les choses: ce n'est pas la chose – LA chose. On va voir demain... [5 décembre] Voilà, mon petit. (silence) Au fond, ce qu'on appelle ici «mourir»... On ne peut conquérir la mort que quand elle n'a plus de sens. Et je vois très bien une courbe, une courbe d'expérience qui mène vers ça – où ça ne veut plus rien dire. C'est là qu'on pourra dire: «Eh bien, maintenant ça ne veut plus rien dire.» C'est seulement là qu'on est sûr. C'est pour ça qu'on ne m'a jamais donné d'assurance, parce que c'est seulement quand on entre dans cette conscience-là que ça ne veut plus rien dire. Il y a encore du chemin à faire.
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