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26.05.2018, 11:11 | |
1962.06.12
Il y a une façon – une façon trop humaine de regarder les choses – qui a fait dire que je suis une personne TRÈS dangereuse, très dangereuse. Que de fois cela a été dit... Il y avait une Anglaise qui était venue parce qu'elle avait eu une déception d'amour; elle était venue dans l’Inde pour trouver une «consolation», puis elle est tombée à Pondichéry. C'était tout au commencement (c'est à elle que j'ai dit ce qui a formé ces Conversations en anglais, parce que c'était en anglais, puis ça a été traduit – c'est moi qui l’ai traduit, ou plutôt redit en français). Et au bout d'un an de séjour ici, cette femme m'a dit – avec un désespoir! – elle m'a dit: «Mais quand je suis venue, j'étais encore capable d'aimer les gens et d'avoir de la bonne volonté pour les hommes! et maintenant que je suis devenue consciente, je suis pleine de mépris et de haine.» Alors je lui ai répondu: «Allez un peu plus loin.» Elle m'a dit: «Ah! non, j'en ai assez comme ça!» Puis elle a ajouté: «Vous êtes une personne très dangereuse.» – Parce que je rendais les gens conscients! (Mère rit) Mais c'est vrai! quand on a commencé, il faut aller jusqu'au bout; il ne faut pas s'arrêter en route – en route, ça devient pénible. Je ne le fais pas exprès. Au fond, je ne fais rien exprès. C'est comme ça (geste, mains ouvertes): Seigneur, c'est Toi qui as voulu... Je n'y peux rien. Voilà.
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Et moi, je me fais un peu l’effet d'un œuf couvé... c'est-à-dire qu'il faut une certaine période d'incubation, non? Je m'aperçois de plus en plus que, cette fois-ci, les gens ont été pris de panique et qu'ils se sont imaginés que j'allais mourir – j'aurais pu mourir si le Seigneur l’avait voulu. Mais... ça a été une sorte de mort, ça c'est sûr – sûr-sûr-sûr –, mais je ne le dis pas parce que... enfin, il faut tout de même respecter le bon sens des gens! N'est-ce pas, une ligne de plus et je dirais que je suis morte et que... j'ai ressuscité. Mais je ne le dis pas. Il y a des tas de gens qui ont fait des prières, qui ont fait des vœux aussi, que si je ne mourais pas, ils iraient faire un pèlerinage ici ou là – c'est très touchant. Et alors, ça m'objective beaucoup ma situation. Je n'ai rien à voir avec une maladie dont on guérit! je ne peux pas guérir! – c'est un travail de transformation. À n'importe quel moment, si le Seigneur décide que c'est hopeless [sans espoir], ce sera hopeless, ce sera fini; et n'importe ce qui arrivera, si le Seigneur a décidé qu'on irait jusqu'au bout de l’expérience, on ira jusqu'au bout de l’expérience. Toute cette façon de voir, de sentir, de réagir, vraiment ça appartient à un autre monde – vraiment à un autre monde... C'est au point que si je ne respectais pas la tranquillité mentale des gens, je dirais: «Je ne sais pas si je vis ou si je suis morte.» Parce qu'il y a une vie, il y a un genre de vibration de vie, qui est tout à fait indépendant de... – non, je vais le dire autrement: la façon dont les gens sentent la vie d'ordinaire, qu'ils sont vivants, est intimement liée à une certaine sensation d'eux-mêmes qu'ils ont, sensation de leur corps et d'eux-mêmes; tu supprimes complètement cette sensation, ce genre de sensation, ce genre de relation que les gens appellent «je vis», tu supprimes, et alors comment est-ce que tu peux dire: «Je vis» ou «je ne vis pas»? – Ça N'EXISTE PLUS. Eh bien ça, c'est absolument supprimé. Cette nuit-là, ça a été nettoyé, définitivement. Ce n'est jamais revenu. Ça paraît une chose impossible... Alors ce qu'ils appellent «je vis»... je ne peux pas dire comme eux: «Je vis» – c'est tout autre chose. Il vaut mieux ne pas garder ça, parce que finalement ils se demanderaient s'il ne vaut pas mieux me soigner mentalement! (Mère rit) Mais ça aussi, ça n'a pas d'importance! (silence) On a un tel sentiment d'une puissance SI formidable, si LIBRE, si indépendante de toutes les circonstances, de toutes les réactions, de tous les événements – et ça ne dépend pas de ce que ce corps soit comme ça ou autrement. Autre chose... Autre chose. Il n'y a qu'une chose qui dépende du corps, c'est de parler, c'est d'exprimer – qui sait?... (Mère regarde longuement le disciple comme si Elle considérait une possibilité inconnue). Ah! ça suffit pour aujourd'hui. On reste tranquille cinq minutes? [pour méditer] Dis-moi très-très franchement si ça t'aide ou pas [de méditer]? Tu peux me dire n'importe quoi, tu peux me dire aussi que ça ne t'aide pas, tu peux me dire que ça te fait du mal, tu peux me dire n'importe quoi! Ça n'a aucune importance, je n'ai pas de sensibilité. Douce Mère, non... Tu ne sens rien? – rien. C'est toujours la même chose. C'est très... C'est calme, c'est clair, mais il ne se passe rien. Tu crois qu'il faut qu'il se passe quelque chose? (Mère rit) J'ai travaillé pendant tant d'années pour qu'il ne se passe rien! C'est si difficile qu'il ne se passe rien. Mais oui, mais justement j'ai travaillé (si je puis dire), j'ai passé toutes ces années à ça. J'avais lu dans Sri Aurobindo: le silence mental, la tranquillité, la paix. Alors j'ai travaillé à ça. C'est-à-dire que j'y suis arrivé, je crois – quand je médite, c'est tranquille. Oui, oh! oui. Ça ne bouge pas – mais il n'y a rien!! Mais pourquoi y aurait-il quelque chose? Mais alors quoi!? S'il y a quelque chose, ce n'est plus tranquille! Il devrait y avoir autre chose! Je pensais que... Oooh!... autre chose? Pour moi, c'est simplement le point de départ, cette tranquillité. Là-dedans, quelque chose se manifeste, non? Moi, je me plains toujours que quelque chose se manifeste et que ça arrête la tranquillité. Si, par exemple, dans cette immobilité, j'avais une vision de la Mère – une vision de la Mère –, qu'Elle était là comme... bien oui, qu'Elle me connaît, qu'Elle est proche, qu'Elle sait que j'existe! – une relation, quelque chose. Eh bien, ça changerait tout! Si je me disais: tu fermes les yeux, tu la vois – comme Ramakrishna par exemple, il avait cette relation. Alors je ne sais pas, toute ma vie serait changée, j'aurais un lien avec QUELQUE CHOSE. Ce ne serait pas le silence, le silence, le silence... Mais c'est d'un degré inférieur, ça. Ce qu'il faudrait c'est... Un degré inférieur? Avoir un rapport imagé, concret, sensible, c'est dans une conscience... («inférieure», je ne dis pas ça d'une façon péjorative), je veux dire une conscience plus matérielle. C'est dans le vital. C'est dans le vital. Les expériences de Ramakrishna étaient dans le vital. Mais je ne sais pas, ça donne un sens à la vie; alors la vie devient pleine! Oui-oui... Mais dans le vital... Ton vital a besoin d'un tas de préparations pour cela – ça arrivera mais... je ne crois pas que tu auras la satisfaction que tu espères. Moi, ce que je voudrais, c'est que tu débouches subitement dans la lumière supramentale, avec ce SENS de la plénitude éternelle; alors là, oui! ça, on sent quelque chose... Mais pas nécessairement une forme. Il y a des gens qui voient des formes – pas nécessairement une forme. (silence) C'est peut-être un malentendu! (Mère rit) Je pensais que tu voulais... (silence) Alors mon petit, si c'est ça que tu veux, il faut que tu travailles beaucoup pour apporter dans ton vital et ton être émotif un grand calme, une grande paix – il ne faut pas que des événements comme ceux-là (X) puissent te déranger, te rendre malade et tout cela. C'est seulement à cette condition-là que tu pourras avoir ça. Un éclair, oui (tu l’as eu une fois à Brindaban, tu as eu une expérience), ça c'est possible. Mais ce que tu veux, c'est une permanence. Bon. (silence) Moi, n'est-ce pas, je voulais toujours ça: quand tout d'un coup on émerge dans la Lumière suprême, l’Éternité, l’Infinité, et puis cet éblouissement. Et qu'au lieu d'être un éblouissement, ça devient l’état normal. Ça, c'est quelque chose. C'était ça que je voulais te donner. Bon. Je ne sais pas... Imagine une chose: c'est plus facile pour moi que l’autre! Bien, on va essayer. On va essayer. (silence) Oh! tu veux qu'Elle te dise qu'Elle te connaît! – Mais Elle te le dit! Elle te l’a dit bien des fois! Tu veux qu'Elle te dise: «Tu es à moi, tu es mien?» Tu veux LA VOIR? Oui.
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