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Том 8. 7 июня 1967
14.10.2024, 14:56

1967.06.07

 

Ta maman voulait venir par avion?

Par bateau.

Mon petit, on ne passe plus à Port Saïd: le canal de Suez est fermé.

Qu'est-ce qui va se passer?

(Après un long silence) Nous sommes juste comme cela (geste en équilibre entre deux précipices).

Hier, j'aurais répondu très fortement... Je vais te raconter ce qui s'est passé. Nous avions ici un Américain, un très gentil garçon, qui avait été avant de venir ici instructeur parachutiste dans l’armée d'Israël. Je ne pense pas qu'il soit de nationalité israélite: je crois qu'il est Américain; il est de nationalité américaine, j'en suis sûre, j'ai vu son passeport. Mais il a été instructeur parachutiste dans l’armée d'Israël. Quand ces deux-là ont commencé à se disputer, il m'a écrit une lettre dans laquelle il me disait cela et aussi de grands compliments sur la nation israélite, disant qu'ils avaient réalisé un sens de fraternité et de coopération tout à fait remarquable. C'était son impression du pays. Et il disait que si la guerre éclatait, il voulait retourner là-bas pour les aider autant qu'il pouvait. Alors dès qu'ils ont commencé à se bombarder réciproquement, il a décidé de partir. Il est parti hier soir. Et je l’ai vu dans l’après-midi avant qu'il s'en aille.

C'est un homme sincère. Et quand il était là, Sri Aurobindo s'est... (comment dire?) l’impression que j'ai, c'est que Sri Aurobindo se «concrétise» (il est toujours là, mais à certains moments, c'est comme s'il se concrétisait, comme si... – Mère fait un geste de rassemblement ou de condensation –, c'est vraiment cela, l’impression: il se concrétise et il se met à parler). Alors, d'abord il lui a dit (mais il y avait tout un monde là-dedans): «My blessings are with you» [mes bénédictions sont avec vous].

l’homme a été très touché (je ne lui ai pas dit que c'était Sri Aurobindo; j'ai parlé, n'est-ce pas, c'est ma bouche qui a parlé là, mais c'était Sri Aurobindo qui parlait). Puis je me suis concentrée, alors Sri Aurobindo a dit avec une grande force:

«All the countries live in falsehood. If only one country stood courageously for truth, the world might be saved.»

[«Tous les pays vivent dans le mensonge. Si un seul pays se mettait courageusement du côté de la vérité, le monde pourrait être sauvé.»]

(silence)

Vers la fin de la journée quand j'étais seule, j'ai commencé à demander à Sri Aurobindo ce qu'il voulait dire exactement... Naturellement, son espoir est que le pays qui «would stand for Truth» [se mettrait du côté de la Vérité], serait l’Inde – pour le moment, elle en est fort loin. Mais... Et comme le sujet était devant moi, je lui ai demandé comment il voyait, dans un avenir harmonieux, la possibilité terrestre?

Alors il m'a dit – c'était très simple, très clair: «Une fédération de toutes les nations et tous les pays sans exception, tous les continents, une seule fédération: la fédération des nations humaines terrestres.» Et un groupe – un groupe gouvernant – qui serait constitué d'un représentant, «the most able man» [l’homme le plus capable] au point de vue organisation politique et économique, de chaque pays; et pas du tout de question proportionnelle où les plus grands pays auraient beaucoup de représentants et les petits n'en auraient qu'un – tout le monde un. Parce que chacun représente un aspect du problème. Et alors ils siégeraient par roulement.

C'était une grande vision, pas tant avec des mots qu'avec une vision.

C'en est resté là. Aujourd'hui... Est-ce que tu connais les nouvelles d'aujourd'hui?

Ils ont bloqué Suez et ils ont rompu avec les États-Unis.

Tous les pays musulmans, y compris l’Algérie, etc., ont reçu l’ordre de rompre avec l’Amérique et l’Angleterre. Je ne sais pas si toutes ces nouvelles sont vraies, mais il y a aussi une pression générale de tous les pays, par exemple venant d'Amérique et d'Angleterre, et en même temps de Russie, pour un cessez-le-feu, pour arrêter le conflit.

Si cette nouvelle est vraie (parce que la quantité de mensonges qui se répètent est incroyable), mais si cette nouvelle est vraie, cela veut dire que la Pression commence – la pression de la Conscience. Elle a déjà commencé à agir.

N'est-ce pas, chaque individualité nationale a son droit à une existence libre et indépendante, à condition qu'elle n'intervienne pas dans l’existence libre et indépendante de toutes les autres individualités. Les ambitions, les agrandissements territoriaux – naturellement toutes les colonies, tout cela –, ça doit être balayé du tableau. Les Égyptiens disent pour se défendre que les Israélites avaient déclaré publiquement que leur frontière devait être le Nil – je ne sais pas si c'est vrai. Je ne sais pas si c'est vrai parce que tout le monde dit des mensonges. De leur côté, les Égyptiens, il y a trois ans, ont déclaré publiquement (c'était une déclaration publique), ont déclaré publiquement que la nation israélite n'avait pas le droit d'exister, qu'elle devait disparaître.

Il y a trois jours, Nasser a déclaré qu'il cherchait «The destruction of Israel: wiped from the map» [la destruction d'Israël: balayé de la carte].

Oui, c'est cela. Mais il y a trois ans, ils ont déclaré qu'Israël ne devait pas exister. Alors ça, c'est un tort évident.

Je ne sais pas comment les autres ont répondu... Il est certain que tout le monde vit dans le mensonge, mais une chose doit être établie d'une façon absolue: c'est le droit de l’existence individuelle de chaque nation ou de chaque pays, à condition qu'ils n'interviennent pas dans le droit des autres.

C'est là-dessus que cela doit être établi.

Alors, ils commenceront à discuter: «Mais à ce moment-là, c'était comme cela; à ce moment-là, c'était comme ceci; et ça dans le temps, c'était à nous, et dans le temps c'était...» Il y a des arguments sans fin. Alors il faudrait une vision supérieure, qui est une vision équilibrée et juste, et profonde, des choses, qui puisse dire: «C'est comme cela.» Autrement il y aurait matière à discussion indéfiniment.

En tout cas, pour le moment, toutes les relations diplomatiques sont fondées sur le mensonge – le mensonge le plus grossier, n'est-ce pas – qui est reconnu comme une nécessité, la seule manière de s'en tirer. C'est comme cela qu'ils le considèrent. Alors c'est cela qui doit être aboli d'abord.

(silence)

Il y a un groupe dans le nouveau parlement indien, un groupe de gens qui sont insatisfaits de la position prise par l’Inde et qui ont déclaré qu'ils voulaient agir selon l’idéal et les instructions de Sri Aurobindo. Ils ont fait demander ici si nous pouvions envoyer quelqu'un pour faire des conférences à Delhi... C'est un «groupe» – naturellement ce n'est pas tout le parlement.

C'est une chose à envisager.

Seulement, la difficulté est de trouver le «quelqu'un», parce qu'il faut que ce soit un homme qui sache Sri Aurobindo à fond, d'abord, qui soit capable de recevoir directement ses inspirations (ce qui est une condition difficile), et en même temps qui ait un très fort caractère avec une puissance – une puissance contagieuse – et une force qui puisse soulever les masses inertes... Cet homme-là, il y a des années que je le cherche, sans le trouver.

Il y en avait un qui aurait pu faire – pas tout à fait bien, pas suffisamment large d'esprit pour comprendre tout à fait Sri Aurobindo, mais très droit et très fort –, on l’a assassiné au Cachemire.

On l’a assassiné?

C'est celui qui était venu ici quand nous voulions faire une conférence pour l’ouverture de l’Université. C'est lui qui l’a présidée. Un homme assez grand, fort. Je ne me souviens plus de son nom. Mais c'est au Cachemire qu'on l’a assassiné (naturellement pas officiellement: il est «tombé malade»).

Ce n'était pas parfait, c'était un pis-aller, mais enfin il pouvait faire l’affaire. Mais maintenant... Parmi les très jeunes que je ne connais pas?... Mais ce qu'il faudrait, c'est la puissance unie à cette largeur d'esprit capable de comprendre l’inspiration de Sri Aurobindo, et de la transmettre; et avec cela, la puissance vitale. Les deux ensemble.

Et ce n'est pas quelque chose pour demain: c'est quelque chose pour tout de suite, c'est cela, parce que le danger est là,

(silence)

Tout cela ira dans la «boîte» [de l’Agenda], ça ne peut pas se publier.

Non, vraiment, j'ai rarement senti cela, mais hier il y a eu comme une prière pour Israël

N'est-ce pas!

Je t'assure, on se dit: vraiment, cela ne doit pas être.

C'est cela, c'est cela. C'était si fort.

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Le signe de la vraie force – la vraie force –, c'est de devenir ab-so-lu-ment calme, d'un calme imperturbable devant le danger (le danger ou la nécessité de prendre des décisions et de faire les choses). IMédiatement s'établit un calme comme cela (geste inflexible, comme une épée) que rien ne peut bouger – automatiquement. C'est le signe.

C'était très intéressant... Tu n'étais pas ici quand l’Ashram a été attaqué?... C'était très intéressant, très intéressant.

Tu sais, les incendies qui s'allumaient: là, ici, au coin là-bas, les hurlements, les pierres... J'ai eu ce jour-là une expérience inoubliable. De la minute où est arrivée la nouvelle concrète de l’attaque, c'est comme si la conscience avait été tirée dans la conscience physique universelle, comme cela (geste répandu). Et alors c'est de là, de la conscience physique universelle, que tout a été vu. Et comme cela j'ai pu voir: j'ai pu voir en chacun quelle était la réaction. C'était vraiment intéressant, vraiment intéressant, oh!...

Tout ce qui se mettait à vibrer (même pas, je ne parle même pas de peur – ceux qui ont peur, c'est entendu, c'est la catastrophe –, mais même pas la peur: l’excitation), tout ce qui se mettait à vibrer comme cela, attirait – attirait – les choses (je voyais tout l’ensemble), ça attirait le danger.

Naturellement, mon corps était comme cela (geste imperturbable), mais ça, ce n'était rien, parce que moi... Mais P était devenu comme cela (même geste) comme une épée qui ne bouge plus: calme-calme... Et c'est comme cela que j'ai su [ce qu'il était], je ne savais pas avant. Tous les autres... (geste vibrant, excité) ouf!

C'était le quartier général ici, dans cette chambre. Toute la nuit, jusqu'à minuit, le quartier général; tout le monde se réunissait ici. Mais je voyais en chacun – chacun. De là-haut, c'était une vision claire-claire-claire, et imperturbable, et tout à fait impersonnelle... Je voyais partout-partout-partout.

Un mouvement d'excitation et une pierre est venue toucher le grillage de ma fenêtre, de la rue – une seule. Je savais pourquoi, qui c'était.

C'était tout à fait intéressant.

 

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Категория: Том 8 аудио | Добавил: Irik
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