эволюционная трансформация человека

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Том 7. 27 июля 1966
17.05.2023, 17:49

1966.07.27

 

C'est la fête de Jyotin, le jardinier. Il m'a apporté ça, regarde!... (Mère donne un lotus rose, double.) C'est beau.

Le jour où l’homme sera comme cela...

Voilà! exactement. Exactement ce que je pensais. Quand on voit ça, on sent son infirmité. (Mère regarde encore la fleur) C'est merveilleux, n'est-ce pas.

Vraiment l’homme n'est pas un improvement! [une amélioration]... plein de misères, de faiblesses, tandis que ça, c'est si simple, si spontané.

Oui, ces jours-ci, la conscience était assaillie. Tout ce qui est mesquin, sordide, laid, oh!... pauvre, impuissant, tout cela, c'était une telle avalanche!... Ce pauvre corps, il pleurait de son incapacité à exprimer quoi que ce soit de supérieur. Et alors, la réponse était très simple – c'était très clair, très fort –, et puis est venue l’expérience: la seule solution – the only way out – de la difficulté, c'est de DEVENIR l’Amour divin. Et en même temps, il y a eu l’expérience pendant quelques moments (ça a duré assez longtemps, peut-être plus d'une demi-heure). Alors on comprend que tout ce par quoi l’on doit passer, toutes ces épreuves, toutes ces souffrances, toutes ces misères, ce n'est rien en comparaison de l’expérience de ce qui sera (et ce qui est). Mais nous sommes encore incapables, c'est-à-dire que les cellules n'ont pas encore la force. Elles commencent à avoir la capacité d'être, mais pas la force de garder Ça – «Ça» ne peut pas rester encore.

Et Ça a une puissance de transformer ce qui est, tellement extraordinaire! Toutes nos notions (et c'était devenu visible), nos notions de miracle, de changement merveilleux, tous les miracles que l’on a racontés, tout cela devient du bavardage d'enfant – ce n'est rien! Ce n'est rien. Tout ce que l’on essaye d'avoir, tout ce que l’on aspire à avoir, tout cela... des enfantillages.

Seulement c'était clair: ce n'est pas encore prêt.

Et c'était tellement extraordinaire que les cellules ont eu l’impression qu'elles ne pourraient pas continuer à vivre sans... sans Ça. C'était l’impression: c'est Ça, ou alors la dissolution. Et quand Ça a été parti... Ce n'est pas parti par accident mais volontairement, et avec la notion claire: «Pas de fantaisie maintenant, il faut se préparer pour que Ça reste.» Et c'était tellement catégorique (geste, comme un Ordre d'en haut) qu'il n'y avait pas à discuter. Quand Ça a été parti, il y a eu comme une suffocation. Et puis l’Ordre est venu, avec la rigidité d'un mur: «Pas de fantaisie, il faut se préparer.»

Alors on redevient raisonnable, et alors cela paraît si... oh!

La certitude est là – la certitude par expérience – que quand Ça sera ici, ce sera... Ou plutôt quand c'est ici (puisque Ça a été pendant un temps), toutes les splendeurs dont on a l’expérience en s'élevant, en sortant, en quittant, ce n'est rien. Ce n'est rien, cela n'a pas cette réalité concrète. Quand on a les expériences là-haut, on vit là-dedans et tout semble terne et inutile à côté, mais même cela, ça paraît vague en comparaison de ICI. C'est vraiment pour cela que le monde a été créé, c'est pour ajouter à cette Conscience essentielle quelque chose de si concret et de si solide, si réel, et avec une puissance si formidable!

Seulement, pour la conscience corporelle, ça paraît long. Là-haut évidemment, c'est avec un sourire, mais pour le corps... Et c'est assez curieux, il n'y a pas, dans le corps, cette joie du souvenir de l’expérience. On a la joie du souvenir des expériences qui se passent là-haut, mais ici, ce n'est pas ça! Ce n'est pas ça. Le corps pourrait dire: «Cela ne me sert à rien de me souvenir: je veux l’avoir.» Parce que partout où le mental intervient, le souvenir est charmant, mais là, ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça: au contraire, cela intensifie le besoin d'être, l’aspiration, le besoin. Et la vie paraît quelque chose de si stupide, oh! artificiel, sans sens, sans... «Qu'est-ce que c'est que toutes ces inepties que nous vivons tout le temps!» Et pourtant, quand c'était là, rien n'était détruit – tout restait, mais c'était tout autre chose.

Plus tard... (Mère semble sur le point de dire quelque chose, puis s'arrête)... plus tard.

Non, cela m'a fait comprendre quelque chose, mais c'est une chose très (comment dire?) très intime... Quand Sri Aurobindo est parti, j'ai su qu'il fallait que je coupe la connexion avec l’être psychique, autrement je serais partie avec lui; et comme je lui avais promis de rester et de faire le travail, j'ai dû faire cela: j'ai littéralement fermé la porte sur le psychique et j'ai dit: «Ça n'existe plus pour le moment.» Cela a été pendant dix ans comme cela. Après dix ans, lentement-lentement, ça a recommencé à s'ouvrir – c'était effrayant. Mais j'étais prête; ça a recommencé à s'ouvrir; et alors, cette expérience-là m'a étonnée quand je l’ai eue; je me suis demandé pourquoi cela avait été comme cela, pourquoi j'avais reçu cet ordre et j'avais dû le faire. Et quand, dans le corps, il y a eu l’expérience de l’identification avec l’Amour divin (ces jours derniers), quand c'est parti, il y a eu un phénomène analogue (à celui qui s'est produit au départ de Sri Aurobindo) qui a été ordonné aux cellules; et j'ai compris pourquoi tout le monde matériel était fermé: c'était pour qu'il puisse être SANS l’expérience (de l’Amour divin). Naturellement, j'avais compris que l’on me faisait fermer mon psychique, parce que... parce que vraiment c'était impossible, je ne pouvais pas continuer à exister extérieurement sans la présence de Sri Aurobindo. Et alors, les cellules ont compris qu'elles devaient continuer à exister, à mener leur vie sans la présence de l’Amour divin. Et c'est comme cela que ça s'est passé dans le monde: c'était un phénomène nécessaire à la formation et au développement du monde matériel.

Mais peut-être que l’on approche... On approche du moment où ça pourra s'ouvrir de nouveau.

(silence)

Tu te souviens, je ne sais pas si c'était une lettre ou un article de Sri Aurobindo où il parlait de la manifestation de l’Amour divin; il disait: «Il faudra d'abord que la Vérité soit établie, autrement il y aura des catastrophes...» Cela, je comprends très bien.

Mais c'est long! (Mère rit)

Là-haut, rien n'est long. Mais enfin, c'est ici que l’on nous donne l’ordre d'exister et de faire.

Et c'est aussi à cette occasion que j'ai eu une réponse à propos de la mort. «On» m'a dit: «Mais ils veulent tous mourir! parce qu'ils n'ont pas le courage d'être avant que Ça soit manifesté.» Et j'ai vu – j'ai vu clairement que c'était cela.

La puissance de la Mort, c'est qu'ils veulent tous mourir! Pas comme cela, dans leur pensée active, mais dans le sentiment profond du corps, parce qu'il n'a pas le courage d'être sans Ça – il faut un grand courage.

Alors, cela a commencé par une ignorance totale et une stupidité générale, avec la participation à tout ce que cette vie est extérieurement (comme si c'était quelque chose de merveilleux!). Mais dès qu'ils commencent à être un peu plus sages, ça cesse d'être merveilleux. C'est ce que je disais pour cette fleur (le lotus): quand on sait voir une fleur, l’expression si spontanée de cet Amour merveilleux, oh! sans complications, alors on comprend à quel point il y a du chemin à faire – tous ces attachements, toute cette importance que l’on donne à des choses inutiles alors que ce devrait être une beauté spontanée et naturelle.

Si le monde comprenait trop tôt, au fond personne ne voudrait plus rester! C'est cela.

Oui, c'est cela! C'est cela.

Si trop tôt, on savait, si on pouvait voir l’opposition entre ce qui est et ce qui doit être, on n'aurait pas le courage. Il faut... il faut vraiment être héroïque – héroïque. Je t'assure, je vois, ces cellules sont héroïques – héroïques. Et pour elles, elles ne «savent» pas comme cela mentalement: c'est seulement leur adoration qui les sauve. N'est-ce pas: «Ce que Tu veux, Seigneur, ce que Tu veux, ce que Tu veux...», avec la simplicité du cœur candide d'un enfant: «Ce que Tu veux, ce que Tu veux, ce que Tu veux... rien que ce que Tu veux et rien n'existe que ce que Tu veux.» Alors ça va. Mais sans ça, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible de savoir ce qu'elles savent et de continuer à être s'il n'y a pas Ça. N'est-ce pas, le sentiment: «À Ton service, ce que Tu veux, ce que Tu veux... tout ce que Tu veux...», sans discussion, sans rien, sans même sensation, rien: «Ce que Tu veux, ce que Tu veux...»

C'est la seule force, il n'y en a pas d'autre.

Et il faut bien qu'il y en ait qui le fassent, n'est-ce pas! autrement ce ne serait jamais fait.

Et même, il y avait dans la conscience à ce moment-là (qui a été un moment un peu difficile),

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Mais ça a produit une sorte de détachement vis-à-vis des gestes, du dehors, comme si la vie n'était pas très réelle – et réelle en même temps, mais la Réalité n'est pas là... Il y a le sens de la Présence; ça, c'est constant. Et c'est déjà bien, ça contrebalance fortement le sentiment et la perception de toute la Déformation. Il y a même une insistance de cette Présence pour que ce soit seulement Ça qui existe et pour diminuer de plus en plus la réalité de la perception de ce qui ne doit pas être. Il y aura une grande force dans l’être quand la perception de ce qui ne doit pas être sera estompée, effacée comme quelque chose de lointain, d'inexistant.

C'est ce qui est en train de se préparer.

Ce qui complique un petit peu le travail, c'est que ce n'est pas limité à ça (le corps de Mère), c'est tout-tout ce qui est autour... à une distance assez considérable. Parce que le contact en pensée est établi d'une façon presque parfaite: il est impossible à quelqu'un de penser (à Mère) sans qu'il y ait une réponse dans la conscience – une réponse, une perception. Alors, imagine ce que c'est... C'est assez vaste et assez compliqué.

Et il y a comme des échelons ou des stades – des stades de réponse dans la conscience; des échelons, des stades suivant le degré de développement et de conscience. Cela fait, oh! pas une immensité, mais enfin un monde assez considérable. Dans cette perception-là, la terre n'est pas très grande.

Et il y a une précision de détail pour des choses minuscules, comme ce qui se passe dans la conscience d'un individu, par exemple, ou les réponses à certains événements. C'est très-très précis. Mais toujours, il y a une interdiction de dire les choses pour ne pas leur donner une puissance de concrétisation.

Mais le travail se fait comme cela, sur tous les plans; sur tous les plans (il y a même des plans au-dessous des pieds), constamment, constamment, sans arrêt, nuit et jour.

 

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Категория: Том 7 аудио | Добавил: Irik
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