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22.03.2021, 10:51 | |
1964.09.26
Je ne sais pas si cela t'intéressera, on m'a posé un problème. Ah! qui? Un problème d'ordre «spirituel». Oh!... Qui t'a posé? Mon frère. Oh! bon, très bien. Ça t'intéresserait? Oui, ça m'intéresse. Ton frère, j'y ai beaucoup pensé ces temps derniers, beaucoup; c'est-à-dire, pour dire les choses exactement, qu'il a certainement pensé à moi (à «moi», enfin pas à moi comme cela dans ce corps – tu comprends ce que je veux dire). Dis. Il est médecin, tu sais. Oui, ça ne m'étonne pas! Alors voilà ce qu'il m'écrit: «... Il y a aussi une chose épuisante dans ce métier, c'est le Mensonge... (Mère approuve de la tête.) ... quand il faut, jour après jour, accompagner jusqu'à la mort un être qui a peur de la mort et vient boire au creux de votre main le mensonge sans cesse fignolé. Les médecins disent que c'est la grandeur du métier – je ne trouve pas. Je suis un sacré bon menteur pourtant – c'est pour cela qu'on m'aime –, mais je ne peux plus supporter cette imposture soi-disant charitable qui est le mépris de soi-même et de l’autre. Et qui m'a donné le droit de décider que celui-ci ou celle-là n'a pas droit à la Vérité, à sa dernière vérité?... Laissons cela – les religions ni la science ne m'ont donné de réponse à cette question.» Évidemment, il n'y aurait qu'une solution: perdre la conscience mentale qui vous donne la perception ou la sensation que vous dites un «mensonge» ou une chose «vraie»; et on ne peut obtenir cela que quand on passe à l’état supérieur où notre notion de mensonge et de vérité disparaît. Parce que, quand nous parlons avec la conscience mentale ordinaire, même quand nous sommes convaincus que nous disons la complète vérité, nous ne le faisons pas; et même quand nous pensons que nous disons un mensonge, quelquefois ce n'en est pas un. Nous n'avons pas la capacité de discerner ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai – parce que nous vivons dans une conscience mensongère. Mais il y a un état dans lequel, d'abord on ne prend plus de décisions «personnelles», ensuite on est comme un miroir qui reflète l’exact BESOIN véritable (c'est-à-dire spirituel) du malade, mettons, et l’exacte chose qu'il doit savoir pour que le reste de sa vie (ce qui lui reste de vie) lui apporte le maximum de possibilités de progrès. Et quand on perçoit cela, on voit aussi que la façon humaine (la façon du docteur humain) de voir la maladie n'est pas conforme à la vision supérieure de ce MÊME état du corps; et que, dans chaque cas (pas d'une façon générale pour tous les cas), mais dans chaque cas, il y a UNE chose à dire, qui est la Vraie Chose, même si, par exemple, c'est d'apporter au malade le sentiment d'une durée de vie. On peut déplacer sa conscience et placer sa conscience dans la partie de l’être du malade qui dure... C'est difficile à expliquer, mais je dis cela par expérience parce que ce problème-là, je l’ai rencontré très souvent. Juste maintenant, ici, il y a une personne qui a eu plusieurs cancers, qui a été opérée et que l’on a fait durer des années avec les opérations et les traitements; seulement, on lui dit les mensonges habituels; mais elle me demande à moi, elle me demande ce que, moi, je vois et ce que, moi, je sais. Alors j'ai eu l’occasion de voir quelle était la réponse à donner... C'est pour ainsi dire comme le moyen pratique d'obliger le docteur à entrer dans une conscience supérieure. Ce doit être cette crise-là qui est venue à ton frère; il est arrivé à un moment où il est dans une obligation impérative – une obligation de métier – d'entrer dans une conscience supérieure. Parce que, dans l’état où il est, il doit mentir très mal – il dit qu'il est très bon menteur, mais la perception qu'il a maintenant doit faire qu'en même temps que son mensonge, le doute entre dans la conscience du malade. Et alors il ne fait pas ce qui est considéré comme la chose utile. À mon avis, au point de vue pratique et extérieur, j'ai vu plus souvent le cas où le mensonge avait un mauvais effet que le cas où la vérité avait un mauvais effet. Mais tout dépend de la conscience du docteur. Et je sais, alors d'une façon certaine, que si l’on peut être dans cette conscience claire, on voit que l’état de maladie était certainement une nécessité, souvent une nécessité VOULUE (non seulement acceptée et subie, mais voulue) de l’âme pour avancer plus vite sur le chemin – pour gagner du temps, gagner des vies. Et si l’on peut, si on a le pouvoir de mettre cette âme en rapport avec la force qui dirige son existence et qui la mène au progrès, à la Réalisation, on fait une œuvre d'une qualité tout à fait supérieure. Tu sais cela: que les MÊMES mots, les MÊMES phrases, dites par quelqu'un qui voit et sait, et dites par l’ignorant ordinaire, changent complètement de nature et de pouvoir – et d'action. Il y a une façon de dire qui est la façon vraie, quels que soient les mots que l’on dise. Et c'est ça, la solution: c'est au-dedans de lui-même, dans les profondeurs de son être, qu'il doit trouver cette lumière-là – la lumière qui sait ce qui doit être dit et comment ce doit être dit. Et alors ce sentiment de responsabilité et de complicité avec le mensonge, c'est fini, ça disparaît complètement. Et il dit nécessairement, forcément, absolument, la chose qu'il faut et comme il faut, de la manière qu'il faut. Oh! quelle belle réalisation à faire! on peut faire une belle oeuvre comme cela... Pouvoir sentir, VOIR la chose à dire, et c'est ÇA qu'il faut dire – pas avec la pensée: «Cet homme va mourir et il faut qu'il ne soit pas trop malheureux, et on doit le...», tout ça est tout à fait inutile. Tout à fait inutile et on se met soi-même dans une sorte de bouillie mentale; et ça n'aide pas vraiment, ça ne fait pas l’effet qu'on croit. Tandis que cette vision intérieure... voir pourquoi cet être est malade et ce que ce désordre physique exprime dans la destinée de l’âme de cet homme ou de cette femme – c'est magnifique, magnifique! Et au fond, il est tout aussi inutile de dire: «Vous allez guérir» que de dire: «Vous ne guérirez pas», les deux sont également inexacts au point de vue de la Vérité vraie, et pas satisfaisants pour quelqu'un qui a déjà un commencement de contact avec une autre vie que la vie physique. Et même quand le malade vous dit: «Je guérirai, n'est-ce pas?» ou quand il pose la question de sa durée, il y a une façon de répondre, même matériellement, qui n'est ni oui ni non, mais qui est VRAIE et qui a un pouvoir d'ouverture intérieure. Je suis, figure-toi, depuis longtemps à la recherche d'un docteur, d'un homme qui ait la connaissance médicale complète, qui sache tout ce que l’on sait maintenant sur le corps humain et la façon de le soigner, ET qui puisse avoir le contact avec la conscience supérieure. Parce que. à travers un instrument comme celui-là, on pourrait faire des choses très-très intéressantes – très intéressantes. (silence) Il existe un domaine où il n'y a plus ni «maladie» ni «guérison», mais seulement: désordre, confusion; harmonie et organisation. Un domaine où c'est comme cela pour tout-tout ce qui se passe dans le corps, et forcément, d'abord, pour tout ce qui touche le fonctionnement des organes eux-mêmes (le désordre des organes eux-mêmes), et là, il y a toute une façon de voir qui vous mène très près de la Vérité... Restent seulement les maladies qui viennent du dehors, comme les maladies contagieuses par les germes, les microbes, les bacilles, et toutes ces histoires, les virus – ça reste encore sous l’aspect d'«attaques de forces adverses», c'est un autre plan d'action. Mais il y a un point où ça se rejoint... J'aimerais, oh! j'aimerais beaucoup parler de certaines choses ou de certains détails de fonctionnement du corps et d'organisation avec un homme qui saurait à fond l’anatomie, la biologie, la chimie physique et corporelle – toutes ces choses à fond –, et qui COMPRENNE, qui soit prêt à comprendre que tout cela, c'est une projection d'autres forces, de forces plus subtiles; qui puisse sentir comme je sens, moi, dans mon corps. Ce serait très intéressant. (silence) C'est le premier pas. N'est-ce pas, il pose le problème d'un point de vue purement mental: dire ce qu'il est convenu d'appeler la «vérité» (ce qui n'est pas vrai) et dire ce qu'il est convenu d'appeler un «mensonge» (ce qui n'est peut-être pas du tout ce que l’on croit: ce n'est pas un mensonge mais simplement la contradiction ou l’opposé de ce que l’on considère comme la «vérité» – même chose). Mais pour trouver la solution, il faut monter là-haut – où l’on VOIT, où l’on peut voir d'une façon tout à fait concrète que cette «vérité» n'est pas absolue et que ce «mensonge» n'est pas absolu, et qu'il y a quelque chose d'autre – une autre manière de voir –, où les choses ne sont plus comme cela. Et alors... alors dire la Vraie Chose: le mot juste (le mot, la phrase); avoir la pensée qui est la VRAIE pensée dans chaque cas – quel pouvoir merveilleux on aurait sur son malade! Ce serait magnifique. N'est-ce pas, savoir toutes les questions matérielles, cellulaires, avec toute la connaissance de tous les détails, et en même temps avoir cette vision-là. Si l’on mettait les deux ensemble, on serait... un docteur divin. Ce serait merveilleux. Sortir du problème moral pour en faire un problème spirituel. Et ce n'est plus un «problème». Voilà, mon petit. (long silence) Mais je pense souvent à ton frère. Quand as-tu reçu cette lettre? Il y a déjà quelque temps, presque un mois. Non, il n'y a pas longtemps. Ces jours derniers encore, je pensais à lui. Peut-être a-t-il encore écrit une fois?... (silence) Tu demanderas à ton frère s'il a vu les différents cas: par exemple, le cas où il avait prévu la fin et où le malade a guéri, ou bien le cas contraire où il comptait sur la guérison et le malade est parti; mais surtout le cas (le plus intéressant) où la science médicale déclare que l’on est inguérissable et l’on guérit – s'il a observé des cas comme cela et s'il peut donner des exemples; naturellement, sans phraséologie, simplement décrire ce qu'il a vu; je veux dire: ce qui est arrivé au malade et comment il se fait qu'il ait guéri (ça, il ne peut pas le savoir, mais EXTÉRIEUREMENT il peut dire ce qui est arrivé). Est-ce qu'il croit à la possibilité d'une intervention d'un autre ordre? Oh! oui, sûrement. Au contraire, il cherche à attraper... À attraper ça... Oui, c'est mon impression. (silence) Il y a deux choses... l’une, par exemple, que j'ai souvent observée: une maladie se déclenche, ou un désordre se déclenche, et il y a comme une... ce n'est pas une contagion (comment expliquer ça?), ce serait presque comme une «imitation», mais ce n'est pas tout à fait cela. Disons qu'un ensemble de cellules flanche; pour une raison quelconque (il y a d'innombrables raisons), elles subissent le désordre – obéissent au désordre – et il y a un point qui devient «malade» selon la vision ordinaire des maladies; mais cette intrusion du Désordre se fait sentir partout, elle a des répercussions partout: partout où il y a un point plus faible ou moins résistant à l’attaque, ça se manifeste. Par exemple, prends quelqu'un qui a l’habitude d'avoir mal à la tête, ou mal aux dents, ou une toux, ou des douleurs névralgiques, n'importe, un tas de petites choses comme cela, qui vont, viennent, croissent, diminuent. Mais s'il y a une attaque de Désordre quelque part, sérieuse, tous ces petits troubles réapparaissent imédiatement, ici, là, là... C'est un fait que j'ai observé. Et le mouvement contraire suit le même schéma: si l’on arrive à apporter à l’endroit attaqué la vraie Vibration – la Vibration d'Ordre et d'Harmonie – et que l’on arrête le Désordre... toutes les autres choses se remettent en ordre, comme automatiquement. Et ce n'est pas par une contagion, n'est-ce pas; ce n'est pas, par exemple, que le sang apporte la maladie ici et là, ce n'est pas cela: c'est... presque comme un esprit d'imitation. Mais la vérité, c'est que l’Harmonie qui maintient tout est attaquée, elle a fléchi, et qu'alors tout se désorganise (chaque chose à sa manière et selon son habitude). Et je parle ici des cellules du corps, mais c'est la même chose pour les événements extérieurs, jusqu'aux événements mondiaux. C'est même remarquable au point de vue des tremblements de terre, des éruptions de volcan, etc.; il semblerait que la terre tout entière soit comme le corps, c'est-à-dire que si un point fléchit et manifeste le Désordre, tous les points sensibles subissent le même effet. Au point de vue humain, dans une foule, c'est extraordinaire-ment précis: la contagion d'une vibration – surtout les vibrations de désordre (mais les autres aussi). Et c'est une démonstration tout à fait concrète de l’Unité. C'est très intéressant. C'est une chose que j'ai observée au point de vue des cellules du corps des centaines et des centaines de fois. Et alors, on n'a plus du tout cette impression mentale d'un «désordre qui s'ajoute à l’autre, ce qui rend le problème plus difficile» – ce n'est pas du tout cela, c'est... si l’on touche au centre, tout le reste naturellement rentrera dans l’ordre. Et c'est un fait: si le centre du désordre est remis en ordre, tout s'ensuit naturellement, sans attention spéciale. Au point de vue humain, au point de vue des révolutions, au point de vue des bagarres, au point de vue des guerres, c'est extraordinaire d'exactitude, de précision. Une démonstration tout à fait concrète de l’Unité. Et c'est par cette connaissance de l’Unité qu'on a la clef. On se demande comment, par exemple, l’action d'un homme ou d'une pensée peut remettre les choses en ordre – c'est comme cela. Non pas qu'il faille penser à tous les endroits troublés, non: il faut toucher le centre. Et tout rentrerait dans l’ordre, automatiquement.
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