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27.02.2021, 09:43 | |
1964.09.18
Je suis à la frontière d'une nouvelle perception de la vie. La réaction ordinaire des hommes à l’activité des autres, à tout ce qui les entoure, leur manière générale et ordinaire de voir les choses, tout cela représente une certaine attitude de la conscience: c'est vu à un certain niveau. Et quand j'ai commenté ces Aphorismes, l’autre jour, je me suis aperçue tout d'un coup que le niveau était différent et l’angle tellement différent que l’autre attitude, la manière ordinaire de voir, paraît incompréhensible – on se demande comment on peut l’avoir, tellement c'est différent. Et pendant que je parlais, j'avais une sorte de sensation ou de perception que cette nouvelle «attitude» était en train de s'installer comme une chose naturelle, spontanée – ce n'est pas l’effet d'un effort de transformation: c'est une transformation déjà établie. Ce n'est pas total, parce que les deux fonctionnements sont perceptibles, mais j'ai bon espoir que c'est en route. Alors ce sera intéressant. C'est comme si certaines parties de la conscience muaient de l’état-chenille à l’état-papillon, quelque chose comme cela. Et c'est juste en route. Mais en route suffisamment pour que la différence soit très perceptible. Quand ce sera fait, il y aura quelque chose d'établi. (silence) Il se trouve, de par la nécessité de certaines circonstances, que l’on me lit des choses que j'ai dites il y a dix ans (des déclarations, des remarques que j'ai faites): j'ai vraiment l’impression que c'est quelqu'un d'autre! Ça me paraît drôle. Pourtant, à ce moment-là, c'était l’expression la plus sincère de la conscience... J'ai l’impression: «Ah! j'en étais encore là...» Une impression étrange. Et pour les écrits de Sri Aurobindo (pas tous), c'est pareil; il y a certaines choses que j'avais vraiment comprises, en ce sens qu'elles étaient déjà comprises beaucoup plus profondément et plus vraiment que la mentalité même éclairée ne les comprend – c'était déjà senti et vécu –, et maintenant, ça prend un tout autre sens. J'ai lu de ces phrases, de ces idées qui sont exprimées en quelques mots, trois-quatre mots, où il ne dit pas les choses pleine-ment: simplement, il les laisse tomber comme une goutte d'eau; à ce moment-là, quand je l’avais lu (quelquefois, il n'y a pas longtemps; quelquefois, il y a deux-trois ans seulement), j'avais eu une expérience, qui était déjà beaucoup plus profonde ou plus vaste que celle de l’intelligence, mais maintenant... il y a une étincelle de Lumière dedans qui tout d'un coup m'apparaît, et je dis: «Tiens! mais je n'avais pas vu ça!» Et c'est toute une compréhension ou un CONTACT avec les choses, que je n'avais jamais eu avant. Ça m'est arrivé encore hier soir. Et je me suis dit: «Mais alors... alors il y a là-dedans des choses... il faut faire beaucoup-beaucoup-beaucoup de chemin encore pour les comprendre vraiment,» Parce que cette étincelle de Lumière, c'est quelque chose de très-très pur – très intense et très pur –, avec un absolu dedans. Et puisque ça contient cela (cela, je ne l’ai pas toujours senti; j'ai senti autre chose, j'ai senti une grande lumière, j'ai senti un grand pouvoir, j'ai senti quelque chose qui expliquait tout déjà, mais cela, c'est autre chose, c'est quelque chose qui est par-delà), alors j'ai conclu (riant): «Eh bien, nous avons encore du chemin à faire avant de comprendre Sri Aurobindo!» C'était assez réconfortant. l’impression d'une sorte de certitude qu'il a ouvert des portes, et quand nous serons capables, nous passerons par ces portes. Pas plus tard qu'hier. C'est intéressant. Mais alors, ça vous laisse... muet. * (Un peu plus tard, à propos du dernier Aphorisme où Mère parlait de la hâte dans laquelle vivent les hommes.) J'ai remarqué cela aussi (je ne sais pas si tu l’as remarqué): plus on est tranquille, immobile au-dedans de soi et que l’on a supprimé cette hâte dont je parlais, plus le temps passe vite. Et plus on est dans cette précipitation, plus le temps est long, traîne-traîne... C'est curieux. Les années, les mois sont en train de passer avec une rapidité vertigineuse – et sans laisser de trace (c'est cela qui est intéressant). Alors, si l’on regarde ça, on commence à comprendre comment on peut vivre presque indéfiniment – parce qu'il n'y a plus cette friction du temps.
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