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22.04.2021, 09:22 | |
1964.10.14
Ces nuits-ci, une expérience se développe. C'est une sorte d'objectivation, comme des scènes qui se déroulent dont je serais l’un des personnages; mais ce n'est pas «moi»: c'est un personnage quelconque que je joue pour avoir la double conscience, la conscience ordinaire et la vraie conscience en même temps. C'était toute une série d'expériences pour montrer simultanément la Vraie Chose et l’espèce de demi-mort (c'est son mot qui m'y fait penser: «je suis trop mort...»), la demi-mort du mental. Dans ces expériences, l’état de la mentalité ordinaire est quelque chose de sec (pas exactement dur parce que c'est friable), mais sans vie, sans vibration – sec, froid; et en coloration, c'est toujours grisâtre. Et alors, avec une tension au maximum, un effort pour comprendre et se souvenir et savoir – savoir ce que l’on doit faire: savoir, quand on va quelque part, comment y aller; savoir ce que feront les gens, savoir... Tout, n'est-ce pas, est une question perpétuelle du mental (c'est subconscient dans le mental – certains en sont conscients, mais même chez ceux qui sont apparemment tranquilles, c'est là constamment, cette tension pour savoir). Et c'est une espèce de chose superficielle, sans profondeur, froide et sèche, SANS VIBRATION. En même temps, comme par bouffées, la vraie conscience vient, comme un contraste. Et ça se passe en des circonstances presque cinématographiques (il y a une histoire, toujours, pour que ce soit plus vivant). Par exemple, la nuit dernière (c'est une histoire au milieu de beaucoup-beaucoup d'autres), le «je» qui était conscient à ce moment-là (qui n'est pas moi, n'est-ce pas), le «je» qui jouait devait aller quelque part: il se trouvait à un endroit avec des gens et il devait traverser la ville pour aller quelque part, et elle ne savait rien, ni la route ni le nom de l’endroit où elle allait, ni la personne qu'elle devait voir – elle ne savait rien. Elle ne savait rien, mais elle savait qu'elle devait aller. Et alors, cette tension: comment, comment savoir? comment savoir? Et questionnant des gens, demandant, tâchant d'expliquer: «Vous savez, c'est comme ceci et comme cela...», d'innombrables détails (ça dure des heures). Et de temps en temps, un flot de lumière – chaude, dorée, vivante, confortable – et le sentiment que tout est arrangé d'avance, que tout ce qu'il faudra savoir sera su, que le chemin est tout préparé d'avance – qu'il n'y a qu'à se laisser vivre! Ça vient comme cela, par bouffées. Et alors, il y a une intensité de contraste entre cet état constant du mental, qui est un énorme effort de tension, de volonté concentrée, et puis... et puis cette gloire. Cette gloire confortable, n'est-ce pas, où l’on se laisse aller dans un bonheur confiant: «Mais tout est prêt, tout est lumineux, tout est su .... Il n'y a qu'à se laisser vivre.» Il n'y a qu'à se laisser vivre. C'est comme si l’on jouait une pièce pour que ce soit plus vivant, plus réel – un sujet, un autre sujet, ceci, cela... Si l’on entre dans un état, puis qu'une autre fois on entre dans l’autre état, on peut se souvenir de la différence et c'est utile, mais sous cette forme de pièce, avec la double conscience, l’opposition devient tellement réelle, tellement concrète que... on sort de là en se demandant: «Comment peut-on continuer à vivre cette aberration quand on a une fois TOUCHÉ – touché, eu l’expérience de la Vraie Chose?» C'est comme si l’on prenait le corps comme un enfant pour lui faire son éducation. Parce que ce mental dont je parle, c'est le mental physique, le mental matériel (pas le mental spéculatif: la vibration n'est pas du tout la même), c'est le mental DE LA TERRE, le mental de la vie de chaque jour, le mental que l’on porte avec chaque mouvement que l’on fait et qui est pour le corps une telle fatigue!... une telle tension, une angoisse – on a l’angoisse de vivre. Oui, l’impression d'une mort vivante. Ce matin, quand je suis sortie de là, je me suis dit: «C'est curieux»... Mais le corps apprend sa leçon; comme cela, il apprend sa leçon. Et tout de même, il continue cette sale habitude de vouloir des règles, de vouloir d'avance ce qu'il doit faire, de vouloir savoir d'avance comment il doit le faire, d'organiser sa vie avec un cadre, là, au lieu de se laisser vivre. C'est tout à fait la même histoire que pour l’École. C'est se faire une cage de fer et se mettre dedans. C'était tout à fait cela. Essayant d'expliquer à quelqu'un: «Vous savez, c'est un endroit comme ceci et comme cela, et la personne qui est là est comme cela – vous savez, cette personne qui a fait telle et telle chose...» On essaye une quantité de jalons... pour arriver à se construire sa cage. Et puis, tout d'un coup, un souffle – un souffle lumineux, doré, chaud, détendu, confortable: «Ah! mais c'est évident, c'est comme cela! mais je serai PORTÉE tout naturellement à l’endroit, qu'est-ce que cette complication!?» C'est le corps qui apprend sa leçon. Il apprend sa leçon. Il apprend aussi la leçon de la «maladie» – de l’illusion de la maladie. Ça, c'est très-très amusant. Très amusant. La différence entre la Chose elle-même telle qu'elle est, le genre de désordre quel qu'il soit, et la vieille habitude de sentir et de recevoir la chose, l’habitude ordinaire, ce que l’on appelle la maladie: «Je suis malade.» C'est très amusant. Et TOUJOURS, si l’on reste vraiment tranquille (c'est difficile d'être vraiment-vraiment tranquille – dans le vital et le mental, c'est très facile, mais dans les cellules du corps, être tout à fait tranquille SANS ÊTRE TAMASIQUE, c'est un peu difficile, il faut apprendre), mais quand on arrive à être vraiment tranquille, il y a TOUJOURS une petite lumière – une petite lumière chaude, très brillante, et merveilleusement tranquille, derrière; comme si elle disait: «Tu n'as qu'à vouloir.» Alors les cellules du corps s'affolent: «Comment vouloir? comment est-ce que je peux? La maladie est sur moi, je suis dominé. Comment est-ce que je peux: c'est UNE MALADIE» – toute la comédie (et ce n'était pas dans le sommeil: j'étais tout à fait réveillée, ce matin), c'est «une maladie». Alors quelque chose, qui est d'une sagesse générale, dit: «Calme-toi, calme-toi, (riant) ne reste pas attaché à ta maladie! Calme-toi. Comme si tu désirais être malade! calme-toi.» Alors elles consentent – elles «consentent», tu sais comme l’enfant que l’on gronde: «Bon, c'est bien, je vais essayer.» Elles essayent – imédiatement, de nouveau, cette petite lumière vient: «Tu n'as qu'à vouloir.» Et une ou deux fois, pour une chose ou une autre (parce que le Désordre est quelque chose de général: on peut souffrir à n'importe quel endroit, avoir un désordre à n'importe quel endroit si l’on accepte une certaine vibration), sur ce POINT, on consent – la minute d'après, c'est fini. Pas la minute: quelques secondes, fini. Alors les cellules se souviennent: «Mais comment se fait-il? j'avais mal là...» Ploc! tout revient. Et toute la comédie se déroule, constamment, comme cela. Donc, si elles apprenaient vraiment la leçon... Les choses viennent du dehors, on ne peut pas toujours les empêcher de venir; c'est comme ce que je t'ai raconté, ces petites aiguilles noires (on ne fait pas attention, on n'est pas tout le temps à se protéger!) Mais si, à ce moment-là, on avait la vraie attitude... C'était assez curieux, parce que c'était venu à la gorge, et j'étais assez ennuyée, je n'aime pas quand c'est là, et je me suis concentrée pour que ce ne soit pas là, et le mal n'est pas venu là... (riant)il a tourné en rhume! Oh! elles apprennent leur leçon tout le temps, tout le temps. Toutes les choses, tout ce qui arrive, c'est tou-jours une leçon – toujours. Toujours-toujours: toutes les querelles, toutes les difficultés, tous les ennuis, toutes les soi-disant maladies, tout, tous les désordres, c'est pour vous apprendre une leçon – dès qu'on apprend la leçon, c'est fini! Mais alors, on est tellement lent et lourd, on met tant de temps à s'apercevoir que c'est une leçon, que ça dure et ça dure et ça dure. Et pour toutes les choses, comme pour cette histoire d'argent, ce matin, c'était une leçon à apprendre. Mais ce n'est pas une leçon individuelle, tu comprends; le malheur, c'est que ça ne dépend pas d'un individu: ça dépend de groupes, ou d'une qualité d'individu, ou d'une manière d'être de la vie humaine, ou... Il faut que le TOUT apprenne la leçon. Peut-être... peut-être, s'il y a un être symbolique (c'est ce que je commence à me demander), s'il y a un être symbolique qui ait le pouvoir (il faut avoir beaucoup d'endurance!), le pouvoir de CONTENIR la représentation de tous ces désordres et de travailler sur cette représentation symbolique, ça doit aider le tout. Parce que s'il faut que toute une manière d'être de l’humanité change pour que la Victoire soit remportée, ça va durer des millions d'années! Peut-être est-ce pour cela qu'il y a des êtres symboliques. C'est ce que je suis en train de me demander. Dans le domaine des idées, il n'y a pas de problèmes, c'est tout résolu, depuis longtemps – c'est dans le fait, dans le fait matériel du corps... Il commence à apprendre sa leçon. Il commence à apprendre. Et alors, au lieu de cette réponse égoïste qui consiste à dire: «Ah! non, je ne veux pas de ça, je n'en veux pas! (riant) je suis au-dessus de cette faiblesse et de ce désordre», laisser venir, accepter et voir quelle est la solution. C'est-à-dire, au lieu du vieux problème: le rejet de la vie, le rejet de la difficulté, le rejet du désordre et la fuite dans le Nirvâna, c'est l’acceptation de tout – et la Victoire. Ça, c'est vraiment (autant que je sache) la nouvelle chose que Sri Aurobindo a apportée. Non seulement l’idée que c'est possible, mais que c'est la vraie solution, et l’idée que l’on peut commencer maintenant. Je ne dis pas que l’on arrivera au bout maintenant, je n'en sais rien, mais l’idée que c'est maintenant que l’on peut commencer, que le moment est venu où l’on peut commencer, et que c'est la seule vraie solution, que l’autre solution n'est pas une solution – enfin, c'était une expérience nécessaire dans la marche universelle, mais la fuite n'est pas une solution: c'est la Victoire qui est la solution. Et le moment est venu où l’on peut essayer. Et tout le bon sens ordinaire (qui est encore triomphant dans ce monde) me dit: «Tu t'en fais des illusions, mon petit! Tu arranges les choses pour ta satisfaction, c'est pour dorer la pilule», etc., et ça vient comme cela, régulièrement, par vagues. Eh bien... ça fait partie du problème aussi. Mais il y aura un temps où certaines vérités seront reconnues pour vraies et ne seront plus contestées; à ce moment-là, le Travail sera plus facile. Mais pour en arriver là, il faut au moins qu'il y ait un commencement d'expérience, un commencement de réalisation pour pouvoir dire: «Mais voilà la preuve.» Ça me paraît être le processus en cours. C'est une besogne assez obscure qui se fait en ce moment... Je me souviens du jour où Sri Aurobindo m'a dit (nous étions encore dans l’autre maison), il m'a dit: «Oui, vous êtes en train de faire une œuvre du Surmental, une création du Surmental, vous ferez des tas de miracles et le monde tout entier vous admirera!... Mais ce n'est pas ça, la Vérité que nous voulons.» Je t'ai raconté cela. Eh bien, ce souvenir-là vient m'aider très souvent. J'ai dit: «C'est ça, nous ne sommes pas pour les flonflons de la victoire populaire!» C'est sans gloire. Mais ça n'a pas besoin de gloire du tout! Je lui ai dit cela: «Je n'ai pas besoin de gloire et je ne me soucie absolument pas de l’admiration publique! (riant) ça n'a aucune place dans ma conscience.» Mais je comprends... Oh! comme il y a des manières plus profondes de comprendre les choses. Le corps apprend sa leçon. (Le disciple s'apprête à partir) Avec ce rhume, je ne vois plus du tout, même pas pour écrire. Mais figure-toi que j'ai certaines cartes importantes à écrire pour les «birthdays», et j'ai été prévenue un mois d'avance! J'ai été prévenue, il m'a été dit et répété: «Écris ces choses.» Alors le bon sens dit: «Mais j'ai le temps!» – «Écris ces choses.» Donc, j'ai écrit. Et maintenant, si j'avais à les écrire, je serais ennuyée! Tout le temps, tout le temps je reçois des indications, qui ont l’air d'une banalité!... Et pour tout, pour la moindre petite chose: «Ne mets pas cet objet comme cela: mets-le comme cela» (Mère déplace un objet sur sa table), et tout d'un coup il arrive quelque chose, et ça casse ou ça tombe... C'est vraiment très intéressant. (Mère consulte son emploi du temps) Des flots, des douzaines de gens m'écrivent: «Je VEUX vous voir, je VEUX vous voir...» C'est comme cela: «Je VEUX vous voir le jour de ma fête, je VEUX...» Maintenant, je réponds très carrément: «Impossible, pas le temps», et je ne donne pas d'explication. Mais certains jours, je suis libre, alors la liste s'allonge, il y a des quinze, vingt, vingt-cinq personnes. Si l’on y pense, ça paraît impossible; on y va, on se met dans un certain état, on appelle le Seigneur et on vit dans Son Éternité – et puis c'est fini sans même que l’on s'en soit aperçu! La vie est sur le point de devenir merveilleuse – mais on ne sait pas la vivre. Il faut encore apprendre. Quand on apprendra vraiment, ce sera quelque chose
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