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05.10.2019, 08:07 | |
1963.07.27
(Il est tout d'abord question de la mort d'un disciple, M) Comme on traite ces pauvres morts .... Naturellement, ils se sont dépêchés de le brûler; et alors ils m'ont demandé avec candeur (parce que son neveu devait venir et il ne pouvait arriver que le lendemain matin, c'est-à-dire pas tout à fait vingt-quatre heures après – à peu près vingt heures après), ils m'ont dit: «Est-ce qu'il faut le garder ou pas?» J'ai dit: «Cela dépend. Si c'est pour lui que vous me demandez, certainement, plus vous le gardez, mieux c'est.» Alors je vois des yeux qui s'ouvrent, une bouche qui s'ouvre – comprennent rien! Je leur ai dit: «Mais il y a tout le temps que ça prend à sortir, lentement! Autrement, quand vous le brûlez, c'est poussé dehors avec violence, ça fait un choc terrible.» Au fond, brûler comme cela, c'est pour détruire le vital, j'en suis sûre. l’idée, c'est de ne pas avoir de ghosts [revenants]. Il m'avait demandé, peu de temps avant, un nouveau nom. Il avait failli mourir deux fois et il a été sauvé (les docteurs étaient sûrs qu'il allait mourir), il a été sauvé par sa foi; il avait une telle foi, si formidable, que ça l’a tiré d'affaire, deux fois: il était paralysé, il ne voyait plus, c'était effroyable; et tout était revenu (les yeux n'étaient pas très bons, mais enfin il bougeait, il parlait), deux fois. La troisième fois, il voulait guérir tout à fait parce que c'était un homme d'affaires et il avait mis dans sa tête qu'il gagnerait dix lakhs de roupies pour moi (il m'en a déjà donné quatre dans le temps, mais il voulait m'en donner dix), alors il voulait absolument vivre, mais il trouvait qu'il n'était pas très bien (il était tout à fait détérioré!) et il a fait venir un de ces kaviraj (tu sais, ces docteurs qui n'en sont pas) qui l’a fini: il ne pouvait plus manger, il ne pouvait plus dormir. Et le «docteur» lui disait: «Vous allez beaucoup mieux»! et le pauvre homme restait toute la nuit assis sur une chaise... Enfin, il a été emmené d'urgence à l’hôpital, il y est mort. Et alors le jour de sa mort, à peu près une heure après, on est venu me dire que son fils (ce n'est pas un enfant, c'est un homme) voulait ABSOLUMENT me voir, imédiatement. C'était l’heure où je ne vois pas les gens, mais j'ai dit «bon» (j'ai senti qu'il y avait quelque chose), j'ai dit «bon» et je suis allée le recevoir. Il était onze heures du matin (je crois qu'il était mort à 9 heures 30). Je vais là-bas (je ne me souviens plus si c'était le matin ou juste l’après-midi, mais enfin c'était très peu de temps après sa mort), je m'assois, on fait entrer le garçon, et alors avec lui est arrivé un petit enfant pas plus grand que ça (geste), tout doré, joyeux, vivant, heureux!... qui s'est précipité sur moi. Il est resté comme cela, contre moi, plus bougé. Et il riait! il était content! C'était M, son être psychique. Joli comme tout! Tout lumineux – lumineux d'une lumière dorée et SI heureux, SI content! Comme un petit bébé, grand comme ça (geste). Et il gesticulait, il était content! Il est resté là et... plus bougé. Alors naturellement, je l’ai accueilli et j'ai fait le nécessaire. J'en ai vu des milliers, tu sais, mais c'est la première fois que je vois ça! Et il avait une connaissance remarquable parce que, pour ne pas risquer les contre-temps, il s'était accroché à son fils, et il poussait le fils à venir vers moi pour être sûr d'arriver sans encombre, sans qu'interviennent des forces adverses, des courants et toutes sortes de choses; il s'était accroché (le fils n'en savait rien du tout, excepté que quelque chose VOULAIT qu'il vienne à moi). Et le pauvre fils pleurait; je lui ai dit: «Ne vous faites pas de souci, il est très content»! (Mère rit) Et joli! Une jolie chose. Ça m'a remplie de joie de voir cela – si content, si content, comme s'il disait: «Enfin je suis avec toi! Je ne peux plus bouger maintenant, on ne peut plus m'enlever.» Petit comme cela. Je t'avais raconté l’histoire de cet autre qui était venu pour son opération et qui est mort (ça fait deux, coup sur coup, parmi nos meilleurs ouvriers). l’autre avait une position gouvernementale importante et il nous rendait des services inouïs (c'était un homme très intelligent, il avait été président de tribunal pendant très longtemps) et il était très utile et plein de dévotion et de foi. Celui-ci (M), avait même promis de prêter de l’argent, et il est mort juste avant! quelques jours avant de le donner. Mais l’autre était un être conscient très mentalisé, avec un mental très formé, il savait beaucoup, et il m'a dit: «Moi, je suis très conscient, je sais maintenant que je suis tout à fait vivant et tout à fait conscient, et je ne veux pas avoir un corps impotent qui a toujours besoin de quelqu'un pour le faire marcher ou le soigner; j'aime mieux changer.» Il m'a demandé de lui en trouver un bon (!) Celui-ci n'a pas demandé à reprendre un corps, mais la dernière chose qu'il ait dite (après, il a été paralysé), c'est: I must live, because I want to give 10 lakhs of rupees to the Mother [Il faut que je vive parce que je veux donner 10 lakhs de roupies à la Mère], et il est parti avec ça – il faut trouver un corps approprié. Mais celui-ci (M) savait très peu, ce n'était pas un intellectuel, c'était un homme d'action, et très psychique – je comprends! joli! joli, oh! Il était comme un petit enfant, tout nu, n'est-ce pas, un bébé grand comme ça, avec des petits bras, des petites jambes, – ça dansait, il était heureux, il riait-riait-riait, il était content. Et tout lumineux. J'ai dit à son fils imédiatement (il faisait un «pranam» et il s'est relevé avec des larmes plein les yeux), je lui ai dit: Don't weep, he is now where he wants to be and perfectly at rest [Ne pleure pas, il est maintenant là où il veut et parfaitement tranquille.] Je ne lui ai pas raconté l’histoire – il n'aurait rien compris! * (Puis Mère lit deux lettres de Sri Aurobindo qui paraîtront dans un prochain Bulletin:) Ça, je trouve que c'est très-très bien: What the supramental will do the mind cannot foresee or lay down. The mind is ignorance seeking for the Truth, the supramental by its very definition is the Truth-Consciousness, Truth in possession of itself and fulfilling itself by its own power. In a supramental world imperfection and disharmony are bound to disappear. But what we propose just now is not to make the earth a supramental world but to bring down the supramental as a power and established consciousness in the midst of the rest–to let it work there and fulfil itself as Mind descended into Life and Matter and has worked as a Power there to fulfil itself in the midst of the rest. This will be enough to change the world and to change Nature by breaking down her present limits. But what, how, by what degrees it will do it, is a thing that ought not to be said now–when the Light is there, the Light will itself do its work–when the supramental Will stands on earth, that Will will decide. It will establish a perfection, a harmony, a Truth-creation–for the rest, well, it will be the rest–that is all. (XXII.13) C'est très utile à dire aux gens – ils sont tellement embêtants! ils veulent toujours mettre la charrue avant les boeufs. Et cette autre lettre qui doit aller avec: It is not advisable to discuss too much what it (the supermind) will do and how it will do it, because these are things the super-mind itself will fix, acting out of the Divine Truth in it, and the mind must not try to fix for it grooves in which it will run. Naturally, the release from subconscient ignorance and from disease, duration of life at will, and a change in the functionings of the body must be among the ULTIMATE [Mother repeats twice] elements of a supramental change; but the details of these things must be left for the supramental Energy to work out according to the Truth of its own nature. (XXII.8) (Mère fait le geste de marteler) Je suis tout le temps à enfoncer ça dans la tête des gens. Je passe mon temps à leur dire: «D'abord, soyez prêts pour que ça vienne; après, on verra ce que ça fera!» Une fois la traduction prête, le disciple relit à Mère le texte français: Il y a une petite pointe d'humour, toujours! «Ce que le supramental fera, le mental ne peut le prévoir ni le réglementer. Le mental est l’ignorance à la recherche de la Vérité; le supramental, par définition, est la Conscience-de-Vérité, la Vérité en possession d'elle-même et se réalisant par son propre pouvoir. Dans un monde supramental, l’imperfection et la désharmonie disparaîtront inévitablement. Mais ce que nous nous proposons juste maintenant, ce n'est pas de transformer la terre en un monde supramental, c'est de faire descendre sur la terre le supramental comme un pouvoir et comme une conscience permanente au milieu du reste et de le laisser travailler ici-bas afin qu'il s'accomplisse lui-même, de même que le Mental est descendu dans la Vie et dans la Matière et qu'il a travaillé ici-bas comme un pouvoir afin de s'accomplir lui-même au milieu du reste...» Si nous suivons cela (Mère dessine une grande courbe vers l’avenir), il prévoyait qu'un jour la terre serait une création supramentale – tout entière... tout changé. Ça veut dire très-très loin en avant. C'est-à-dire que, plus tard, dans la race supramentale, on dira: «Ce n'est pas tout, c'est seulement le commencement; maintenant, il faut que la terre tout entière devienne une manifestation supramentale.» De même que de l’homme mental est né l’être supramental, de même de l’être supramental naîtront les pouvoirs qui transformeront la terre... Tu vois ça?! C'est intéressant. (silence) C'est quelque chose qu'on m'a déjà montré. On m'a déjà montré ça; quand je fais comme cela (geste) et que j'enveloppe la terre, on m'a déjà montré une terre glorieuse qui était illuminée d'une lumière intérieure. Et alors, au lieu d'un soleil brûlant, c'était une Lumière qui permettait à la Vie d'exister – n'est-ce pas, c'était le Physique lui-même qui était devenu lumineux. Ça, je l’ai vu, je me souviens TRÈS BIEN de l’avoir vu. Mais c'est loin! (Mère rit) C'est tout? (le disciple lit la fin de la lettre:) «... Ceci suffira à changer le monde et à changer la Nature en brisant ses limites actuelles. Mais ce qu'il fera et comment et dans quelle mesure est une chose que l’on ne doit pas dire maintenant – quand la Lumière sera là, Elle fera elle-même son travail; quand la Volonté supramentale se manifestera sur la terre, cette Volonté décidera. Elle établira une perfection, une harmonie, une création de Vérité – pour le reste, eh bien, ce sera le reste, c'est tout.» À part cela, ça va? (le disciple répond par le silence) Riant) Nous laissons le supramental descendre faire son travail! (silence) Le plus difficile, c'est que la texture du corps est faite d'Ignorance, et alors chaque fois que la Force, la Lumière, le Pouvoir veulent pénétrer quelque part, il faut déloger cette Ignorance. Et c'est chaque fois une expérience analogue, renouvelée dans le détail (mais pas dans l’essence, je veux dire que c'est chaque fois un petit point particulier mais l’essence du problème est toujours la même): c'est une sorte de Négation par ignorante stupidité – mais pas par mauvaise volonté, il n'y a pas de mauvaise volonté: c'est une stupidité inerte et ignorante qui, par le fait même de ce qu'elle est, NIE la possibilité du Pouvoir divin. Et chaque fois, c'est cela qu'il faut dissoudre. À chaque pas, dans chaque détail, c'est toujours la même chose qu'il faut dissoudre. Et ça se répète... Ce n'est pas comme dans le domaine des idées où une fois qu'on a vu clair et qu'on sait, c'est fini; il peut vous revenir des doutes ou des absurdités du dehors, mais la chose est établie, la lumière est là, et automatiquement les choses sont ou repoussées ou transformées. Mais ça, ce n'est pas la même chose! chaque petit agglomérat de cellules... Ce n'est pas que ce soit reçu du dehors: c'est BàTI comme cela! c'est bâti par une inerte et stupide Ignorance. Un automatisme inerte et stupide. Et alors, automatiquement ça nie – ce n'est pas «nie», ce n'est pas une volonté de nier: c'est le contraire, c'est-à-dire que ça ne PEUT PAS comprendre, c'est un contraire – contraire ÉTABLI – de la Puissance divine. Et chaque fois, il y a une sorte d'action, qui vraiment dans chaque détail est presque miraculeuse: tout d'un coup, c'est contraint... contraint de reconnaître que la Force divine est toute-puissante. Vu sous un autre angle, c'est une sorte de petit miracle perpétuel. Je vais te donner un exemple: la dernière fois que tu étais avec moi, il m'est venu (pendant que tu étais là) une douleur ici (geste au côté droit) épouvantable, de ces douleurs qui font crier les gens (n'est-ce pas, ils croient qu'ils sont très malades!), c'est venu comme ça, là. Tu n'as rien vu, n'est-ce pas, je n'ai rien montré. Puis je ne m'en suis pas occupée tant que tu étais là – simplement... je pensais à autre chose. Et quand tu as été parti, je me suis dit: «Il n'y a pas de raison de laisser ça là.» Alors je me suis concentrée – j'ai appelé le Seigneur, et je l’ai mis là (geste au côté), et j'ai vu tout ça, ce que je te disais maintenant, cet état de négation stupide, et que si on laisse la chose suivre son cours que l’on appelle «normal», ça devient une bonne maladie (Mère rit), sérieuse maladie. J'appelle le Seigneur (Il est toujours là! mais par le fait que je me concentre, que je reste tranquille...). Alors c'est presque instantané: la première chose, c'est la réaction – presque pas une réaction, c'est un ÉTAT – qui NIE la possibilité de l’Action divine. Ce n'est pas une volonté, c'est une négation automatique. Et puis il y a toujours un Sourire qui répond (c'est ça qui est intéressant, c'est qu'il n'y a jamais une colère, jamais une force qui s'impose, seulement un Sourire), et presque instantanément, la douleur disparaît – «Ça» s'installe, lumineux, tranquille. Note que ce n'est pas final, c'est seulement un premier contact: l’expérience revient, à une autre occasion et pour une autre raison (ce ne sont pas des raisons mentales, ce sont des occasions), ça revient, mais là, il y a déjà un commencement de collaboration: les cellules ont SU qu'avec Ça, l’état changeait (elles se souviennent, c'est très intéressant), et alors elles commencent à collaborer, et l’Action est encore plus rapide. Puis une troisième fois, à une distance de quelques heures, ça revient encore; alors ce sont LES CELLULES ELLES-MÊMES qui appellent, qui demandent l’Action divine, parce qu'elles se souviennent. Alors Ça arrive glorieusement, comme quelque chose d'établi. Maintenant je connais – je connais le truc! C'est pour l’éducation des cellules, tu comprends! Ce n'est pas simplement qu'une personne est malade et qu'il faut la guérir tout à fait: non, c'est l’éducation des cellules, pour leur apprendre... à vivre. C'est admirable. Et c'est pour cela qu'avec toute la conscience et toute la force, je dis aux gens: «C'est VOUS qui vous rendez malades avec votre peur idiote!» (une peur subconsciente – ou quelquefois mentale, alors là c'est tout à fait imbécile –, mais enfin il y a une peur dans les cellules, c'est une peur subconsciente). «C'est VOUS qui vous rendez malades. Cessez d'avoir peur et vous ne serez pas malades.» Et ça, je peux le dire avec une assurance absolue. C'est intéressant. Mais toujours, alors (je précise le problème pour être claire), il y a toujours dans l’atmosphère, comme je l’ai toujours dit, toutes les suggestions, toute cette atmosphère du mental physique qui est pleine de toutes les imbécillités possibles; il faut toujours être sur ses gardes et balayer: «Va-t'en, n'intervenez pas.» Les opinions des docteurs, les exemples des autres personnes, tout ce... n'est-ce pas, ce fouillis terrible d'Ignorance qui est là, qu'il faut repousser: «Ce n'est pas votre affaire, occupez-vous d'autre chose.» (silence) Alors, d'abord, régulièrement, dès qu'il y a une douleur quelque part, ou un malaise, ou quelque chose, imédiatement, instantanément: «Ah! Seigneur, qu'est-ce que Tu veux m'apprendre?» Et je deviens attentive. Et si tout le monde fait cela, tous ceux qui peuvent faire cela (sincèrement, n'est-ce pas, pas prétendre, bien entendu), mais sincèrement: «Ah! Seigneur, qu'est-ce que Tu veux m'apprendre?» et puis observer, attendre; alors ça va, on se met déjà dans des conditions meilleures.
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Категория: Том 4 аудио | | |
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