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29.05.2019, 17:51 | |
1963.04.20
D me racontait juste maintenant qu'on lui recommande de méditer les yeux ouverts (je sais, ça vous garde actif quelque part), et il disait que si, par malheur, il ferme les yeux, il ne peut plus bouger! Il est conscient mais il est absolument immobilisé: il ne peut pas se lever, il ne peut pas bouger, il ne peut même pas tourner la tête! C'est dangereux. Alors je lui ai recommandé de bien garder les yeux ouverts: ça garde une activité. Quand on ferme les yeux, on entre tout à fait en transe (on est parfaitement conscient mais on entre en transe et le corps est absolument immobile). C'est ce que Théon m'avait appris, à libérer la conscience du corps et à l’éduquer de façon qu'elle puisse agir toute seule, si bien que quand on est tout à fait en transe, on peut se lever, écrire, parler et faire tout – on est hors de son corps, il n'y a plus que le lien. Mais c'est une éducation. Ce n'est pas très-très commode mais enfin ça peut se faire. Je l’avais fait au point que même si le lien est coupé (et j'en ai eu l’expérience), le corps continue à parler. C'est très utile. J'ai dit à D que, plus tard, je lui apprendrai, parce que c'est mauvais d'être comme cela, paralysé: si quelqu'un entre brusquement, il peut vous arriver n'importe quoi. Seulement c'est un travail. Mais je ne suis jamais de ma vie entré en transe, je n'ai même jamais perdu contact avec l’extérieur. Tu n'as jamais vu ton corps? Jamais. C'est mieux de ce côté-là que de l’autre! J'ai connu plusieurs personnes, spécialement I qui travaillait avec Dilip (elle avait des visions, elle dansait aussi): quand elle entrait en méditation, c'était fini; même quand elle voulait rentrer et bouger, elle ne pouvait pas. Il fallait que Dilip vienne et lui tire les mains, sépare les doigts et bouge son corps, alors elle commençait à se ressaisir. Tu comprends, ce genre de choses, ça ne va pas du tout. Il vaut mieux être de l’autre côté que de ce côté-là. Mais c'est quand même une incapacité? Mais c'est un manque de liaison! Elle n'a pas de contrôle sur son corps, voilà tout. Cela ne m'est jamais arrivé, jamais. Je veux dire que le fait, comme moi, de ne jamais entrer en transe, c'est une incapacité? Non. Moi, je suis sûre que tu es entré en transe, parce que je t'ai vu, mais tu ne l’as pas su. En méditation? Non, pas en méditation: dans la nuit. Pour moi, j'ai su que j'avais cette capacité parce que cela me donnait tendance à m'évanouir – pas très-très souvent, mais enfin ça m'était arrivé. Quand j'étais enfant, que je ne savais rien du tout, je me suis évanouie deux ou trois fois, et il se trouvait que l’évanouissement n'était pas inconscient – il était conscient –, et après un petit peu de pratique (pas la pratique de l’évanouissement!) mais de pratique occulte, quand je m'évanouissais, je me voyais. Même avant, je m'étais vue, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire, je ne comprenais rien. Mais je me voyais. Et alors après, quand je m'évanouissais, la première chose que je faisais, c'était de voir mon corps étendu là, dans une situation ridicule; alors je me reprécipitais dedans avec force, et puis c'était fini. Évidemment, je suis née probablement avec des dispositions! (rires) Mais est-ce que mes méditations sont.. Oh! elles sont excellentes, mon petit, ne dis rien de mauvais de tes méditations, elles sont parfaites. J'ai rarement vu une telle paix! Parce que j'ai eu beaucoup de méditations avec de la paix, mais c'était généralement une paix très tamasique, et lourde. Mais cette espèce de paix qui s'élève et qui entre dans une béatitude blanche, ça, c'est très rare. C'est très rare. Et c'est chaque fois: régulier, automatique, il n'y a pas d'effort, c'est l’état naturel. Je ne sais pas si tu l’avais avant de venir ici, je n'en sais rien... Non, avec toi, ça prend un caractère très concret Quand je suis seul, c'est une perception plus vague; avec toi, je ne vois pas mais c'est presque comme si je voyais. Ça, c'est parce que quand tu es seul, ça manque de shakti! (rires) Oui, c'est ça. Mais généralement, le meilleur que j'ai vu ici avec les gens qui ont beaucoup pratiqué, c'est un blank – tu sais, blank silence [un silence vide]. C'est vide, c'est immobile, c'est tranquille, c'est silencieux, mais blank – au bout d'un certain temps, on en a assez, n'est-ce pas! Ça ne peut pas durer très longtemps. C'est ce que les gens ont en Inde généralement... et ils sortent de là abrutis. Mais pour toi, c'est une espèce de jaillissement dans quelque chose de blanc – de lumineux mais de blanc –, c'est-à-dire que ça contient quelque chose; et très lumineux, très blanc, et alors d'une immobilité admirable. Et ça, c'est béatifique, on peut y rester très longtemps – très agréable. La seule chose que j'aie faite depuis le moment où j'ai médité avec toi, c'est l’élargissement, parce que, au commencement, c'était assez limité. Et c'est extrêmement difficile d'avoir cette paix blanche avec l’ampleur; Sri Aurobindo disait (parce que je lui parlais de toutes ces expériences), il me disait toujours qu'avoir ce silence plein, concret et blanc, pur, tout à fait pur, avec L’immensité... There are not many who can have it [il n'y en a pas beaucoup qui peuvent l’avoir]. Mais je dois dire que j'ai beaucoup-beaucoup élargi ton silence. Maintenant on ne se sent plus enfermé – je n'aime pas me sentir enfermée! On ne se sent plus enfermé: ça va se déployant. C'est bien. Non, ne te plains pas de ce que tu as, il y en a qui travaillent des vies pour avoir ça. l’autre, c'est une capacité innée de sortir de son corps, une capacité spontanée de sortir de son corps. La transe telle que tu l’entends, concrète, tout à fait matérielle, pour l’avoir il faut pouvoir sortir-entrer-sortir-entrer (à volonté). Et alors comme les gens prennent beaucoup de mal généralement pour sortir, ils ne savent plus rentrer! Alors ils se trouvent dans des situations ridicules. J'ai eu deux expériences comme cela. La première était à Tlemcen et la seconde au Japon... Il y avait une épidémie d'influenza, de cette influenza qui provenait de la guerre (la guerre de 1914), et qui était généralement mortelle. En trois jours, les gens avaient de la pneumonie et ploff! s'en allaient. Et au Japon, ils n'ont jamais d'épidémie (c'est un endroit où il n'y a pas d'épidémie), alors ils ont été pris tout d'un coup; c'était un terrain tout à fait propice, pas du tout préparé – formidable: les gens mouraient par milliers tous les jours, c'était formidable! Il y avait une terreur générale, on n'osait plus sortir sans avoir un masque sur la bouche. Et alors quelqu'un que je ne nommerai pas m'a dit (Mère prend un ton brutal): «Qu'est-ce que c'est que ça?» Je lui ai répondu: «Il vaut mieux ne pas y penser» – «Non, mais c'est très intéressant! il faut savoir, enfin vous êtes capable de savoir: qu'est-ce que c'est que ça?» Moi, comme une imbécile, j'avais justement à sortir; je devais aller voir une fille qui était à l’autre bout de Tokyo (Tokyo est la plus grande ville du monde; quand il faut la traverser, ça prend longtemps), et je n'étais pas une richarde à me promener en automobile: j'allais en tramway... l’atmosphère! l’atmosphère de panique de la ville! N'est-ce pas, nous habitions dans une maison entourée d'un grand parc, tout à fait isolée, mais l’atmosphère de la ville était effroyable. Et puis cette question: «Qu'est-ce que c'est?» qui naturellement est venue me mettre en contact – je suis rentrée avec. C'était sûr, ça devait arriver! (riant) Je suis rentrée avec. Comme si on vous assénait un coup de poing sur la tête, tout à fait abrutie. On a appelé un docteur. Il n'y avait même plus de médecines en ville – il n'y avait pas assez de médecines pour soigner les gens, mais nous étions considérés comme des gens importants (!) alors le docteur m'a apporté deux cachets. Je lui ai dit (riant): «Docteur, je ne prends pas de médecines» – «Comment! et c'est si difficile d'en avoir!» J'ai dit: «Mais justement, c'est très bon pour les autres!» Mais, mais... tout d'un coup (j'étais couchée n'est-ce pas, avec une fièvre numéro un), tout d'un coup je me sens saisie par la transe – la vraie transe, qui vous pousse hors de votre corps –, et j'ai su. J'ai su: «Ça, c'est la fin; si je ne résiste pas à ça, c'est la fin.» Alors j'ai regardé. J'ai regardé et j'ai vu que c'était un être qui avait eu la moitié de la tête emportée par une bombe et qui ne savait pas qu'il était mort, et qui s'accrochait n'importe où pour sucer la vie. Et alors un être comme cela, que j'ai vu (il y en avait un sur moi, qui était en train de faire son «business»!), c'était l’un des innombrables tués. Et chacun avait une espèce d'atmosphère – mais très étendue – de décomposition humaine qui était tout à fait pestilentielle, et c'était ça qui donnait la maladie. Si ça se bornait là, on guérissait, mais s'il y avait un de ces êtres avec la moitié de la tête, la moitié du corps, c'est-à-dire un être qui avait été tué si brutalement qu'il ne savait pas qu'il était mort et qui essayait de retrouver un corps pour pouvoir continuer (l’atmosphère donnait la maladie à des milliers de gens par jour, c'était tout grouillant, c'était une infection), et les êtres comme ça, on mourait. Dans les trois jours, on était fini – même avant: quelquefois c'était dans la journée. Alors quand j'ai vu et que j'ai su, j'ai rassemblé toute l’énergie occulte, tout le pouvoir occulte et... (Mère donne un coup de poing de haut en bas, comme pour rentrer de force dans son corps) et je me suis retournée sur mon lit, réveillée, et c'était fini. Et non seulement c'était fini, mais je suis restée bien tranquille et j'ai commencé à travailler dans l’atmosphère... Mon petit, à partir de ce jour-là, il n'y a pas eu de nouveaux cas! Et c'était tellement extraordinaire que cela a paru dans les journaux japonais. Ils n'ont pas su pourquoi c'était, mais à partir de ce jour-là, de cette nuit-là, il n'y a pas eu un nouveau cas. Et lentement, les gens guérissaient. J'ai raconté ça à notre ami japonais qui habitait dans la maison; je lui ai dit: «Eh bien, voilà; voilà ce que c'est que cette maladie: c'est un résidu de la guerre; et voilà comment ça se passe: c'est comme cela et comme cela... Et celui-là en a été pour sa tentative!» Et naturellement, le fait que j'ai rejeté son influence en me retournant et en me battant... [a dissous la formation]. Mais ce qu'il faut de puissance pour faire ça! c'est extraordinaire. Lui, l’a raconté à des amis, qui l’ont raconté à des amis, et finalement l’histoire s'est sue. Il y a même eu une espèce de remerciement collectif de la ville pour mon intervention... Mais tout est venu de ça: «Qu'est-ce que c'est que cette maladie? Vous êtes capable de le savoir, non?» (Riant) Allez l’attraper! Mais cette impression d'être complètement immobilisée et la proie de quelque chose – complètement immobilisée, impossible... N'est-ce pas, vous n'êtes plus dans votre corps, vous ne pouvez plus agir sur lui. Et cette espèce de sentiment de libération quand on peut se retourner. J'avais une fièvre formidable, qui naturellement était tombée peu à peu – au bout de quelques jours j'étais tout à fait guérie; même presque imédiatement j'étais guérie. Voilà, petit.
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