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23.10.2018, 09:40 | |
1962.08.31
Et ton sommeil, c'est mieux? Je sens plutôt une espèce d'engourdissement sans vrai repos et sans vrai sommeil. Pas un repos? Pas de détente totale? Essaye, mon petit, essaye encore. Essaye d'une façon répétée, ça viendra. Ce n'est pas le «sommeil», c'est une sorte de paix qui descend. Qui peut commencer par un engourdissement, mais ça se change en une sorte d'immobilité intérieure – l’immobilité de l’Esprit. Ça aussi [le corps], devient tranquille-tranquille-tranquille, très tranquille, et si rien ne vient déranger, on passe de ça dans le sens de l’éternité. C'est une expérience magnifique. Le vrai sens de l’Éternité: tout s'arrête, et puis RIEN. Et si tu as des capacités de vision (ce n'est pas nécessaire), mais si tu les as, ça devient tout blanc – tout blanc et lumineux, tout blanc. Mais ça peut très bien ne pas venir ([la vision] parce que c'est une... on est né comme ça. Toutes les cellules s'ouvrent et deviennent conscientes de leur éternité. Il se peut (trois, quatre, cinq fois) qu'il n'y ait rien, et puis la sixième fois, ça arrive. Il faut être très obstiné pour ces choses. Essaye. De toute façon, même si tu ne dors pas, ça te repose – de rester étendu comme cela, de faire le chiffon sur le lit, ou sur la natte, ça repose toujours; ça repose l’être vital très bien, alors ça ne peut pas te faire de mal. * (Un peu plus tard, à propos de la dernière conversation: «Un travail très humble en apparence, qui ne fait pas de bruit. Ce ne sont pas des illuminations qui vous emplissent de joie: tout ça c'est bon pour les gens qui cherchent les joies spirituelles – ça appartient au passé.») J'ai dit hier à Pavitra que toutes ces réalisations, tous ces – oui, ces pouvoirs, ces capacités, ces constructions, ces manifestations, tout ça maintenant, ça me faisait l’effet d'une vie de saltimbanque. Il était choqué. Je lui ai dit: «Oui, pour moi, j'ai l’impression... une vie de saltimbanque – saltimbanque, on va de foire en foire, montrer ses tours d'adresse!» (Rires) Mais c'est vrai! (silence) Comme cela devient sérieux! Tranquille, paisible, sans fla-fla, tu sais, sans poudre aux yeux, rien de tout ça. Et pas avec l’idée: «Oui, si je continue comme ça pendant un certain temps, eh bien, au bout, il y aura quelque chose de brillant» – pas du tout. Parce que le bout, c'est la nouvelle création, et on conçoit bien que... Combien d'étapes, de choses incomplètes, imparfaites, d'à peu près, de tentatives – des TOUTES PETITES choses réalisées –, qui vous font dire: «Ah oui! nous sommes sur le chemin.» Pendant combien, oh! on pourrait presque dire de siècles, ce sera comme cela, avant qu'apparaisse le corps glorieux d'un être supramental?... Hier soir, il y avait quelque chose qui était venu et c'était (pour moi, ça me faisait l’effet d'être excité), c'était un pouvoir d'imagination créatrice qui essayait de visualiser les formes supra-mentales, les êtres qui habitent dans d'autres mondes, toutes sortes de choses comme cela. Et j'ai vu beaucoup de choses. Mais alors, ça me paraissait tellement... comme quand on fait mousser du champagne! J'ai dit: «Ça, c'est très gentil, c'est pour élargir mon pouvoir d'imagination afin que je présente des formes au Seigneur.» J'ai dit: «Ce n'est pas nécessaire!» (Mère rit) rajustement, ça m'a paru... ça aussi, que dans le temps je considérais comme un grand pouvoir créateur (et en effet, il y a beaucoup de choses qui se sont réalisées sur la terre des années après que je les ai vues ainsi dans un de ces moments de super-création, super-imagination), et cette fois-ci c'est venu (je ne sais pas si c'était pour me donner un petit amusement, un petit spectacle en route), c'est venu comme cela, et je regardais ça; je voyais bien tout son pouvoir, je voyais bien que c'était quelque chose qui essayait de se matérialiser dans l’avenir, et je disais: «Quel cabotinage! Pourquoi jouer la comédie?» – saltimbanques. Et c'était de la lumière supramentale, c'était dérivé de la lumière supramentale. Des êtres des autres mondes, comment ils entreraient en rapport avec les êtres futurs, toutes sortes de choses de ce genre – des histoires pour amuser les enfants. Mais la vibration était là, n'est-ce pas, là-haut, autour de la terre, très forte (c'était autour de la terre), c'était très fort, c'était comme si ça venait des autres parties de l’univers, que ça essayait d'entrer dans l’atmosphère terrestre pour l’aider à entrer dans ces nouvelles combinaisons. Et tout ça me paraissait des enfantillages. Tout l’univers me paraissait vivre dans un enfantillage. Il y avait Quelque chose qui était SI tranquille – si tranquille, si calme, pas pressé, n'essayant de rien montrer, mais qui pouvait vivre dans une éternité d'effort et de progrès tranquilles; et Ça, c'était là immobile, et Ça regardait toutes ces choses-là. Et finalement (le spectacle a duré toute la soirée comme cela), quand je me suis mise sur mon lit pour la nuit, j'ai dit au Seigneur: «Je n'ai pas besoin de me distraire, je n'ai pas besoin de voir des choses qui m'encouragent – je veux seulement travailler tranquillement, tranquillement, EN TOI. Toi, Tu travailles; Toi, Tu es là; Toi, Tu es seulement; Toi, Tu réalises.» Et alors, tout-tout est devenu silencieux, tranquille, immobile – et puis l’excitation est tombée. Dans l’univers aussi il y a de l’excitation (!) si on ne fait pas attention. Simplement, mon impression, c'est que ça complique les choses – ça brouille les cartes, tu sais, ça complique les choses. Il faut attendre que la mousse se soit apaisée pour qu'on puisse reprendre son chemin vers le but, tranquille. Voilà, petit. On ne peut pas espérer... Tu sais, dans l’évolution, il y a quelquefois des mutations brusques? Ça peut, c'est possible. C'est possible, je ne dis pas que ce n'est pas possible, c'est possible, ça peut venir, mais... de plus en plus, la vie qui est réservée à ce corps, c'est de faire les choses sans le savoir, de changer le monde sans le voir, et de... pas s'occuper de ça, absolument pas du tout s'occuper du résultat. Et j'ai l’impression (pour être tout à fait explicite) que la notion de «résultat» doit disparaître totalement pour avoir le Pouvoir le plus haut et le plus pur – que le Pouvoir suprême est un Pouvoir qui n'a pas DU TOUT le sens du résultat, que ce sens de résultat est encore une dislocation entre le Pouvoir essentiel, suprême, et la conscience; c'est-à-dire que la conscience commence à se séparer un peu pour avoir le sens du résultat, autrement il n'y a pas ça. C'est comme si on voulait que tout... que ce soit l’Action, l’Action éternelle de chaque seconde dans la Manifestation, qui est LA chose. À chaque pulsation, qui correspond au temps dans la Manifestation, c'est ÇA qui est la chose. Et cette idée de quelque chose qui aura un résultat est déjà une déformation. Ininterrompu, avec un lien – le lien de l’Éternité suprême. Mais ce sens de conséquence est faux; c'est déjà une descente de la conscience. Et alors, ça se traduit – même physiquement, dans tout cet amalgame de confusion et d'ignorance et de stupidité –, ça se traduit par: «Je fais les choses, et ce qui en résulte ne me concerne pas, ça ne me regarde pas.» C'est comme cela que ça se traduit ici [dans le corps]. Une espèce de libération (je ne parle pas de souci ni de préoccupation, il ne s'agit pas de ça), mais même de l’IDÉE que ça a une conséquence: c'est comme ça parce que c'est comme ça; ce doit être comme ça et c'est comme ça, voilà. Et à chaque seconde, c'est comme ça parce que ça doit être comme ça, et c'est comme ça. Et Ça, Ça se répète éternellement, et c'est cette Pulsation éternelle qui se traduit dans le temps par ces bouffées – je sens ça très fort, très fort. C'est une expérience très constante et très spontanée, très naturelle. Cette idée de ce qui est derrière, en avant, tout ça, c'est... une Vérité qui se change d'Éternité immuable en Éternité de manifestation. Et ça se change comme ça, par (Mère fait un geste de pulsation), exactement comme des bouffées – peuff! peuff! peuff... On pourrait dire des bouffées aussi irresponsables que les bulles de savon d'un enfant. Pas – aucun sens des conséquences, aucun-aucun-aucun – peuff! peuff! peuff! comme ça. C'est une expérience qui ne me quitte pas. Alors quand les gens viennent me raconter leurs histoires, j'ai l’impression qu'on me fourre la tête dans une bouillie noire et je ne comprends plus rien. Ils me demandent conseil sur ce qu'ils doivent faire! (Mère rit) Alors maintenant je leur réponds presque invariablement: «Faites n'importe quoi, ça n'a pas d'importance!» (Mère rit) Voilà.
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