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02.01.2024, 12:42 | |
1966.11.26
Parce que les attaques se multiplient d'une façon formidable et, par exemple, aujourd'hui, je n'ai eu qu'une solution, c'est de rester étendue: rien prendre, rien dire, rien bouger, pendant que ça se passait. Alors ça va. Dès que je ne bouge plus, que je ne mange plus, que je n'agis plus, ça va. Il y avait longtemps que ces attaques n'étaient pas venues. Je t'avais dit plusieurs fois que j'avais pu résister à l’attaque, mais cette fois-ci, ce matin, c'était formidable. C'était formidable. C'était comme ce Monsieur-là (la Mort), tout à fait, qui essaye de déraciner tout. Alors j'ai résisté-résisté, et puis tout d'un coup... ça n'a pas pu marcher, il a fallu m'étendre et rester tranquille. Et puis ne pas manger – je n'avais pas envie de manger. Je ne peux manger que quand tout va bien. Dès que c'est l’immobilité, la contemplation, ça va bien. (silence) Non, c'est une insistance (enfin la même insistance que celle de ce Monsieur-là) sur l’impossibilité de la chose, et qui donne des preuves si évidentes... Naturellement, le dedans ne bouge pas et sourit – il ne bouge pas –, mais le corps... ça lui fait une tension terrible. Parce qu'il est très conscient de son infirmité (il ne peut pas se vanter d'être transformé), très conscient qu'il est à des millions de lieues de la transformation. Alors... alors il n'est pas difficile de le convaincre. Ce qui est plus difficile, c'est de lui donner la certitude que ce sera autrement. Il ne comprend même pas bien comment ça peut devenir autrement. Et alors, viennent toutes les autres croyances, toutes les autres soi-disant révélations, les cieux, etc. Tout le christianisme et l’islamisme ont résolu le problème très facilement: «Oh! non, ici, ce ne sera jamais bien, mais là-bas, ça peut être parfait.» Ça, c'est entendu. Et il y a tout le Nirvânisme et le Bouddhisme: «C'est une erreur qui doit disparaître.» Alors tout cela vient par vagues, et le corps se sent très... n'est-ce pas, il voudrait avoir une certitude de sa possibilité. Ça ne lui arrive pas souvent. Mais c'était trop fort; c'était tout, de partout en même temps, tellement fort: «Cette Matière est intransformable.» Alors il a lutté-lutté-lutté, et puis tout d'un coup, obligé de s'étendre. Mais dès qu'il est étendu et qu'il s'abandonne complètement, c'est la Paix, et une Paix si forte – si forte, si puissante. Alors ça va bien. C'est venu avec des quantités de suggestions (ce ne sont pas des suggestions: ce sont des formations), de formations adverses de désorganisation; par exemple, comme celle qu'a reçue C (l’un des assistants de Mère, qui vient de tomber malade). J'ai été prévenue deux jours d'avance, j'ai essayé de mon mieux: je n'ai pas pu – je n'ai pas pu, il a flanché. Alors maintenant, ça devient interminable (le docteur lui-même dit qu'il n'y a pas de raison que cela dure comme cela), ça devient interminable parce qu'il a flanché. Alors il faut regagner tout cela lentement. Et ça vient pour tout le monde, toutes les circonstances – pas pour moi, jamais moi parce que ça n'a pas d'effet; si la suggestion vient, je dis: «Bon, qu'est-ce que ça peut faire! ça m'est égal.» Alors ça n'essaye pas; ça ne sert à rien. Mais ça vient pour tout le monde, pour désorganiser tout, chacun, l’un après l’autre. Et ce matin, c'était tout à la fois, une complète désorganisation de tout. J'ai résisté, j'ai résisté, j'ai résisté, et puis tout d'un coup, il y a quelque chose qui... (Mère fait un geste). Alors le corps a dit bon. En restant tranquille, c'est fini. J'ai supprimé un repas. Le docteur est malheureux mais (riant) moi, ça me fait plaisir! Les repas, c'est du travail (c'est beaucoup de travail). C'est la première fois que cela m'arrive cette année. Avant, cela arrivait assez souvent, mais cette année, c'est la première fois; cela prouve que ça va mieux tout de même... Oh! mais c'était terrible, on n'imagine pas ce que c'est! Ça prend tout le monde, tous les gens, toutes les circonstances, tout, et puis ça forme la désagrégation – tout à fait ce Monsieur-là (je crois que c'est lui!), tout à fait comme lui. Mais ça n'a pas la forme poétique (de Savi-tri), n'est-ce pas, ce n'est pas un poète: ça a toute la mesquinerie de la vie. Et ça insiste beaucoup là-dessus. Ces jours-ci, ça insistait beaucoup là-dessus; je me disais: «Tu vois, tout ce qui est écrit, ce qui est dit, c'est toujours dans un domaine de beauté et d'harmonie et de grandeur, et enfin, on pose le problème avec dignité; mais dès que cela devient tout à fait pratique, matériel, c'est si petit, si mesquin, si étroit, si laid!...» C'est ça, la preuve. Quand vous sortez de là, c'est très bien, vous pouvez faire face à tous les problèmes, mais quand vous descendez là, c'est si laid, si tout petit, si misérable... On est tellement l’esclave des besoins, oh!... Une heure, deux heures, on tient; après... Et c'est vrai, la vie physique est laide – pas partout, mais enfin... Je pense toujours aux plantes et aux fleurs; ça, c'est vraiment joli, ça échappe; mais la vie humaine est si sordide, avec des besoins si grossiers et si impérieux – c'est si sordide... Ce n'est que quand on commence à vivre dans une vision un peu supérieure que l’on échappe à cela; dans tous les Écrits, il y a très peu de gens qui acceptent la sordidité de la vie. Et alors, c'est là-dessus que ce Monsieur-là insiste. J'ai dit bon. La réponse de ce corps est simple: «Certainement, nous ne tenons pas à ce que ça continue comme c'est.» Il ne trouve pas que ce soit bien joli. Mais on conçoit une vie – une vie objective comme notre vie matérielle – qui n'ait pas tous ces besoins sordides, plus harmonieuse et plus spontanée, c'est cela que nous voulons. Alors, lui, dit que c'est impossible. – «On» nous a dit que c'était non seulement possible, mais que c'était certain. Alors voilà la bataille. Et puis vient le grand argument: «Oui-oui, ce sera un jour, mais quand?... Pour le moment, vous êtes encore en plein dans tout ça et vous voyez bien que ça ne peut pas changer. Ça continuera à être. Oui, dans des millénaires, ce sera.» C'est le dernier argument; il ne conteste plus la possibilité, il dit: «C'est bon, parce que vous avez attrapé quelque chose, vous avez l’espoir de le faire maintenant, mais c'est un enfantillage.» Alors ce corps lui-même dit: «Mais naturellement, j'accepte très bien, je comprends parfaitement! Ce n'est pas ça que je veux; je ne veux pas une chose ou une autre: je veux simplement ce que le Seigneur veut, pas autre chose – ce qu'il a décidé sera. Quand Il dira que c'est fini, ce sera fini; s'il dit que ça continue, ça continuera.» Mais alors, comme ce Monsieur ne réussit pas de cette façon, ça vient de tous les côtés: celui-là, celle-ci, ça, ça, cette circonstance-là, tout ça, tout ça va se désorganiser. Alors je commence à travailler (pour contrecarrer). Aujourd'hui, c'était vraiment très habile – très habile. Il est très habile. C'est un grand farceur. Voilà. Alors je n'ai pas fait mon travail, je n'ai rien fait. Seulement j'avais décidé que je te verrais – pas pour travailler, mais pour te voir. (silence) Pour protéger les autres, c'est très efficace, parce que je commence à travailler, à lutter. Le seul argument pour ce corps, c'est: «Tu vois bien qu'il continue à se détériorer, alors qu'est-ce que tu espères?... Il se détériorera jusqu'à ce qu'il s'arrête.» Mais si l’on voit sans parti pris, d'une façon tout à fait objective, ce n'est qu'une apparence de détérioration: ce n'est pas vrai. Au contraire, il y a des points où il est beaucoup plus solide qu'il n'était. Le point le plus important, c'est ce que l’on pourrait appeler «l’irréalité de la détérioration», c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas harmonieux et qui se désorganise, cela donne l’impression d'une illusion de plus en plus – de plus en plus, c'est une illusion –, et qu'il suffirait d'un certain mouvement intérieur, de conscience, pour que ce ne soit pas. Là, le problème se pose encore. Parce qu'il y a différentes expériences de détail (ce sont des tout petits détails), expériences de détail de différentes attitudes de la conscience, pour savoir quelle est celle qui a de l’effet. C'est tout un champ d'études. C'est microscopique, n'est-ce pas, mais c'est extrêmement intéressant. Et alors, la réponse est toujours la même; elle est si jolie: «Quand tu oublies que tu es, quand il n'y a que le Seigneur, toutes les difficultés disparaissent instantanément.» Instantanément: la seconde d'avant, la difficulté était là; la seconde d'après, partie. Mais ce n'est pas quelque chose que l’on puisse faire d'une façon artificielle; ce n'est pas une volonté mentale ou une volonté personnelle quelconque de prendre cette attitude: il faut que ce soit spontané. Mais quand c'est spontané, alors INSTANTANÉMENT, toutes les difficultés disparaissent. N'existez plus: seul le Seigneur existe. Et c'est le seul remède. Mais comment faire ça?... N'est-ce pas, le surrender [abdication], le don de soi, l’acceptation, tout cela, vraiment se fait de plus en plus et de mieux en mieux, mais ça ne suffit pas – ça ne suffit pas. C'est cela. Même cet essai de la conscience qui se centralise sur l’existence du Seigneur et qui essaie d'oublier, même cela ne suffit pas. Ça a un effet, mais un effet mitigé: ce n'est pas «ça». Mais quand on arrive à... on n'existe plus: seul le Seigneur – et c'est une gloire instantanément, c'est cela qui est merveilleux! Mais c'est difficile. Il y a une très vieille habitude que ce soit autrement. Mais c'est le seul remède, il n'y en a pas d'autre. Ce n'est même pas un surrender (le mot «surrender» n'est pas le vrai mot parce qu'il y a encore «quelque chose qui fait» le surrender) ce n'est pas ça), ce n'est même pas une annihilation parce que rien n'est annihilé... Je ne peux pas expliquer: seulement, seul le Seigneur existe. Alors, une merveille! Une merveille instantanée. Et dans des détails microscopiques, n'est-ce pas; ce n'est pas une question de choses «importantes» ou «intéressantes», rien de tout cela: ça s'applique à une action cellulaire. Et c'est le seul remède. Quand est-ce que la Matière sera prête pour «ça», voilà? Intérieurement, c'est facile, mais extérieurement... Tout d'un coup, surtout dans la matière cérébrale, là (geste aux tempes), il y a ce mouvement de descente, de prise de possession par le Seigneur, alors extérieurement on a l’impression de l’évanouissement, et c'est pour cela que l’on ne peut pas se tenir debout, qu'il faut s'étendre; mais quand on est étendu, c'est presque instantané, tout disparaît: le sens du temps, de la difficulté, tout-tout – rien qu'une immensité lumineuse, paisible et si forte! Voilà la leçon de la journée. (Mère rit) C'est bien, on a fait un pas encore
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