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04.02.2020, 10:07 | |
1963.10.19 (1)
1963.10.19 (2)
J'en viens à la conclusion qu'il doit y avoir un grand pouvoir (un pouvoir probablement transformateur) dans l’extrême tension des circonstances. Je m'explique: l’Aide est toujours là, en ce sens que l’on sent d'une façon indiscutable que la Force agit (la «Force», c'est-à-dire la Conscience suprême et la Connaissance suprême), qu'elle agit avec une sorte de pression sur tous les gens et toutes les circonstances, dans un sens favorable pour que ce soit vraiment le mieux qui arrive – et le mieux hiérarchiquement, c'est-à-dire que ce qui est le plus haut et le plus pur (tu sais ma définition de «pur») est comme le centre pour lequel les choses s'organisent; elles s'organisent hiérarchiquement, chacune avec son «droit au progrès», mais comme en faveur de ce qui est le plus proche et le plus expressif du Divin – ça, c'est constant, je le vois à des centaines d'exemples tout le temps. Et pourtant, au point de vue des circonstances extérieures, il y a une telle tension qu'on a l’impression que l’on est proche de la catastrophe. Sri Aurobindo m'a dit qu'il y avait trois difficultés, et ce sont les trois choses à vaincre pour que la terre soit prête (du point de vue purement extérieur, il n'est pas question de facteurs psychologiques): le gouvernement, l’argent, la santé. Des trois, c'est la santé qui est le plus directement en rapport avec la transformation intérieure, mais pas complètement parce qu'elle dépend constamment de ce qui vient du dehors: les influences, les vibrations – les contagions du dehors. On est obligé de manger: tout ce que l’on reçoit avec la nourriture, c'est fantastique! Il y en a tellement que manger représente un travail considérable – la digestion physique n'est rien, mais le travail d'assimilation et d'adaptation de tout le reste est considérable. Par conséquent, des trois, c'est la santé qui est le plus directement sous l’influence du progrès intérieur, mais pas complètement comme je l’ai dit. Donc, ça aussi est à conquérir. Pour l’argent, quand Sri Aurobindo était ici, il n'y avait pas de problème: tout ce dont on avait besoin venait. Pourtant les deux dernières années commençaient à être plus difficiles et je disais toujours, comme je crois te l’avoir déjà dit, que cela dépendait de la mauvaise attitude des gens autour; ça représente un problème considérable, cette mauvaise attitude – ça a été de mal en pis, c'est devenu tout à fait aigu. Pour le gouvernement, ça a suivi une courbe opposée: au début, c'était d'une hostilité effroyable, c'est-à-dire que pour simplement garder la possibilité de rester ici, c'était un problème de chaque minute. Et Sri Aurobindo m'a dit que, probablement les deux, santé et argent céderaient ensemble; peut-être la santé d'abord et l’argent après mais pas avec une grande différence. Et il m'a dit: «Pour le gouvernement, il n'y a qu'une solution, une seule, c'est d'ÊTRE le gouvernement.» Si l’on n'est pas le gouvernement, on ne pourra jamais le vaincre, sauf quand la terre sera transformée; mais alors il n'y aura plus de travail! Voilà la situation. Tout est comme cela depuis... quarante ans, cinquante ans – plus de quarante ans. Mais de plus en plus, à cause de mon travail intérieur, je deviens consciente des choses; de plus en plus, je suis consciente de ce Soin, cette Sollicitude et cette Organisation hiérarchique des circonstances pour que ce soit la chose la plus précieuse et la plus utile pour le travail divin qui soit favorisée – naturellement pas d'une façon évidente, mais d'une façon intérieure. Et pourtant, dans les trois domaines – gouvernement, argent et santé –, cela arrive toujours à un POINT, un tel point de tension et de complication que si l’on n'avait pas cette certitude intérieure, ça indiquerait tout simplement la catastrophe, la culbute. Et c'est TOUJOURS quand c'est là que... (geste de renversement subit) tout se retourne – pas avant, pas une minute avant. Et ce n'est pas pour me donner la foi – je l’ai; ce n'est pas pour me donner la conscience – je l’ai; c'est pour une raison extérieure. Je n'arrive pas encore à comprendre pourquoi. Parce que, intérieurement, même si l’on m'annonçait que tout serait démoli de la façon la plus tragique, je dis: «Bien.» – et en toute sincérité, n'est-ce pas, il n'y a rien nulle part qui se mette à protester ou à vibrer, rien du tout. Je dis bon. Mais je vois – je vois que dans cette tension, il y a une certaine puissance qui est libérée, comme une puissance assez intense pour guérir un tamas, pour changer un tamas. Hier (je te donne cela comme exemple, mais dans les trois domaines, c'est similaire), hier, c'était une question d'argent. La question d'argent, depuis plus de douze ans, c'est un problème – il devient de plus en plus aigu parce que les dépenses augmentent d'une façon fantastique et les revenus diminuent! (riant)alors les deux ensemble font que le problème devient très aigu. Ça se traduit par des choses à payer et pas d'argent, c'est-à-dire que le caissier (ce pauvre caissier, ça lui fait beaucoup de bien au point de vue yoguique: il a attrapé un calme qu'il n'avait pas du tout avant! mais enfin c'est lui qui a la tension la plus grande), il dépense de l’argent et je ne peux pas le rembourser. Bien. Alors ce n'est pas moi qui vais courir, chercher, m'arranger, discuter, n'est-ce pas, ce n'est pas convenable (!) et ceux qui le font pour moi ont en eux une somme assez considérable de tamas, que je n'arrive pas à secouer encore. Avant-hier, ils m'avaient fait une proposition absurde (je ne veux pas entrer dans les détails, ça n'a pas d'importance), mais la proposition était absurde et elle me mettait dans une situation tout à fait «inacceptable», c'est-à-dire que je pouvais avoir des procès, être appelée en justice, enfin toutes sortes de choses «inadmissibles» – personnellement, ça m'est égal, mais c'est «inadmissible». Quand on m'a fait la proposition, j'ai regardé et j'ai vu que c'était idiot, et j'étais très tranquille lorsque, tout d'un coup, est venue en moi une Puissance! (je t'ai dit que de temps en temps ça arrive) comme cela (geste massif). Quand ça vient, on a l’impression qu'on peut détruire – détruire tout avec ça... n'est-ce pas, c'est trop formidable pour l’état de la terre telle qu'elle est. Et alors j'ai dit très tranquillement que c'était inacceptable, pourquoi, et j'ai rendu le papier. Puis quelque chose m'a OBLIGÉE, alors, à dire: «Si je suis ici, ce n'est par aucune nécessité, aucune obligation; ce n'est pas une nécessité du passé, un karma, aucune obligation, aucune attraction, aucun attachement, mais seulement, uniquement, absolument, par la Grâce du Seigneur. Je suis ici parce qu'il me garde ici, et quand Il ne me gardera plus, quand Il considérera que je n'ai plus à rester, je ne resterai pas.» Et j'ai ajouté (je parlais en anglais): «Pour moi...» («pour moi», là-haut, c'est-à-dire pas ça, le corps) «Pour Moi, je considère que le monde n'est pas prêt: sa façon de répondre intérieurement et extérieurement, et même visiblement chez ceux qui sont autour de moi, prouve que le monde n'est pas prêt – quelque chose doit arriver pour qu'il soit prêt. Ou bien il faudra LE TEMPS qu'il se prépare et... Moi, ça m'est égal: qu'il soit prêt ou qu'il ne soit pas prêt, ça ne fait aucune différence. Et tout peut s'écrouler, ça-m'est-tout-à-fait-égal.» Et j'ai dit ça avec une force! Mon bras s'est levé, mon poing s'est abattu sur la table – mon petit, je croyais que tout allait casser! J'assistais à la scène et je me disais: «Diable! pourquoi est-ce que l’on me fait faire ça!?» Ce sont des gens, apparemment, tout à fait dévoués, tout à fait soumis et suffisamment intimes pour ne pas avoir peur. (Je ne sais pas l’effet que ça a fait, mais ça a dû faire de l’effet.) Dès que ça a été fini, j'ai recommencé à travailler, faire les affaires, etc. Après, quand j'ai été toute seule, je me suis dit: «Mais pourquoi est-ce venu en moi?»... Et le soir, j'avais la solution de la situation: elle est là (Mère prend une enveloppe sur la table). Je n'ai même pas regardé (Mère ouvre et regarde le montant d'un chèque). Alors je me suis dit: c'est comme cela, il doit y avoir un certain tamas – un tamas incompréhensif – qui a besoin d'être violemment secoué pour changer. Pour les maladies, c'est la même chose, c'est-à-dire que c'est au moment où ça a vraiment l’air de basculer du mauvais côté... je sors volontairement de mon corps en planant au-dessus de toutes choses, et il se rétablit – ça prend maintenant très peu de temps: un quart d'heure, vingt minutes. Et au point de vue gouvernement aussi, ça a l’air d'être la même chose, comme si toutes les difficultés AMENAIENT petit à petit au pouvoir des gens qui sont sous mon influence. Mais c'est encore sporadique – je crois que c'est la chose qui cédera en dernier. Sri Aurobindo avait dit que ce serait en 67... nous avons encore du temps, nous ne sommes qu'en 63, quatre ains à passer. Mais ce n'est pas que l’on gouvernera soi-même (Dieu sait que l’on n'a pas le temps de le faire!), mais «être le gouvernement», cela veut dire qu'au gouvernement, il y aura des gens directement sous l’Influence. Et il ne suffit pas que ce soit local (Dieu sait! – riant – je n'ai jamais rien vu de plus pourri!), il ne suffit pas que ce soit local, il ne suffit pas que ce soit indien, ça ne suffit pas du tout: il faut que ce soit mondial pour que... Et évidemment, pour le moment, nous en sommes encore très loin – même dans l’invisible, même dans l’Inconscient. Il y a des signes. Il y a des signes devant lesquels les gens ordinaires seraient émerveillés, se réjouiraient, mais moi, ça ne me suffit pas du tout. Non, le gouvernement, ce n'est pas encore décidé, et pourtant-Seulement il y a tant de choses qui tendent, qui s'approchent, et puis ça passe en tangente – c'est ça, le malheur, c'est quand ça passe en tangente parce que, alors, ça s'en va très loin... (geste montrant la possibilité qui va presque croiser l’Histoire, puis qui s'écarte en dessinant un immense cercle vers l’arrière, pour revenir encore)... et il faut attendre très longtemps pour que ça revienne. On essaye quelque chose maintenant: il y a des gens qui sont en rapport avec nous, qui sont conscients, et qui ont une possibilité d'action, et ils essayent; ils ont attrapé une idée: réunir la Russie et l’Amérique pour faire des deux pouvoirs réunis les agents de la paix terrestre. C'est une idée EXCELLENTE. On va voir ce qui va se passer. Parce que, évidemment... Oh! au fond, je n'en sais rien. Je dis «évidemment» mais cela m'est tout à fait égal que tout soit démoli et que tout recommence – c'est une autre façon de jouer, voilà tout. Mais peut-être que si ce n'est pas démoli... Démolir et recommencer (riant), on a déjà fait ça plusieurs fois! Peut-être que c'est assez et que, sans démolir, si l’on pouvait progresser... Mais est-ce que c'est possible? Il faut être arrivé TRÈS PRÈS du but pour que ce soit possible. La grosse difficulté, c'est cette imbécillité tamasique. J'ai eu comme cela l’expérience, hier, de deux jeunes gens qui sont venus me voir (il est d'usage, maintenant, que les jeunes gens qui vont se marier et dont je connais les familles, ou qui sont ici, viennent recevoir mes bénédictions avant d'aller se marier! c'est la nouvelle mode). Ils sont venus. La fille a été éduquée ici et le garçon est resté ici pendant très longtemps, il travaillait ici, enfin ils veulent se marier. Le garçon est allé chercher une situation; il avait confiance (en Mère) et il l’a trouvée; et il est, je ne peux pas dire conscient parce que ça ne ressemble pas à de la conscience, j'appellerais cela plutôt une superstition (!) seulement c'est une superstition placée au bon endroit! le mouvement est ignorant, mais il est bien placé, alors ça marche; ce n'est pas qu'il ait une foi éclairée, mais il a la foi. Bon. Ça va bien et ça fonctionne très bien (la réussite matérielle du garçon). Ils sont donc venus hier recevoir mes bénédictions. Puis ils sont partis. Et ils ont laissé dans la chambre... une formation vitale, toute pétillante, absolument ignorante, toute pétillante de joie de vivre, et d'une telle joie de vivre absolument ignorante de toutes les difficultés possibles, de toutes les misères possibles, et pas seulement pour soi mais pour tous! N'est-ce pas, cette joie de vivre qui dit: «Ah! mais moi, ça m'est égal que l’on naisse ou que l’on meure – la vie est courte; eh bien, qu'elle soit bonne et puis c'est tout.» Aucune curiosité mentale, aucun besoin de savoir pourquoi le monde – tout ça, ce sont des inepties, on n'a pas besoin de s'occuper de ça! on est content, on s'amuse, on fait aussi bien que l’on peut. Et puis c'est tout... Cette formation était tellement forte n'est-ce pas, là, que je l’ai vue et que j'ai dû lui trouver une place. Ça m'a mise en contact avec tout un domaine de la terre, de l’humanité, et il a fallu que je mette ça en place, que je la range, que je l’organise. Ça m'a pris un petit moment (assez longtemps, peut-être trois quarts d'heure, une heure), il a fallu tout classer, organiser. Et à ce moment-là, je voyais à quel point c'est répandu sur la terre (note que ces jeunes gens appartiennent au «sommet» de la société, qu'ils passent pour très intelligents, qu'ils sont très bien éduqués, enfin c'est parmi ce qu'il y a de mieux dans l’humanité! ce n'est pas les bas-fonds, il s'en faut de beaucoup), et je me suis demandé si ce n'est pas encore plus répandu dans les pays de l’Ouest qu'ici – je crois. À ce moment-là, je suis entrée en rapport avec partout, eh bien, le «partout» était vraiment très considérable. Après cela, je me suis dit: «Diable! mais quoi faire de tout ça?...» Déranger ces gens? qui sont tout à fait incapables de sortir de leur état dans cette vie, qui probablement auront besoin de beaucoup-beaucoup-beaucoup de vies pour s'éveiller au BESOIN DE SAVOIR – pourvu qu'ils bougent, n'est-ce pas! (riant)qu'ils bougent et que ce ne soit pas trop douloureux, ils sont très contents! Et alors, en plus, il y a tout en bas toute la masse, n'est-ce pas, inerte, des hommes qui sont tout près de l’animal – quoi faire de ça? S'il faut que ça aussi, ce soit prêt, ça me paraît impossible... Parce que ce jeune couple, selon l’opinion humaine, ce sont des gens très bien! Alors combien faut-il... COMBIEN faut-il qu'il y ait de consciences, quelle quantité si l’on peut dire (intensité, il y a: de temps en temps, ça brille comme des étoiles), mais quelle est la masse de consciences nécessaire pour que ce nouveau monde puisse descendre sur la terre?... Autrement, qu'est-ce qui lui arriverait? – il serait englouti. Comme en 60 quand j'ai vu les forces supramentales qui descendaient (mon petit! c'était quelque chose à voir, ça descendait, c'était formidable, c'était merveilleux; c'était comme des torrents; on avait l’impression que ça allait inonder tout), et alors, d'en bas, de grosses masses d'un bleu foncé se levaient comme ça, et puis faisaient brouff! (geste d'engloutissement) et tout était englouti. Alors ce serait la même chose PHYSIQUEMENT, tu comprends. (silence) Donc, hier, c'était d'abord la visite de ces jeunes gens, puis cette affaire d'argent, et puis cette manifestation (de Puissance) qui vient de temps en temps. Après, je me disais: «Comment se fait-il? Comment se fait-il que j'étais comme cela?» Ça dure un certain temps, je fais une certaine chose, puis ça disparaît tout à fait. Et je me sens étonnée, n'est-ce pas, étonnée. Les premières fois, quelque chose dans le corps avait de la difficulté à le tenir (le Pouvoir); maintenant, rien-rien du tout, le corps ne sent pas, il est habitué. Peut-être est-ce cela que l’«on» fait: l’habituer. Mais si c'était tout le temps là, diable! il faudrait que les gens se tiennent à carreau parce que... Et je regardais, je me disais: «Comment ça se fait?» Je n'étais ni fâchée ni mécontente ni rien, absolument rien – dedans, il y avait toujours ce même Amour, égal, toujours, toujours là, pour tout, même quand je perçois avec une sorte de discernement (même pas intuitif, un discernement plus haut que ça, qui est comme une vision claire – claire, précise, dans la Lumière blanche), le discernement de toute l’imbécillité, de toute la mauvaise volonté, de toutes les crookedness – très clair – et ça, toujours avec un Sourire, et c'est cette même Vibration d'un Amour éternel. Puis cette Puissance qui vient – ça ne dérange rien, ça ne prend la place de rien: c'est une addition. C'est une action: ça fait son action et puis ça s'en va. Mais quand c'est là... n'est-ce pas, la Force qui a fait abattre mon poing sur la table, elle pouvait tout broyer. Mais naturellement une pauvre petite main, un pauvre petit bras, ça n'a rien fait que secouer la table!... (Mère rit) faire beaucoup de bruit, secouer la table. Mais la perception était formidable. C'était la dernière fois, mais pas la première. Certaines fois, je ne bouge pas; quelquefois ça vient quand je suis toute seule, alors naturellement je ne dis pas un mot et je ne bouge pas, mais au bout d'un moment, il y a une sorte de... (comment dire?) je me demande: «Mais qu'est-ce qui va arriver?...» Ce n'est pas une anxiété mais quelque chose qui observe et qui dit: «Mais enfin est-ce qu'on peut laisser ça... laisser ça se manifester?» Et ça vient toujours en connexion avec une circonstance, une action, un mouvement (quelquefois – très rarement – une idée chez quelqu'un, mais c'est rare), et c'est comme une espèce de NÉCESSITÉ: «Ça, c'est à frapper» (geste, comme une épée de lumière qui s'abat). Et alors la puissance de frappe!... Aucune proportion avec les choses terrestres. Puis ça s'en va – ce n'est pas moi qui tire et ce n'est pas moi qui renvoie: j'assiste, et le corps est utilisé, et puis c'est tout. Et puis c'est parti. Il y a une aspiration constante du corps vers tout ce qui peut le perfectionner – n'est-ce pas, perfectionner l’instrument –, et il y a très peu, très peu de demande de Pouvoir. Quand Sri Aurobindo était là, il y avait la claire conscience de la nécessité du Pouvoir et j'avais dit plusieurs fois: «C'est le Pouvoir supramental qui se manifestera d'abord», parce que, sans Pouvoir, ce sera impossible: la masse d'opposition dans le monde est suffisante pour tout engloutir, comme la Lumière a été engloutie en 60 – la Lumière et la Conscience supramentales ont été englouties; ce sera la même chose. Mais après, quand il a fallu que je fasse toute la besogne, je n'ai plus insisté sur ce point-là (le Pouvoir), il n'y avait plus le sentiment de cette nécessité, mais plutôt l’impression d'un TOUT qui doit progresser ensemble et se manifester ensemble. Une sorte de perfection d'ensemble. Mais ça vient. Mais par exemple, avant, quand nous avions ces réunions pour les poudjas et que Dourga venait (quand Sri Aurobindo était là et pendant quelque temps après), quand elle se manifestait, il y avait un grand pouvoir qui venait avec elle – mais ce n'est rien! Ce n'est rien à côté de Ça. Le pouvoir de Dourga... oui, c'est comme de l’eau de rose à côté. Et ça n'a absolument rien de vital – le pouvoir vital me semble tout à fait grossier maintenant, presque répugnant. Ça n'a rien de vital: c'est quelque chose de tout là-haut. Ça vient toujours avec une Vibration dorée, très forte, mais si massive!... Mais ça ne vient que quand les situations sont tout à fait tendues; ce qui expliquerait que, probablement, c'est nécessaire pour secouer un petit peu toute cette Matière, et que ça ne peut venir que quand les autres moyens ne suffisent plus. Tu sais, à ces moments-là, je me sens une force, même une force physique, plus grande que je n'ai jamais sentie dans ma vie, même quand j'étais jeune et suffisamment forte, et qui me fait paraître la force physique des gens... ce n'est rien! La première fois que c'est venu après ma maladie (et je ne me suis pas méfiée), c'est venu apparemment sans raison (probablement comme une tentative) et il y avait sur ma table cet instrument (Mère montre un porte-stylo monté sur un pivot d'acier), alors la Force est venue, puis je ne sais pour quelle raison, je voulais rabattre ce machin; j'ai posé ma main sans effort, sans force (mais la Force était là, elle était dans mon bras): cassé net! (ce n'est pas facile à casser), cassé net! clac! sans l’ombre d'un effort. Le docteur était là, il m'a dit: «Pourquoi?» Je lui ai dit: «Oh! je ne l’ai pas fait volontairement, mais il y a une force qui a pris mon bras et qui a fait clac!» Et je l’ai fait consciemment, j'ai vu: j'ai vu la Force, vu une espèce d'éclair doré, très fort, qui est venu, et clac! Je n'ai pas fait le moindre effort. Le docteur n'était pas content! (c'est un homme sattvique de nature), il m'a dit: That is stupid, it breaks your things [C'est idiot, ça casse vos objets] – J'en aurai d'autres! C'était la première fois. Après, je me suis méfiée. Quand Sri Aurobindo était là, il y avait un garçon qui était très incontrôlable: il avait des mouvements de colère qu'il ne pouvait pas contrôler (et qu'il ne pensait pas beaucoup à contrôler d'ailleurs!). C'était un ingénieur et un garçon très intelligent (mais ça ne fait rien) et une fois, comme Sri Aurobindo était dans ma chambre, ce garçon est venu dans l’escalier et m'a fait appeler; je suis allée le voir. Alors il est entré dans une très grande fureur, puis il a commencé à crier et il a voulu se jeter sur moi dans sa fureur. Moi, j'ai simplement posé mes deux mains sur ses épaules, sans un effort, comme ça – il a dégringolé l’escalier. Tout simplement, je l’ai empêché d'approcher en touchant ses épaules... Mais ça, c'était clairement Kali. Sri Aurobindo est arrivé et je lui ai raconté ce qui s'était passé (le garçon s'était relevé et il remontait; quand il a vu Sri Aurobindo, il a détalé!... Il n'a plus recommencé naturellement). Mais c'était clairement Kali: quand Kali vient, elle est très forte, mais c'est encore dans le domaine des choses mondiales. Elle est très forte: simplement, j'ai empêché le garçon d'approcher, j'ai mis mes mains sur ses épaules, il a perdu l’équilibre et il est tombé jusqu'en bas, roulé l’escalier jusqu'en bas. Alors j'ai pensé que Sri Aurobindo avait fait agir Kali (il avait entendu, n'est-ce pas, les cris de cet énergumène). Ce n'est pas la même chose. Kali, dans le temps, quand Sri Aurobindo était là, venait de temps en temps – mais ça appartient encore à ce monde, ce n'est pas la même chose (que cette Puissance supramentale). Une fois aussi, il y avait un individu (il y a des énergumènes comme cela) qui était arrivé d'Australie: c'était un professeur et on lui avait donné des classes à faire à l’École. Il a commencé à prêcher des choses incroyables – il était le dieu incarné, n'est-ce pas! Jusqu'au jour où ça a commencé à devenir assez gênant. Et il avait dit qu'il resterait ici pour toujours... Les gens étaient ennuyés, tout le monde était ennuyé, on ne savait pas comment faire. Moi, j'étais déjà dans ma chambre ici (c'était il y a trois, quatre ans peut-être). Je me souviens: j'étais assise sur mon lit (en ce temps-là je travaillais sur le lit, là) et j'ai reçu une lettre où l’on me disait... enfin que c'était impossible, intolérable, et que l’on ne pouvait pas le garder. Alors je me suis concentrée une minute et Kali est arrivée – Kali dans son humeur de bataille, une Kali noire, dansante. Je lui ai dit: «Va donc sur sa tête.» (Riant) Elle est allée faire une danse sur sa tête – le lendemain, il écrivait qu'il quittait l’Ashram. Là, c'était très clair: la veille, il avait dit qu'il ne bougerait pas, qu'il avait l’intention de rester ici et de continuer ses leçons et qu'il faudrait le renvoyer de force pour qu'il parte (on m'avait dit cela tout à fait éploré). La danse de Kali l’a convaincu qu'il valait mieux partir! Mais tout cela, n'est-ce pas, ce sont les jeux du monde. Ce qui se passe maintenant, c'est autre chose, tout à fait autre chose. Et ça vient, ça fait, et puis ça part. Ça ne prévient pas quand ça vient! Et à ce moment-là, le corps se sent très vaste – vaste, sans limite, très vaste, comme s'il TOUCHAIT toute la Matière; il y a un contact conscient avec toute la Matière. Et ce coup de poing que j'ai donné hier, c'est tout à fait symbolique, rien d'autre que cela: ce n'était pas une table, c'est un coup de poing donné sur la terre! «La terre, si tu n'es pas prête, eh bien, on te laissera te débrouiller toute seule; on s'en ira et on reviendra quand tu seras prête.» Et alors, ça paraît être comme une nécessité pour secouer un tamas quelque part – il y a beaucoup de TAMAS, beaucoup. N'est-ce pas, je ne me sens aucune hâte – j'aime tant les pierres, les fleurs, les plantes, les animaux, tout cela est si admirable! Ça commence à être moins plaisant après... le plus déplaisant, c'est la perversion humaine – perversion de cruauté, de méchanceté, de dureté. Il faut monter plus haut pour pouvoir l’admettre, pour que ça ne gêne pas. Mais cette chose que j'ai vue hier, cette formation toute pétillante de joie de vivre, j'ai vu clairement que c'était l’un des plus grands obstacles – un des plus grands obstacles: une joie vitale qui ne connaît qu'elle-même, qui ne sait rien d'autre que sa propre joie vitale, et qui est par-fai-te-ment satisfaite. J'ai vu que c'était un grand obstacle, parce que... ça contenait déjà comme une réflexion de la Vraie Chose. Et là, on ne peut que rire, mais il y a les gens sévères qui disent: «Vous verrez quand vous serez malades, vous verrez quand vous serez vieux...» (Tout cela est venu, parce qu'il y a eu tout un travail, qui représente toute une grande comédie à l’échelle de la terre, et il y avait ceci, cela, cela...) Pourquoi faire? Pourquoi être sévère? – Laissez-les êtres heureux, ils représentent... tiens, c'est comme la mousse sur la bière fraîche! * Au moment de partir J'ai fait un rêve cette nuit, c'est la dernière chose dont je me souvienne. C'était comme une route de montagne et il y avait d'énormes véhicules, comme des tanks, très noirs, très hauts, qui montaient dans cette montagne; et j'avais l’impression que c'étaient des Russes ou des Chinois, comme un convoi militaire énorme, très-très noir, qui montait dans une montagne. Ce n'est pas un rêve! c'est peut-être ce qui se passe là-haut. Probablement, tu es allé là-bas. (silence) Oui, on voit des choses comme cela, beaucoup de choses. (silence) C'est pour te montrer que tu as des sens intérieurs – on va voir, on va se promener, on revient. (Riant) Ce sont des exercices!
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